CLELIE LECUELLE


Ça paraît mort

Le corps se relâche
se creuse
se vide

Comme une maison que
l’on quitte

On fait nos bagages
plie nos valises

Part et
ne revient plus
jamais

*

Ça paraît mort
fait le mort

Une simple encoche

Voir si le camélia rouge
aux branches nues et sèches
est là-dessous
encore vert vivant sous
les cendres apparentes

*

Se vêtir d’un costume
gris cendre

vivre posthume

*

Une entaille

Voir si le corps est
en bataille

là-dessous
en vie

*

La sève continue-t-elle de couler
sous un air morne et blafard

La peau pâle du mort recouvre-t-elle
sous ces apparats
quelques somptueux trésors

*
On récolte ce que l’on sème

Et que recueille-t-on
d’un corps en fanaison

*

Reste les habits
les lunettes

Comme s’ils soutenaient encore
le corps péri

Clélie Lecuelle