BLANCHEUR D’UN ARC-EN-CIEL


BLANCHEUR D’UN ARC-EN-CIEL

La plaine franchie , tes seins s’étendent à flanc de montagne

récoltes faites

le grenier à sel détient la parade au verglas de l’âge

Dans ton ventre ma main cheville la vibration des cordes

pour offrir au canif l’éternel retour à travers l’armure de l’écorce…

.

Niala-Loisobleu.

22 Octobre 2024

LA PATIENCE DU SOLEIL


LA PATIENCE DU SOLEIL

Loin et tout autour les métastases du système gangrènent un bon aloi dans lequel la nature à maille à partir

Je viens d’annuler ma dernière venue aux Récollets sans que la raison majeure ne m’affecte compte-tenu de la réalité qui montre que le soleil n’est pas parti, alors que tout est motif à gémir

J’ai construit toute ma vie sans rien conditionner au profit

A l’âge que j’ai, j’ai vu assez de vertes et de pas mûres pour ne pas tomber dans l’erreur de jugement. Si l’amour se fait de plus en plus rare, c’est uniquement du au comportement humain

Je vis, donc j’applique l’espoir et me détache de tout ce qui propage la défaite. Le soleil est bien là.

.

Niala-Loisobleu.

21 Octobre 2024

« REGAIN » – NIALA 20/10/24 – ACRYLIQUZ S/TOILE 73X60


« REGAIN »

NIALA 20/10/24 ACRYLIQUZ S/TOILE 73X60

Du départ de la source à l’estuaire, le fleuve traverse les mers en faisant escale au gré des continents

Les bateaux qui sont joints aux quais ont tiré à la voile et à la vapeur des histoires des forges du moment

Il y a toujours un bar pour remplir le verre d’une chanson aux paroles prises sous les jupes , curieusement l’accordéon frappe le sol du battement des mains quant au levé de la robe apparaît suffisamment de cuisse pour décoller des guitares un corps-à corps à la Côte-Sauvage

Et au décolleté des pyramides les cônes du marais tiennent le sel nécessaire pour élever le rempart hors de portée des lamentations. Les chaud-de-pisse du hasard des mauvaises rencontres pouvant eux, momentanément troubler la miction

En fin de conte, il s’avère que les sorcières peuvent effondrer les maisons en engouffrant les rivières dans l’excuse du dérèglement Tant de périodes ont sévi durant les milliards d’années de la Terre, qu’elle s’en est toujours sorti en trouvant le mimétisme ad hoc pour s’adapter. Les bâtards de l’époque en cours connaîtront à mon avis la correction inévitable de leurs méfaits financiers, l’orgueil n’est qu’un désir de paraître pas un concept de durabilité.

Moi, j’aquarelle déjà mon état-d’esprit en sentant venir le regain de l’anémone, comme on corrige le mensonge par la vérité sans mentir.

.

Niala-Loisobleu.

20 Octobre 2024

COMME EN TAIRE


COMME EN TAIRE

Puisqu’on veille sans voir si quelque chose bouge derrière la fenêtre, j’affiche l’image qui me trotte à pas de cheval, pour avoir un dernier repère qui m’empêche d’errer les poches vides.

.

Niala-Loisobleu.

19 Octobre 2024

AU PARVIS DES DOUTES (REPRISE)


AU PARVIS DES DOUTES (REPRISE)

Non mes mains ne me battez pas

chantent en rafales les larmes du

Grand Jacques

en cognant aux portes de cette cathédrale

où nous n’avons rien voulu d’autre

que faire s’élever les pierres

mécréants plus dévots qu’un mi-sel

La blancheur de notre innocence en traîne de mariée

jetée comme on s’aime à la volée

sonne le glas

au baptême des réalités humaines

sommes-nous l’ange noir des noces entre les hommes

Mon Enfant mon Amour

la réponse est dans le vent

Non mes mains ne me battez pas

je sais que je suis niais

et que ce n’est pas de leur faute

si je ne vois que du bleu à la place de la vraie couleur

je suis allé loin trop loin

sans m’apercevoir que j’avais dépassé l’ici-bas depuis le premier jour…

Niala-Loisobleu.

31 Août 2014

ÉVEIL DE TRÉPAS


EVEIL DE TREPAS

Conduit par une émotion significative, je suis enté au coeur d’un rêve bouleversant durant un sommeil de jour

Des ocres qui glissent de la montagne, les bleus sont devenus sanguins dans le potager derrière la maison dans laquelle je me suis très longuement endormi dans des fragrances de garrigue

Quelques oignons, du laurier et du thym, des herbes de Provence, de la sauge, du sel et plus de poivre pour aromatiser cette sensation de mort

du gibier a du courir la meute dans son rêve érotique qui voyage d’un état à l’autre

Aux cactus l’âne se frotte à la figue sans barbarie

Les hottes entre les rangs de vigne, taillent les pampres à la main

Tôt ce matin les vierges ont pris le car de ramassage scolaire

Alors je me suis réveillé sans surprise d’être toujours là, conscient que ce n’était pas le cas pour tout le monde

Ce tableau étant l’intermédiaire d’un remaniement d’intimité.

.

Niala-Loisobleu.

18 Octobre 2024

« INTIMITÉ » – NIALA 18/10/24 – ACRYLIQUE S/TOILE 73X60


« INTIMITE »

NIALA 18/10/24

ACRYLIQUE S/TOILE 73X60

Poème

INTIMITE

MARIE-FRANCE MELLONE

Lorsque nous unissons nos intimes moiteurs,
Quand tes mains sur mon corps me chavirent le coeur,
Quand le désir explose en mille gerbes d’eau
Comme est grand notre amour,qu’il est fort,qu’il est beau!

Lorsque notre impudeur est une perle pure
Et que nos gestes fous n’ont trace de souillure,
Quand tu m’écartèles aux abois du plaisir
Et nos cris se confondent en profond défaillir,

Quand ma bouche impatiente à tes lèvres s’attarde,
Lorsque tes doigts ardents au plus secret musardent,
Lorsque sous notre sein bat un long crescendo
Nous sommes deux amants au parfait vibrato.

Marie-France Mellone

UNE MAISON DE PIERRE PAR AURÉLIA LASSAQUE


Une maison de pierre…

Une maison de pierre et des rideaux de lin colorés par la lumière et la poussière mêlées.
L’océan, jusqu’à l’horizon, regarde par la fenêtre.
Dans la maison, une femme encore vierge ; ses cheveux de cendre que taquine le vent de la haute mer dansent avec le soir.
Sur la table, son vieux trousseau bien plié attire son regard quand les oiseaux de nuit se mettent à chanter.

Comme un jardin à l’abandon

Ta peau
Comme un jardin à l’abandon
Avec beaucoup de fleurs dedans.

Tu dis ? J’aime tes longs cheveux ?

Dans le creux de ta main
La clé d’une maison inconnue ;
Celle de tes ancêtres.

Tu dis que les volets ont perdu leur couleur,
Comme les vieilles tortues qui encombrent la mer.

Tu as dénudé tes yeux
Sur mon épaule.

A l’heure de la prière,
Nous avons dessiné des oiseaux
Avec l’ombre de nos mains.

Tu me parlais d’arbres
Qui ouvrent leurs feuilles

Au clair de lune.

Et je ne t’écoutais pas.
Je ne voyais déjà plus tes mains
Qui ouvriraient
Bientôt loin de moi
Les volets ternes d’une maison
Au bord d’une rivière
Dont tu ne m’as jamais donné le nom.

Aurélia Lassaque

POUR QUE CHANTENT LES LILAS EXTRAIT Aurélia LASSAQUE


POUR QUE CHANTENT LES LILAS

EXTRAIT AURÉLIA LASSAQUE

Une maison de pierre…

Une maison de pierre et des rideaux de lin colorés par la lumière et la poussière mêlées.
L’océan, jusqu’à l’horizon, regarde par la fenêtre.
Dans la maison, une femme encore vierge ; ses cheveux de cendre que taquine le vent de la haute mer dansent avec le soir.
Sur la table, son vieux trousseau bien plié attire son regard quand les oiseaux de nuit se mettent à chanter.

Comme un jardin à l’abandon

Ta peau
Comme un jardin à l’abandon
Avec beaucoup de fleurs dedans.

Tu dis ? J’aime tes longs cheveux ?

Dans le creux de ta main
La clé d’une maison inconnue ;
Celle de tes ancêtres.

Tu dis que les volets ont perdu leur couleur,
Comme les vieilles tortues qui encombrent la mer.

Tu as dénudé tes yeux
Sur mon épaule.

A l’heure de la prière,
Nous avons dessiné des oiseaux
Avec l’ombre de nos mains.

Tu me parlais d’arbres
Qui ouvrent leurs feuilles

Au clair de lune.

Et je ne t’écoutais pas.
Je ne voyais déjà plus tes mains
Qui ouvriraient
Bientôt loin de moi
Les volets ternes d’une maison
Au bord d’une rivière
Dont tu ne m’as jamais donné le nom.

Aurélia Lassaque

RETOUR AU COEUR DU MATIN


RETOUR AU COEUR DU MATIN

De retour sur les doigts

ce goût de ta peau qu’une barrière séparait comme un précipice tient deux montagnes à l’écart

Mimétisme de corps connu qui attire comme au premier jour battant d’un temps non engrené aux horloges

Les rouages des réverbères qui avaient perdu la souplesse de l’humide, s’emboîtent sans que l’ombre intervienne

Cri des étoiles de l’avenue cosmique

le geste  de la première étincelle

n’a pas pris le temps d’être mental

unique vérité du non-dit du langage humain

Native manifestation

une eau innocente gazouille

mains tendues au-dessus du berceau d’un désert

Je t’aime oui je t’aime

d’un tout ébarbé de ce qui serait demeuré caché

Mémoire-vive

de ce premier matin qui apparut au tombé des poussières du big-bang sur les rangs de vignes

Nous sommes restés androgynes sous la pierre du dolmen

indissolubles autour de l’envolée de l’Abbaye de Châtres

inséparables comme les branches de la fourche

siamois comme ces ventres

du premier matin d’amour nu né de l’impossible.

.

Niala-Loisobleu.

16 Octobre 2024