RENTRER C’EST REPARTIR


RENTRER C’EST REPARTIR

Ce tableau marque mieux qu’une commémoration officielle, le besoin vital de se retrouver tel que l’on est. Ce jour classé noir sur les routes du retour, m’apporte du fond du coeur, autre chose qu’un paysage de passage de deuil

je republie cet article de 2015, comme étant le tableau que je vais commencer tout à l’heure

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EN SORTANT DU TABLEAU

Me brisant. Un trou? La meurtrière à lumière peut-être ?

Du haut des tours le panorama entre dans le moindre détail. Du crénelé de soi-même défilent les chapitres.. Questions labourées, l’automne se blottit le semis aux plus fertiles. La réponse lève. Dans l’ocre terre percent de minuscules points vers.

Arrêter. Ne plus peindre, écrire d’abord. Vox je t’écoute sans brouillon. Lettres capitales. Epitre. Heures riches ?

 Le feuillage éclairé – 2

La voix était d’ironie pure dans les arbres,
de distance et de mort,
de descellement d’aubes loin de nous
Dans un lieu refusé. Et notre port
était de glaise noire. Nul vaisseau
n’y avait jamais fait le signe de lumière,
tout commençait avec ce chant d’aube cruelle,
un espoir qui délivre, une pauvreté.
C’était comme en labour de terre difficile
l’instant nu, déchiré
où l’on sent que le fer trouve le coeur de l’ombre
et invente la mort sous un ciel qui change.»

Yves Bonnefoy,

(Le chant de sauvegarde, extrait de Hier régnant désert)

Avec timidité le sourire se remet en marche. Sur les pierres le son de l’écume blanchit les passages. On dirait que le soleil avale les carreaux. Il manque la rage, la vague s’est faite étale. Temps mort. Je me regarde de face. Quel baume mettre à la douleur ? Les maux débusqués demandent l’attention. Convalescence. Le cheval ira en alpage, l’air d’altitude de lui redonner confiance en lui-même. D’oublier de guérir les autres. Se porter à la partie accessible du graal. Ulysse, rappelle-moi…

Reste du feu sous la cendre. L’âtre n’a pas refroidi ses pierres. La crémaillère tend les bras et la table allonge son bois. Du bleu ramure de l’intérieur. La saison d’automne fait ses coupes avant la vendange. Le printemps ne monte que de la chute des feuilles

Niala-Loisobleu

18 Septembre 2015