L’HERBIER COMME UN CHIEN


L’ HERBIER COMME UN CHIEN

L’arrondi des collines où vient se joindre la tuile qui étire les maisons dans la supervision des vagues, trottine à mes côtés

une ligne eucalyptus tord son bois

je peins comme ce chien que je sens vivre en moi

A cet endroit il me semble être débarrassé de l’attente qui cumule

Après-moi ça sert à quoi ?

La lumière d’aujourd’hui déborde de la cage à caresser l’au-delà…

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Niala-Loisobleu.

19 Mars 2024

DE FACE


DE FACE

La douleur du dos avec laquelle je me lève sans consentement doit accepter l’arrivée du printemps sans mettre de conditions à l’envie de jardiner la toile qui me monte à la main gauche

Mes fleurs comme conductrices, c’est mon choix d’attelage

Le nez au plus profond de l’herbe ouvre-toi grande verte campagne !

Niala-Loisobleu.

19 Mars 2024

TOLERANCE ARCHITECTURALE


TOLERANCE ARCHITECTURALE

Là au croisement des genres

vrille la langue

du fruit naturel

à la virtuosité du ceps noueux gorgé

Je n’invente rien à l’arrivée

Saphos était sortie de l’ô séant au départ

le nom que portent mes maisons ne diffère pas des antiques demeures

perchées au bout d’un buste privé de ses bras mais pas de ses pampres

Marnes fécondes que le printemps empote aux grandes jarres pour baliser

les espérances esthétiques qui coiffent la mer de ses coupoles bleues

Je sais la différence entre la chimie et le pigment

le trait qui sort de la main pour la règle

ce que l’amour peut métamorphoser

n’usant pas du désert que pour abuser

mais portant la pyramide qui monte à hisser le Sphinx

Sous mon figuier, le sel de ton coeur n’a jamais quitté mon rivage

tes seins sont plus larges qu’un radeau improvisé par un naufrage

ils portent l’odyssée que l’enfant tisse de son innocence, du don possédé

Mon village a ses maisons.

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Niala-Loisobleu.

18 Mars 2024

« MON HERBIER 6 » – NIALA 18/3/24 – ACRYLIQUE S/TOILE 73X60


« MON HERBIER 6 »

NIALA 18/3/24

ACRYLIQUE S/TOILE 73X60

Caressé par les vents marins tous proches

et blotti aux méandres du fleuve il amarre

mon village

au paysage

en étendant la vigne sur ses collines

une abbaye au point de départ de St-Jacques

Le silence tenu derrière ses murs

seul un figuier dépasse du porche de l’estuaire

des deux provinces-soeurs

un tétra débouchant d’un vol d’oiseaux-marins

venus lécher l’instrument araire saignant la terre calcaire

invitant la vrille à poursuivre sa veillée intime

au goutte-à-goutte de l’alambic conteur du précieux liquide ambre.

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Niala-Loisobleu.

18 Mars 2024

Des tendons


Des tendons

Sans chercher ne garder que la couleur qui porte sans hésitation.

Niala-Loisobleu.

18 Mars 2024

CLELIE LECUELLE


Ça paraît mort

Le corps se relâche
se creuse
se vide

Comme une maison que
l’on quitte

On fait nos bagages
plie nos valises

Part et
ne revient plus
jamais

*

Ça paraît mort
fait le mort

Une simple encoche

Voir si le camélia rouge
aux branches nues et sèches
est là-dessous
encore vert vivant sous
les cendres apparentes

*

Se vêtir d’un costume
gris cendre

vivre posthume

*

Une entaille

Voir si le corps est
en bataille

là-dessous
en vie

*

La sève continue-t-elle de couler
sous un air morne et blafard

La peau pâle du mort recouvre-t-elle
sous ces apparats
quelques somptueux trésors

*
On récolte ce que l’on sème

Et que recueille-t-on
d’un corps en fanaison

*

Reste les habits
les lunettes

Comme s’ils soutenaient encore
le corps péri

Clélie Lecuelle

L’HUBLOT


L’HUBLOT

Mis dans l’axe du banc du bon sens

sur le rouleau des vagues-mères

celle qui sont pas grosses

d’un projet équitable que pour le profit

je me lève

un tableau laissé pour compte d’annexe

juste l’image portant mes mots au-delà d’un manque d’horizon

pour la débarquer

sur l’île restée sauvage aux trafics.

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Niala-Loisobleu.

16 Mars 2024

LES YEUX DANS LA FOUILLE


MAGNUS ENCKELL

LES YEUX DANS LA FOUILLE

A tâtons les yeux viennent à la vitre

chercher le silence et son abondance créative

pour croire

à la rencontre du même émoi

Des murs qui suintent de like sans écho

des mots égarés au hasard d’une pertinence prétendument avancée

du désarroi de la société qui se masturbe sans se croiser pour faire l’amour

il n’y a rien de comestible

De la toile au chevalet me voici de retour pour bâtir de vrai sans désir de frimer

L’ombre profonde est derrière la lumière comme l’arbre est au-dessus de la Beauce céréalière

quand mes jambes s’abstiennent je trouve dans l’éclat du regard d’une compréhension totale

motif à vivre selon l’ordre de la nature qui a ses prédateurs dans l’unique but de réguler la présence des races

Pas dans de fallacieux discours d’un qui n’a pas tenu une seule de ses promesses et nous interroge sur le bien-fondé de déclarer une guerre qu’il a déjà engagé.

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Niala-Loisobleu.

15 Mars 2024

PAR LA VOIE DES LANTERNES


PAR LA VOIE DES LANTERNES

J’accuse l’amour d’allumer ces voies comme le font les naufrageurs pour piller le chargement d’un naufrage

Cette journée d’hier fut le dernier remake d’une situation qui se répète depuis 55 ans

Renouvellant par décénnies alléatoires des temps d’arrêt jusqu’à la venue de la prochaine

la maudite femme qui se trouve au point de départ est maléfiquement indestrutible

Ce que j’ai fait est toujours demeuré correct, alors qu’il ne s’est agit à chaque fois que d’un traquenard au bon sentiment, passible de naïveté que je refuse de couvrir

Si aimer ne mène qu’à se faire abuser

je me préfère être celui qui va jusqu’au bout et finit tout ce qu’il a voulu faire

Les semaines à venir sont au carrefour du chemin qui dure et de celui qui meurt

Laissez-moi choisir celui que je prendrai sans chercher à m’endormir.

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Niala-Loisobleu.

15 Mars 2024

ICI ET PARTOUT


ICI ET PARTOUT

Prendre le fruit au moment où il sort de la branche

et le train quand il passe.

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Niala-Loisobleu.

14 Mars 2024