CE QU’IL RESTE DE CETTE EPOQUE


CE QU’IL RESTE DE CETTE EPOQUE

LOVE MARINE A BARBARA (REPRISE)

Merde à Vauban
Bourcefranc
Passe de l’Aiguillon
A ô l’héron !

Ainsi chantait l’impertinent oiso en sautillant d’une cabane verte à un sourire rose, salant beurre et sardine en trempette dans le bol d’air

– J’ai le jaune à cale et hop sous marine étale

T’aurais vu la tronche de la balise qui l’avait bosselé la veille que tu aurais dit avec lui, bien mal à qui profite de la marée pleine pour miner le chenal. Un vieux proverbe qu’on se dit encore dans les cabanes retirées des marais de légendes.

Les genêts sont demeurés aux landes, ouais, je sais ça fait dame de campagnie.

Bof à chacun son moulin, comme disait Cervantès de la Mancha qui aurait aimé visiter l’Iroise en bateau plutôt qu’en Rossinante. Moi j’dis plutôt comme un chien pote ami, à chacun son destin. Si tu te le prends pas à deux mains, compte pas sur ce qui a filé hier. C’est la stase que j’préfère comme chantait Thermophile un hydro qui carbure toujours mal en temps de crise

Le  vert canal, m-doux mi-sel, vanne la bourriche en panneau de brandes. J’ai du tamaris à côté de mes vases, pour que l’essaim n’allergique pas (aujourd’hui le virus est partout, mieux vaut de l’hors que du faire blanc).

Le vent s’est levé tôt, allons cueillir les dernières figues à la Tour de Broue. Aussi loin que mon coeur voit le ciel et l’eau se confondre, si tu tombes ça fait moins terre à terre. Alors rien dire aux rapporteurs, resté taiseux à leurs paniers. L’amour qui couve fait les plus beaux oiseaux. M’aime que les prédateurs y enraye le fusil. Le vrai c’est pas celui qui passe, c’est le grand teint, le pigment pur qui défie le temps.

Jaune, vert, rouge ma trémière grimpe à la verticale, le front déjà dans le bleu de la prochaine toile. Peins, peins, peins c’est soleil !

Souviens-t’en Barbara, c’est à Brest qu’est la rue de Siam…

Niala-Loisobleu – 17/12/17

D’EAU ET DE BLEU


D’EAU ET DE BLEU

La pluie en s’arrêtant

laisse dans l’oeil la coquille St-Jacques partir

il faudra traverser l’ombre qui plane

comme un tournesol à tête chercheuse

les maisons se tenant loin des mouches pour se reposer

Au matin quand l’émergence poussera la porte de la grange

cette forme féminine en attente fleurira comme l’île à rejoindre

la source bleue, un lavis du désert

à travers la parole tenue en palmeraie.

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Niala-Loisobleu.

17 Août 2024

LATITUDE DESINVOLTE


LATITUDE DESINVOLTE

Emporté par le courant, le bouchon suit la file qui rentre par l’autoroute, en ramenant des vacances la couleur d’illusions géographiques

Dans le coffre à jouets de la plage, ces formes suggestives auront navigué la continence aux abords du désir sans franchir le tropique

On remonte les valises sur l’étagère où s’entassent les bobines du film

où le goût d’un plat régional va remiser dans l’enclos paroissial de ses fantasmes, sans la gymnastique matinale orchestrée par les animateurs à la piscine.

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Niala-Loisobleu.

17 Août 2024

QUAND LE QUATRIEME POINTE


QUAND LE QUATRIEME POINT

Respire ce changement d’aire

les mangues trouveront bien un passage pour le tigre

toi, là où ta peinture médite ton voyage, est ton propre éléphant rose

il te reste de la mer une calanque avec laquelle tu composes le chant de la première grotte

qu’importe les années derrière

même si les jambes reculent avance devant ce qui est

garde plus d’amour pour la vie que pour les additions négatives

l’en vie compte plus que la reconnaissance

ton bleu émerge autrement qu’une rencontre qui dépend du hasard

c’est réfléchi du coeur

sourd au choix politique qui a perdu l’éclat de l’idéal

continues, tu es resté puceau de l’embrouille.

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Niala-Loisobleu.

16 Août 2024

RENTRER C’EST REPARTIR


RENTRER C’EST REPARTIR

Ce tableau marque mieux qu’une commémoration officielle, le besoin vital de se retrouver tel que l’on est. Ce jour classé noir sur les routes du retour, m’apporte du fond du coeur, autre chose qu’un paysage de passage de deuil

je republie cet article de 2015, comme étant le tableau que je vais commencer tout à l’heure

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EN SORTANT DU TABLEAU

Me brisant. Un trou? La meurtrière à lumière peut-être ?

Du haut des tours le panorama entre dans le moindre détail. Du crénelé de soi-même défilent les chapitres.. Questions labourées, l’automne se blottit le semis aux plus fertiles. La réponse lève. Dans l’ocre terre percent de minuscules points vers.

Arrêter. Ne plus peindre, écrire d’abord. Vox je t’écoute sans brouillon. Lettres capitales. Epitre. Heures riches ?

 Le feuillage éclairé – 2

La voix était d’ironie pure dans les arbres,
de distance et de mort,
de descellement d’aubes loin de nous
Dans un lieu refusé. Et notre port
était de glaise noire. Nul vaisseau
n’y avait jamais fait le signe de lumière,
tout commençait avec ce chant d’aube cruelle,
un espoir qui délivre, une pauvreté.
C’était comme en labour de terre difficile
l’instant nu, déchiré
où l’on sent que le fer trouve le coeur de l’ombre
et invente la mort sous un ciel qui change.»

Yves Bonnefoy,

(Le chant de sauvegarde, extrait de Hier régnant désert)

Avec timidité le sourire se remet en marche. Sur les pierres le son de l’écume blanchit les passages. On dirait que le soleil avale les carreaux. Il manque la rage, la vague s’est faite étale. Temps mort. Je me regarde de face. Quel baume mettre à la douleur ? Les maux débusqués demandent l’attention. Convalescence. Le cheval ira en alpage, l’air d’altitude de lui redonner confiance en lui-même. D’oublier de guérir les autres. Se porter à la partie accessible du graal. Ulysse, rappelle-moi…

Reste du feu sous la cendre. L’âtre n’a pas refroidi ses pierres. La crémaillère tend les bras et la table allonge son bois. Du bleu ramure de l’intérieur. La saison d’automne fait ses coupes avant la vendange. Le printemps ne monte que de la chute des feuilles

Niala-Loisobleu

18 Septembre 2015

« EMERGENCE BLEUE 3 » – LE JARDIN INTERIEUR – NIALA 14/08/24 – ACRYLIQUE S/TOILE 65X54


« EMERGENCE BLEUE 3 »

LE JARDIN INTERIEUR

NIALA 14/08/24

ACRYLIQUE S/TOILE 65X54

Les prix montent au marché pour cette fête religieuse qui ouvre ses portes sur la rentrée

le long du boulevard qui cerne la plage on attend que la circulation revienne

sans savoir où en est la vérité sur le tant qu’il fait

il fait orage ici et là, on a ressorti les pulls

En bas de la côte les cerceaux dépassent le bassin

les fournitures scolaires elles font leur promo dans l’odeur des frites

J’ai gardé dans l’atelier cette provision bleue sur la palette

dans les trains de nuit elle trouve de quoi sentir l’autre sur la couchette

Sous ta robe il y a toujours un voyage qui ne navigue pas au rabais

le programme sait qu’on ne fait que passer

il se dispense d’aller voir les tables d’orientation pour apprendre où l’herbe serait plus verte

En t’embrassant le géranium

il trouve l’appui de la bonne fenêtre

où ton linge claque en riant sur cette autre herbe au soleil

Emerger

c’est savoir pourquoi tu continues de manger les légumes que tu fais pousser toi-même.

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Niala-Loisobleu.

15 Août 2024

A L’HEURE DE LA CORRIDA


A L

A

A L’HEURE DE LA CORRIDA

Du mur de derrière, Federico sort traversé par les balles

la danseuse nue s’offre dans un grand-écart

en symbiose avec le signal de la trompette de l’arène

Passé les véroniques du torero et les premiers assauts de l’animal

la foule est sous l’effet sensuel du mythe ancestral qui circule sur les gradins

Sur le sable dans lequel elle est allongée, il boit à pleine bouche les premières traces d’écume

si son corps fait la planche ne croyez pas qu’il est de bois

à voir ses seins apparaître à la surface on sait que la parade va débuter

C’est 15 Août

tout passe de l’autre côté des moissons, la vendange sort le pressoir du chai

les bretelles des femmes descendent des épaules remplir les paniers aux hommes.

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Niala-Loisobleu.

15 Août 2024

LA PORTE VERTE


LA PORTE VERTE

Remonté à ça pour voir

alors que tu avais l’orteil à tremper dans la traversée par le gué

Parvenu à la fosse poplitée ce sursaut du mollet m’éclaira

Je voulais mieux que me souvenir, initier, trouver devant derrière en te découvrant au premier âge avant que disparaisse l’estran de marée-haute.

Entre les stèles à la diagonale du clocher où l’aïeule à la corde sonnait, j’ai reconnu la respiration de ton derme nu, rien d’absence d’herbe pour le précipiter, rien de caillou pour le bloquer,  tout était à ouvrir

Quand je marche au coeur de la forêt des mystères, un arbre est toujours au Centre, pour marquer de sa colonne la destinée du premier pas. Le juvénile d’une de tes mèches fait étendard., pendant qu’un orchestre barbare se remet à la chanson douce

Au bout de la flèche vibre le ruban de l’arc de ton balancement à joindre la flèche

en devenant toujours plus lourds, tes seins tendent à faire de ta diagonale la rampe de lancement dont les freins lâchent

C’est d’abord un bruissement qui vient des poumons, puis qui s’élance sur la pointe du pied, rompant avec la fragilité du talon d’Achille comme demander à se marier à l’Etat Civil.

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Niala-Loisobleu.

14 Août 2024

EVASION


EVASION

Ta nuisette prise dans les branches du cerisier, la fenêtre reste ouverte

pour laisser une chance à ta robe de chambre de quitter le dossier de la chaise

Nos voisins les castors ont bossé toute la nuit comme des lapins

au coin de la Côte-Sauvage, derrière les dunes, la vague s’aplatit sur ta poitrine durcie

On aurait entendu bramer un cerf si le vent n’avait pas tourné le dos au jour renaissant

à voir comme les petits-pots de pin sont remplis, on imagine que les gemmeurs n’ont pas boudé cette union entre l’homme et la nature

Quand repartira le premier train des cocus

les baigneuses de toute taille s’attèleront au chant du coq

puis en plongée dans l’épave qui barre le chenal, elles chercheront Jojo le mérou , avec qui elles dévérouillent leur jardin secret

un regain d’air frais lave les brumes cervicales jusqu’au point de départ de la colonne vertébrale

si tu es là, dis-moi où la chouette te débusquera comme l’association rosée-soleil fait sortir le champignon.

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Niala-Loisobleu.

13 Août 2024

« EMERGENCE BLEUE 2 » J’AI REFAIT LE LIT – NIALA 12/08/24 – ACRYLIQUE S/TOILE 65X50


« EMERGENCE BLEUE 2 »

J’AI REFAIT LE LIT

NIALA 12/08/24

ACRYLIQUE S/TOILE 65X50

Sur un parquet d’éjointé, entre une sieste et un désir de bain de minuit

j’entends le chien refuser qu’on le musèle

Vallières mélange les Pirates avec le cornet de Boris

drôle d’écume du jour

les jeux sont faits

on recrute premier ministre en paralympique

Le long de reins tendus, je me remplis

le tableau

de seins pleins

à main levée

Il était une foi, ils finirent heureux sans modifier leur concept de l’enfant

c’est ainsi que les citrouilles roulent sans permis

dans une addiction onirique plus sensible au surréalisme qu’aux films d’horreur où la femme à barbe de la Foire du Trône se rase la bruyère de la lande, tellement elle s’ennuie d’attendre le doux ânier.

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Niala-Loisobleu.

12 Août 2024