ENCRE AQUARELLE


L’ENCRE AQUARELLE D’UN CIEL COUVERT

A fouiller loin la terre

mes doigts m’ont dit laisse-nous recueillir de l’ongle

ce qui mit ce trait d’esprit au mouvement

abstraction si perceptible par l’entrée des pores

Chenal interne

emprunté par la résonance du mouvement perpétuel

L’habit de feuilles cousues aux herbes odoriférantes flotte au cintre de la baie

pan de voile d’un reste de brume imprimée

à l’haleine marquée d’un code entre nous

Tu avais attrapé un nuage pour t’en coiffer

avant de déposer votre reflet au miroir de mes larmes juteuses

Image aquarelle

Rien de ce qui se perce

n’exige une créole

pour faire étape à l’oiseau

Le vent en joue librement

en apnée

sur les traces des roues

Ta robe dans laquelle fourmillent les voyages au long cours

est restée accrochée aux cailloux des chemins sans frontières

des mues ici et là

paraphant chacune des étapes

Tu es d’ocre jaune

roussi aux frottements de nos silex

premier mot d’un silence

qui ne peut plus avoir d’âge

Caresses doucement relevées d’épices musicales

L’ô seul en porte mémoire au fond de son encrier

cette odeur des selles montées à cru figure à la proue.

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Niala-Loisobleu.

23 Août 2024

GARE DE L’EST


GARE DE L’EST

J’ai rendu ma place en salle d’attente pour un billet en partance

mon acte de naissance ne pouvant différer une place même debout dans le couloir

pour voir les vaches et le paysage se choisir une chambre sur la bonne façade

Partir à la première marée, c’est pas avoir à négocier avec le principe d’Archimède, mon corps plongé dans l’ô remontant à la surface pour sortir de l’impasse de l’isolement

rien comme bagage en consigne et les pas perdus laissés à celles qui préfèrent le prêt-à-porter aux subtilités du tricotage

Vivre c’est aimer

comme son genre en a décidé

mon billet est destiné à cette gare

où le soleil se lève…

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Niala-Loisobleu.

23 Août 2024