La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
Loin et tout autour les métastases du système gangrènent un bon aloi dans lequel la nature à maille à partir
Je viens d’annuler ma dernière venue aux Récollets sans que la raison majeure ne m’affecte compte-tenu de la réalité qui montre que le soleil n’est pas parti, alors que tout est motif à gémir
J’ai construit toute ma vie sans rien conditionner au profit
A l’âge que j’ai, j’ai vu assez de vertes et de pas mûres pour ne pas tomber dans l’erreur de jugement. Si l’amour se fait de plus en plus rare, c’est uniquement du au comportement humain
Je vis, donc j’applique l’espoir et me détache de tout ce qui propage la défaite. Le soleil est bien là.
Du départ de la source à l’estuaire, le fleuve traverse les mers en faisant escale au gré des continents
Les bateaux qui sont joints aux quais ont tiré à la voile et à la vapeur des histoires des forges du moment
Il y a toujours un bar pour remplir le verre d’une chanson aux paroles prises sous les jupes , curieusement l’accordéon frappe le sol du battement des mains quant au levé de la robe apparaît suffisamment de cuisse pour décoller des guitares un corps-à corps à la Côte-Sauvage
Et au décolleté des pyramides les cônes du marais tiennent le sel nécessaire pour élever le rempart hors de portée des lamentations. Les chaud-de-pisse du hasard des mauvaises rencontres pouvant eux, momentanément troubler la miction
En fin de conte, il s’avère que les sorcières peuvent effondrer les maisons en engouffrant les rivières dans l’excuse du dérèglement Tant de périodes ont sévi durant les milliards d’années de la Terre, qu’elle s’en est toujours sorti en trouvant le mimétisme ad hoc pour s’adapter. Les bâtards de l’époque en cours connaîtront à mon avis la correction inévitable de leurs méfaits financiers, l’orgueil n’est qu’un désir de paraître pas un concept de durabilité.
Moi, j’aquarelle déjà mon état-d’esprit en sentant venir le regain de l’anémone, comme on corrige le mensonge par la vérité sans mentir.
Puisqu’on veille sans voir si quelque chose bouge derrière la fenêtre, j’affiche l’image qui me trotte à pas de cheval, pour avoir un dernier repère qui m’empêche d’errer les poches vides.
Conduit par une émotion significative, je suis enté au coeur d’un rêve bouleversant durant un sommeil de jour
Des ocres qui glissent de la montagne, les bleus sont devenus sanguins dans le potager derrière la maison dans laquelle je me suis très longuement endormi dans des fragrances de garrigue
Quelques oignons, du laurier et du thym, des herbes de Provence, de la sauge, du sel et plus de poivre pour aromatiser cette sensation de mort
du gibier a du courir la meute dans son rêve érotique qui voyage d’un état à l’autre
Aux cactus l’âne se frotte à la figue sans barbarie
Les hottes entre les rangs de vigne, taillent les pampres à la main
Tôt ce matin les vierges ont pris le car de ramassage scolaire
Alors je me suis réveillé sans surprise d’être toujours là, conscient que ce n’était pas le cas pour tout le monde
Ce tableau étant l’intermédiaire d’un remaniement d’intimité.
Lorsque nous unissons nos intimes moiteurs, Quand tes mains sur mon corps me chavirent le coeur, Quand le désir explose en mille gerbes d’eau Comme est grand notre amour,qu’il est fort,qu’il est beau!
Lorsque notre impudeur est une perle pure Et que nos gestes fous n’ont trace de souillure, Quand tu m’écartèles aux abois du plaisir Et nos cris se confondent en profond défaillir,
Quand ma bouche impatiente à tes lèvres s’attarde, Lorsque tes doigts ardents au plus secret musardent, Lorsque sous notre sein bat un long crescendo Nous sommes deux amants au parfait vibrato.
Une maison de pierre et des rideaux de lin colorés par la lumière et la poussière mêlées. L’océan, jusqu’à l’horizon, regarde par la fenêtre. Dans la maison, une femme encore vierge ; ses cheveux de cendre que taquine le vent de la haute mer dansent avec le soir. Sur la table, son vieux trousseau bien plié attire son regard quand les oiseaux de nuit se mettent à chanter.
Comme un jardin à l’abandon
Ta peau Comme un jardin à l’abandon Avec beaucoup de fleurs dedans.
Tu dis ? J’aime tes longs cheveux ?
Dans le creux de ta main La clé d’une maison inconnue ; Celle de tes ancêtres.
Tu dis que les volets ont perdu leur couleur, Comme les vieilles tortues qui encombrent la mer.
Tu as dénudé tes yeux Sur mon épaule.
A l’heure de la prière, Nous avons dessiné des oiseaux Avec l’ombre de nos mains.
Tu me parlais d’arbres Qui ouvrent leurs feuilles
Au clair de lune.
Et je ne t’écoutais pas. Je ne voyais déjà plus tes mains Qui ouvriraient Bientôt loin de moi Les volets ternes d’une maison Au bord d’une rivière Dont tu ne m’as jamais donné le nom.
Une maison de pierre et des rideaux de lin colorés par la lumière et la poussière mêlées. L’océan, jusqu’à l’horizon, regarde par la fenêtre. Dans la maison, une femme encore vierge ; ses cheveux de cendre que taquine le vent de la haute mer dansent avec le soir. Sur la table, son vieux trousseau bien plié attire son regard quand les oiseaux de nuit se mettent à chanter.
Comme un jardin à l’abandon
Ta peau Comme un jardin à l’abandon Avec beaucoup de fleurs dedans.
Tu dis ? J’aime tes longs cheveux ?
Dans le creux de ta main La clé d’une maison inconnue ; Celle de tes ancêtres.
Tu dis que les volets ont perdu leur couleur, Comme les vieilles tortues qui encombrent la mer.
Tu as dénudé tes yeux Sur mon épaule.
A l’heure de la prière, Nous avons dessiné des oiseaux Avec l’ombre de nos mains.
Tu me parlais d’arbres Qui ouvrent leurs feuilles
Au clair de lune.
Et je ne t’écoutais pas. Je ne voyais déjà plus tes mains Qui ouvriraient Bientôt loin de moi Les volets ternes d’une maison Au bord d’une rivière Dont tu ne m’as jamais donné le nom.
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