ce seoir, les yeux vers


CE SEOIR, LES YEUX VERS

Je me rappelle, déjà une semaine, ce beau jour

j’en rêve à n’en garder que la véritable histoire pour la peindre

chanson au bleu de trottoir, sans faire la manche au tant de hasard

l’espoir debout sur ses deux jambes, lucide hors de fatigue

pour suivre aussi longtemps qu’il pleuvra sous mon soleil de feu à moi …

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Niala-Loisobleu.

30 Novembre 2024

AU RAPPEL DES TOISONS PAR ALEXANDRE VOISARD


AU RAPPEL DES TOISONS

PAR

ALEXANDRE VOISARD

Ainsi dire
Au fond de soi on écoute
des conciliabules de sources ravivées
des airs revus à la hausse
comme disent les comptables
au bout du train-train

quelqu’un parle en son for intérieur
quelque bègue bavard sans doute
qui des anges apprit le langage
des gestes rabrouant le tribun
perdu aux barbelés de sa harangue

entre dire et parler la langue
s’émousse de message en boniment
les hoquets de la pensée à tiroirs
sans fin ramènent à la question Est-ce
ma mère que j’entends prier en creux de conque

il arriva que l’on célèbre le silence
comme germe fondateur d’une poésie
à naître loin du cœur entre les pierres
au-delà des arcanes et des sables
où s’exila le verbe en chair de figue

c’était le temps des vagues en trompe-l’œil
on s’entendait rêver de chambre en chambre
en sommant le sommeil de s’arrêter
au pli du paysage quand le chemin
à l’invite du vent fait demi-tour

on espérait pouvoir amadouer
la distance entre ciel et terre
comme l’écimeur aux mains calleuses
en avait convenu avec les corneilles
incorrigibles prometteuses

tout cela a vécu tant sous les huées
qu’à l’énoncé de nos pauvres mérites
alors que nous aspirions à enseigner
aux compagnons fourbus à voir plus loin
que les bravos glanés au miroir patelin

un vœu persiste à la fenêtre matinale
où la fillette assise au bord des larmes
prononce bleu bleu pour dire violet
« que désormais toute fleur meurtrie
soit décrite en petites phrases sautillantes »

on s’adresse aux arbres une dernière fois
on les étreint on leur parle tout bas
pour leur faire dire et redire
ce qu’ils savent d’en bas et qui hante
ce qu’ils savent d’en haut et qui feint.

Alexandre Voisard

« LES YEUX VERS » – NIALA 30/11/24 – ACRYLIQUE S/TOILE 73X60


« LES YEUX VERS »

NIALA 30/11/24

ACRYLIQUE S/TOILE 73X60

Derrière le froncement des hennissements du cheval

avant d’avoir fini de traverser les tiges rigides de la steppe

j’ai gratté les balustres d’un parapet en corniche sur l’à-pic

le ventre face au vertige de l’exil

les lunettes bleues soulèvent une question

Alors l’écope renversant le seau sort la tête

ohé du bateau !

La barre des cailloux à fleur d’eau passée, je vois les poignets de l’île

il n’est pas trop tard, rectifie Barbara

le tant reste

nous y sommes dans cet absolu

ses us et coutumes et son code

les yeux vers la chair de tes mots, Ma

je presse sur les tubes de notre hit-parade de la main-gauche, sans faire glisser le sein que tu as mis dans ma paume.

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Niala-Loisobleu.

30 Novembre 2024

PREMIERS MOTS D’ECUME


PREMIERS MOTS D’ECUME

A la diagonale des premiers mots qui reviennent, l’estran ébranle la coque

cette marée qui s’approche déshiverne le guet du naufragé, une voile apparaît au large

Des cargos sont passés en laissant leur cargaison de containers poursuivre leur mépris

Signe avant-coureur, la hauteur de l’astre solaire s’est élevée de plusieurs étages à la veille d’allumer le phare

Sur le bleu pur du ciel, j’ai senti ton eau douce s’approcher de la cavité sèche que l’espoir avait creusé de ses mains

le Petit-Peintre est monté dans la forêt, cueillir les pigments qui redressent la toile dans les empreintes visibles.

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Niala-Loisobleu.

30 Novembre 2024

A FORCE D’AMOUR


Temoignage, ce tableau s’est fait source de celui en cours aujourd’hui

A FORCE D’AMOUR

Les jours sans et la plage anti-débarquement minée, des années laissent s’emplir toute force de vide

je vis, toujours aussi interloqué, devant cette méchanceté calomnieuse de personnes qui vous doivent tout

mais les guerres se montrent toujours les préférées des hommes. Une avidité chronique est en eux

Ma main a tremblé…aujourd’hui

la peinture allant à l’intérieur de la toile comme un soleil voulant revenir sur ses pas pour ranger le foutoir mis par certains

Le bétail est reparti aux prés, heureux de voir comment les arbres flambaient comme à la St-Jean, pendant que les chevaux pensaient au printemps, raides comme des saillies

Puis des oiseaux en accompagnant le char-à-bancs à la mairie, se sont offerts comme témoins au mariage. Dans la chambre, les draps fleuris d’une nuit nuptiale n’ont pas fermé la lumière en ouvrant le lit. Il aura fallu le temps de laisser à la nature la force de régénérer

Bleu, de la fraise des seins à la source abdominale, ce tableau de toi et moi, Ma, sera ma dédicace au mystère tout entier…

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Niala-Loisobleu.

29 Novembre 2024

SOMMET DE NOUS PAR BARBARA AUZOU


C’est bien là que le sommet des mots, est à sa place, les fourmis montrent par leur nombre, qu’ici l’herbe est un assemblage et non chant de foire

Le silence prend la forme d’un esprit entier, sans avoir à s’exprimer de façon carrée

j’en palpe le relief si différent de ces mornes plaines, où même un arbre est jugé exigeant

L’auto-portait vient d’être touché par ton code, Ma, l’information est entrée au chevalet, comme ce qui procède de l’instinct animal

J’hume le dehors pour oxygéner mes jambes, le tour du vendredi hors de la Chaume pour faire le plein

Ton coudrier greffé à cet ailleurs où te trouver dans ce mystère, sans vouloir le déflorer, bien au contraire

Rien d’étonnant à ce que l’ultra-son parvienne en clair au large de la baleine…

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Niala-Loisobleu.

29 Novembre 2024

NIALA OEUVRE EN COURS

L’AUTRE LUMIÈRE CELLE QUI NE M’A JAMAIS MENTI


L’AUTRE LUMIÈRE

CELLE QUI NE M’A JAMAIS MENTI

Ce frisson sur les épaules, c’est le soir qui rabote la lumière naturelle, l’heure qui se présente est tournée vers le grenier, dans lequel mon sel me défend contre l’enneigement.

Quelques heures plus tôt en allant dans l’atelier, j’ai pensé à tout cet espoir qui me fait peindre sans s’arrêter à s’apitoyer depuis si longtemps. C’est sûr qu’il m’aveugle en me faisant croire à des sentiments qui n’existent pas. Mais si l’utopie sauve, elle ne doit pas être prise pour ce qu’elle ne peut-être

Ainsi, cet après-midi, le temps dans l’éclat solaire qu’il y avait, m’ a tiré par la barbichette pour montrer ce qui est, sans magouiller la vérité

Je suis un vieux -jeune, sauf des jambes, la libido toujours comme ces pâquerettes qui boutonnent d’un coup le jardin, seulement trop de vaisseaux se sont bouchés pour que le sexe pousse les volets. Et alors t’es gaucher, m’entends-je dire, et hop ça repart manuellement en caresses. Ya pas qu’une bite pour s’amarrer. Sur le pore c’est l’anneau et dans l’estuaire, la branche finit par se trouver. Moralité mon désir d’aimer tient debout – et toc pour mes jambes – Donc je me suis ms à peindre

-Tu connais Chagall, me demande un visiteur passant sans s’arrêter

-Ma foi oui je crois, mais pas qu’avec les yeux

Moins de cinq minutes après je décolle, ce qui bat, saute, vole, nage, crie, sent, ressent, sort rentre dans l’auto-portrait (je suis seul avec qui parler) mémoire, auto-biographie, dans un nouveau tome du Voyage d’un Petit-Peintre

Les jambes allongées, je coche un jour en corps.

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Niala-Loisobleu.

28 Novembre 2024

LES RIVES


LES RIVES

D’une touffe d’iris un cygne sort, précédant les canards

d’aval en amont, à l’étiage du moment

nous nous retrouvons aux chambres des écluses

Sous la margelle, la corde tient le seau du passage à niveau

Tu aimes te baigner à la boucle des regards pour me laisser te voir

  • Devine avec qui Ondine ce soir

croisent et décroisent tes jambes, dans le langage des lèvres

Un martin-pêcheur plonge se nourrir

je m’amarre, tout-oreille à ton silence.

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Niala-Loisobleu.

28 Novembre 2024

NOUS VOICI MIS A L’AMBLE


NOUS VOICI MIS A L’AMBLE

Sans rien demander d’autre que la vie pousse en toute saison

les douleurs du dos ne pourront d’obscur, voiler mon envie de peindre

J’étais resté, durant quelques jours, dans la table des matières de mon histoire, aux abords de ma révolution

Faut croire

c’est ce que je me suis toujours dit, du moment qu’on a que d’yeux pour sa profession de soi

Plus je vieillis, et plus je ravale la façade mise par le pouvoir, à son incapacité de cultiver

Mon fils a mis 19 au gâteau au lieu de 91, voilà qui m’ôte toute envie de supputer

la métaphore est le bon sens à prendre

Et sur le trait que le juge trace au sol avant l’épreuve, je saute sans courir au beau milieu du bac à sable comme si c’était une marelle

Qu’est-ce que le ciel peut offrir en dehors du rêve ?

Ce que t’en vois par la fenêtre donne plutôt envie de déguerpir

Toi, Ma, tu m’as appris le silence de tes mots

Tes seins en ont grossi sans se cacher de donner

la vie a cru pouvoir nous atteler à l’impossible et nous sommes devenus deux geysers dans le désert, sans que cela devienne une raison de nous aigrir

De voir comme tu montes dans ce qui tombe, donne une dimension irréversible au quotidien, souviens-toi au tout début, je te parlais d’absolu, regarde l’erreur commise par ceux qui m’ont ridiculisé

Tu as déchiré le corset scolaire qui étouffe

respire

ta nudité n’a que faire des cosmétiques qui soi-disant font des miracles…

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Niala-Loisobleu.

27 Novembre 2024

VENTILATION DE TOI


VENTILATION DE TOI

Par la montée des marches, la rosace du plafond en tirant le cordon du baldaquin, laisse le lustre de côté pour te faire apparaître, nue de vérité

Qui aurait pu penser que le lit se tenait en sentinelle au large d’un repli de méandre

Il arrive que des chemins fassent étape dans un coin de l’histoire, le temps de laisser croître les nymphéas

La première grenouille qui sortit de la fosse, exhiba un concerto de violoncelle sans autre geste que celui d’avant la guerre. Comme on laissait porte ouverte aux enfants pour buis sonné leurs humanités

La couleur enjambée, se mit à niveler les trous et les bosses, envoyant Sisyphe au sommet du Mont-St-Michel en accommodant. un traité de paix avec l’estran

J’ai vu le funiculaire emprunter la rue Lepic entouré d’un sentiment aux peaux frottées

C’est « du sacré coeur », taguait un poulbot sur les lamentations du mur des fortifs

Mercredi, en fin sans école, laisse venir du fond de la cuisine , cette odeur croissante que ton ventre tient au four, le beurre et le miel se tartinent sur la langue, ces soupirs à la feuille d’or nappent ta poitrine page après page.

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Niala-Loisobleu.

27 Novembre 2024