PICASSO A L’HEURE DE LA TOURTERELLE


PICASSO A L’HEURE DE LA TOURTERELLE

La côte est sauvage comme une dune passée par-dessus la palisse

et le bruit que les vagues ne demandent qu’à laisser traîner

s »étale de toute la place prise par ce corps nu exposé en toute indépendance

C’est un heureux présage à l’heure où les baleines s’échouent

voir cet innocent oiseau débusquer

au milieu de l’invasion de méduses sur les plages

Bien que consigné à domicile pour cause de canicule

ça m’éventaille un brin l’imaginaire

ce souvenir revenu de traversée atlantique.

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Niala-Loisobleu.

31 Juillet 2024

FOUETTE COCHER


FOUETTE COCHER

Marre des chaleurs lénifiantes, on a besoin de feu qui porte à partir se baigner les uns dans les autres au lieu de s’enfermer dans l’attente…

Niala-Loisobleu.

31 Juillet 2024

INTERROGATION


INTERROGATION

Sur le relevé de la banne, l’étouffement est sûr de lui

la fenêtre grande ouverte montre ce qu’il reste du choix saisonnier

en raréfiant toute marque de tendresse dans le domaine de ce qui ventile

je monte une fête de la mer à partir d’un vide-grenier d’étés sur la lande sans fards

le marchand de chi-chis remorqué par un tourniquet de cartes-postales tempérées

mis à part l’école de voile climatique toujours ouverte, le reste est renvoyé à une date ultérieure

St-Exupéry comme un naufragé de la Postale, seul en plein désert, enterre le fruit de la passion

paumé le Petit-Prince se désinscrit du renard en ne voyant aucune issue à la langue étrangère de l’avenir

Le Grand-Prêtre, la moue plus désespérante que jamais, continue lui de s’avancer en Messie.

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Niala-Loisobleu.

30 Juillet 2024

ENFERMÉ DEDANS


ENFERMÉ DEDANS

Grandes vacances et petites promenades

Cloué à l’intérieur

Touche pas les murs ça brûle

A plus de 40 dans l’atelier c’est du four à peint

On entend plus les enfants remuer leur mer

Quand aux grands-parents on les laisse dans la glacière

Ça brûle les Amériques, le rêve avec…

Niala-Loisobleu.

30 Juillet 2024

FADO, LA NUIT TOMBE A TOUTE HEURE


FADO, LA NUIT TOMBE A TOUTE HEURE

« Nu renversé près d’une table Louis XV »

l’oeuvre de Matisse me traverse

je viens d’apprendre la mort de Misia

une chanteuse de fado

coeur de la Vallée qui traîne

dans les vieux quartiers de Porto

s’écrase gavé de soleil contre les azulejos

corps emboîtés

que les tramways montent

en dernier accord sur les rails

au moment précis où les reins crient…

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Niala-Loisobleu.

29 Juillet 2024

LE JARDIN REPENDU


LE JARDIN REPENDU

Portes ouvertes Babylone arrose au comble de la sécheresse environnementale

O

C’est le retour au jardin originel

Cet amour que l’impossible accouche !

Niala-Loisobleu.

29 Juillet 2024

TELLEMENT C’EST VASTE QUE JE M’Y SUIS FONDU


TELLEMENT C’EST VASTE

QUE JE M’Y SUIS FONDU

C’est mon isthme national

la poésie en peinture

que même à marée basse le pilotis dépasse en point d’appui

L’Occitan les deux pieds dedans

y danse genre felouque Eléphantine

les Pyrénées en Sphinx étalés en pyramide

depuis le versant cathare où est né cet accent qui refuse d’être perdant

l’autre côté espagnol

les marais d’Oléron gardent le sel perdu

A St-Martin l’abandon du départ pour Cayenne a rendu liberté au forçat

une vie mise aux fers qu’une palombière écarte du rase-mottes

La chaleur tape à coups de masse

j’ai sorti une grande toile pour donner la préférence à ton poids spirituel, Ma

le chemin parcouru inverse la tendance actuelle

tu t’élèves indemne de la lise qui t’entoure

je colore le vide de mes mots-peints

Autre flamme que celle d’un jeu de perroquets…

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Niala-Loisobleu.

28 Juillet 2024

AUTAN OCCITAN 4


AUTAN OCCITAN 4

Autan-Occitan est une série de 10 tableaux de Niala à partir desquels Barbara Auzou a écrit 10 poèmes. Il s’agit donc d’une oeuvre commune de deux auteurs indissociables

Notre pays de cocagne

Était à portée de main

Et à la paume de ces terres grasses

Mollement ondulées où s’entassent

Des maisons coiffées de tuiles

Que nous couronnions de châteaux ou de moulins.

Ni le hoquet ombrageux de la montagne noire qui menace

Ni d’un curé littéraire les obscurs sermons

Au-dessus des trois anciennes aires de battage

N’eurent un seul jour raison

Du grenier à blé de nos corps

Et du calcaire de nos os qui laissait glisser l’orage.

Au pigment de nos saisons attendries,

Nous rendions les moulins au vent, le nom à la toile d’or

Et les débris de pastels clairs au canal du midi.

Barbara Auzou

A l’instant où tout va fondre sous l’effet de canicule, une irremplaçable fraîcheur vient rétablir le bon rythme cardiaque. Les raisins sont lourds, le grain d’un regain dévie du quotidien stérile. La maison entourée de pins projette sa nudité transcendantale sortie de son puits. Au centre du virage un monastère. De la jointure des doigts l’escalade gravit la pente. La chaîne de montagne qui ourle l’histoire trempe dans cette encre bleue concise, plus collée du débord des seins que de la parole. Ce feu protège plus qu’il ne met la forêt en danger.

Niala-Loisobleu.

28 Juillet 2024

« ESCAPADE OCCITANE » – NIALA 27/07/24 – ACRYLIQUE S/TOILE 61X50


« ESCAPADE OCCITANE »

NIALA 27/07/24

ACRYLIQUE S/TOILE 61X50

Pareil à la pierre qui dans son coin griffonne

mon caillou se fout du qu’en-dira-t-on

la Muse musarde sans se freiner de peindre

en courant derrière les oiseaux

à travers les rangs de vigne

des restes de châteaux piqués à la mémoire

l’anémone en couronne d’autan venu de la mer

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Niala-Loisobleu.

27 Juillet 2024

AUTAN OCCITAN 2 – POÈME DE BARBARA AUZOU / PEINTURE DE NIALA


AUTAN OCCITAN 2

POÈME DE BARBARA AUZOU

PEINTURE DE NIALA

C’est seulement maintenant que l’heure sanguine abdique

entraînant sous sa jupe humide l’odeur lourde

des menthes écrasées d’insectes

que le vent sournois balayait encore tout à l’heure

et la terre qui s’était rêvée sable redevient terre

pour le marcheur emprunté rêvant de garrigues

sous les sarcasmes de la pierre froide statue

chimère de son invariable désir de s’ancrer là

C’est dans un fracas de mots perdus

que l’heure sanguine se disloque

étalant un baume de silence inquiétant

sur les morsures du sel et du vent

promesse rauque d’un lendemain de chaleur

où la vipère attend.

Barbara Auzou