DU BOUT DES PIEDS


DU BOUT DES PIEDS

La nuit recouvre encore cette heure

où se poser la question de savoir

se balade sur les cordes d’un trapèze à l’autre

Se calant sur la branche, inconsciemment attaché, passe dans l’oreille gauche un bruit de déploiement d’ailes

La vision bien qu’encore floue, dessine des lignes cherchant à se rejoindre dans un avant-goût de cohérence

Quel était le dernier contenu du saut que la main a rempli ?

Plus facile de se regarder d’en haut que de se reconnaître en bas tellement ça se cache.

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Niala-Loisobleu.

4 Mars 2024

PROMENADES DANS MES TIROIRS 2


PROMENADES DANS MES TIROIRS 2

AILES, FRUITS D’AQUARELLES

Elle naît que fenêtres

Où se posent les oiseaux

Je ne suis qu’à marées

Au sel de son marais-salant

Epinglé par la nageoire

Je gonfle sous l’évent

Ô soleil aqueux de ses ouies

Pour que loup j’y soie

Ce Jonas

Qui bat de l’aine au sein

Des grottes de ses calanques

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Niala-Loisobleu

6 Février 2016

DEMELAGE DES RUBANS


DEMELAGE DES RUBANS

Il y a forcément dans un coin de table à l’emporte-pièce

un innocent qui rêve de goûter aux cerises

sans savoir qu’au pied de l’arbre on râtèle les noyaux crachés

Merle alors

sous pire, l’aïeule revenue d’une opération du Je Nous

Nos zèles et leurs rouets filent

s’attaquer en procès pour la reconnaissance patrimoniale d’un Couesnon

pris entre deux

c’est la vie

Aujourd’hui il paraît qu’on aura du soleil sans que ça arrête l’effroi

de menacer le courage des jonquilles

c’est la vie

Repeins tes rubans avant de quitter ta Cayenne, sans enlever le blanc à la canne

ça peut-être utile à la traversée hors des clous…

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Niala-Loisobleu.

3 Mars 2024

PROMENADES DANS MES TIROIRS 1


GABRIEL PACHACO

PROMENADES DANS MES TIROIRS 1

DU TREMBLE A L’HÊTRE

Des rochers qui grossissent à l’abrupt du versant

la ravine hisse l’hêtre à la jetée de faines

petits-cailloux

l’animal depuis le terrier observe en humant

cherchant ce tremble où le corps secoué

ses reins sentent qu’on attend d’eux plus qu’une miction confondante

Se ramassant jusqu’aux traces

il hume le terrain marqué des propriétés femelles

et cueille des baies rouges pour les y tremper

histoire de renouer sa langue à l’usage de bonne conduite en choisissant du foin

la seule herbacée qui vaille, m’aime sans moutarde.

Niala-Loisobleu

26 Septembre 2020

A CIEL OUVERT


A CIEL OUVERT

Par-dessus les chaises musicales la ciselure des nacres

et merveilles

De la pelure des branches un futur passe à l’orange

alors qu’un nuage en transit remplit la fenêtre

(grosse commission)

A travers les yeux fermés de la façade on étend les linges sales

j’ai entendu les Enfoirés sans les voir

quand le bateau décolle de la césure, ivre, la croisière ça muse

On se barre

chez toi ou chez moi ?

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Niala-Loisobleu.

2 Mars 2024

QUATRE COINS DU VENT


QUATRE COINS DU VENT

C’est deux mains qu’il fera beau ?

De l’arbre couché à la branche qui flotte

la force des géants

kaléidoscope chaque instant de la manière d’être

absent et présent se conjuguent concomitamment

Deux moineaux sortis des cages du quai aux fleurs dérivent de vase en vase

plus ou moins fétide

blanc et rouge à l’encan des robes à rayures

il me vient le désir de mettre les mots qui conviennent sur ce bégaiement du temps

ouvrant la bouche cousue de ta trousse pour en sortir une plume qui vol en corps.

troussée jusqu’à l’épis capillaire pour cacher la tonsure.

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Niala-Loisobleu.

2 Mars 2024

PALIMPSESTE SUITE


PALIMPSESTE SUITE

Autour et jusqu’à dedans, les sonorités mystiques s’entrechoquent

la pluie est là, ç c’est rien de nouveau

tombent en revanche un feu d’artifice de choses on ne peut plus vraies

cette fois c’est sûr je suis attendu de l’autre côté de la porte

ça va naître

mais pour ça l’ésotérisme oblige à passer par la mort

Tu es parti rejoindre l’espace inconnu, mon ami, mon frère, triste nouvelle, mais je t’accompagne sans être venu t’accompagner, faute de jambes

rassuré par ton expérience du pilotage en qualité de Colonel de l’Armée de l’Air, tu attériras au bon endroit

Ensuite retour à Jacqueline pour clore la succession

le voyage aboutit, tu m’ouvres en grand

La peinture subit de terribles secousses, voilà un nucléaire qui me rappelle deux scientifiques de l’eau lourde plus pacifiques qu’enragés par la guerre

C’est grand bleu devant

changement

puis temps d’arrêt pour laisser la femme qui arrive sortir de son ménage brute de fonderie, les jauges prises et le net poussé au point de rentrer dans l’Atelier. Plus vivant que des seins accrochés dans l’arbre pour simuler l’Etat d’Esprit non-résolu

une oeuvre décisive ça se laisse aller à sa vitesse sans la cravacher

Le voilà bien le changement capital qui sort des placards pour embrasser le soleil sur toutes ses faces

Les petites marguerites pointent leur nez sur la Chaume

la fatigue ressentie est de bon aloi

cette journée paiera en installant sa pensée positive, qu’il pleuve ou non, que l’état des lieux se détériore de plus en plus, sans attendre que de moi que ça change, fini d’être pris pour un zombie, je vis, je vis, je vis…

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Niala-Loisobleu.

1er Mars 2024

DE FORÊTS CALCINEES A POUSSES VERTES


D’ARBRES MORTS EN FEUILLES VERTES …

Mon pays n’est pas d’ici, tout au moins d’ici-bas. Ce qui fait que les septiques et toutes autres fosses, n’ont pas à s’interroger sur le comment con fait pour y aller. On n’a que ce qu’on mérite. Qu’ils restent là où y sont, c’est leur place. La mienne est l’ailleurs de pierre, donc je polis.

Bonjour à la dame…

Je me rends à la Plaine des Jarres autrement que par l’inaugural crash d’air France, sans un ersatz, au volant du zinc à Ulysse, pour me refaire un plein d’air de mine de rien, fait de satisfaction, à pieds, pas en auto. Un air d’aimer jouir de la vie sans nécessairement avoir besoin de poudre aqux yeux, où fumées magiques, pour tenter d’y parvenir. juste avec trois gouttes de naturel bon sens.

Tant qu’il y aura des hommes le bonheur sera illusoire. Et au vu de depuis quand ça dure, m’arrive de frémir en pensant que la terre aura cessé d’être avant que les pseudos soient toujours les élus.

Alors, Mars, Dieu de la Guerre, tâche d’être à la hauteur de l’attente…

Un soleil brille en moi à faire enrager Saturne et malgré tous ses efforts à pourrir l’existence, aujourd’hui je pars bichonner ma Chambre d’Amour en refaisant la peinture.

Palimpseste.

Il faut corriger les fautes d’une histoire qui n’est pas la bonne. En matière de fiction, l’amour tient dans la vie la place d’honneur. T’es plus souvent mis dans la case Cocu que dans le lit de la Muse. Entre les paroles et le passage à l’acte c’est le Poignet de la Veuve qui occupe toute la scène.

Bernique.

Putain qu’est-ce que ça peut coller au rocher !

Alors je pars au-devant de la marée en hâlant mon canot pour assurer le courant qui mène au Levant.

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Niala-Loisobleu.

1er Mars 2024