
VIE PRIVEE 1
Dans le tiroir de la chemisette que je ne mets pas pour aller à la pêche, un jour j’ai mis un bouchon pour que mes affaires ne me fuient plus. Si on pouvait faire pareil avec la mémoire des gens on perdrait moins d’amis, enfin moins de connaissances. Pourquoi j’ai pas de chemise de pêche et pas de canne ? Ah parce que je bois plus…bof, ça ne m’empêche pas d’être saoul du matin au soir si j’allume la radio – tous ces mirages que les heures débitent ça pourrait replanter l’Amazonie si on fermait les médias -j’habite un palier de décompression dans le Grand Bleu. Derrière la rampe de lancement des bateaux en papier, avec sans chien et pas plus de chat. Ma voisine a un gros caractère quand elle l’étend après l’avoir mis au rince-doigts je redeviens le petit garçon qui de la rue de Verneuil allait au grand rocher du zoo de Vincennes ceuillir des grimaces. Au travers du mur de refend, l’immeuble est de ces vieilles maisons de nos campagnes, pierre de taille de 0,70, ma voisine me remet l’image et le son à l’heure du repas des grands fauves quand après le jeûne on leur ouvrait Vaugirard avant abattage. Le Lundi c’est là que c’est le plus intense, elle travaille pas les week-ends, ça monte jusqu’aux odeurs.
Si nous n’avions pas nos sens que deviendrions-nous dans ce labyrinthe ?
Niala-Loisobleu
31 Janvier 2015
P.S.: Un homme que j’ai connu au début d’un chemin de vie est mort hier
Seul.
Je l’imagine avec tout autour de lui une odeur de pain. De quoi faire du monde. Cette longue pelle qui rentre dans le four prendre le corps d’un symbole propre à chacun. Il a pétri la vie des années durant avant que le four s’éteigne. Dans le jardin la balançoire passe entre son portique comme un mouvement de recul…
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