DE MA MAIN-VEUVE ATTACHEE AU SACRE


DE MA MAIN-VEUVE ATTACHEE AU SACRE

L’aire de stationnement où la vague nuageuse circule

dispense le bruit de sa charpente

La proue engoncée dans des soies persanes

vieux tapis qui mouline ses marées singulières

Mais qui suis-je ?

Je ne suis que l’un dans l’autre que je cherche

une attente de réponse

Au bout de l’anneau la gaffe court à l’abordage

du prochain lin pour l’amarrer au chevalet de mon quai

Me voici dépassé du monde ?

Ah bon il y en aurait en corps quelque reste ?

Ne rentre pas dans la dérision des autres

reste dans ton écurie, vieux bourrin

Vas-z’y ballade là ta main

laisse-là gober les rondeurs d’un cerf-volant

d’une plaine aux seins proéminents

et colle à ta chaise le cul d’un rêve qui ne se cache pas dans l’absence

ton sacré ne se lave pas les pieds parce que c’est Pâques

Il est propre parce qu’il est étranger à tous dogmes, il est vivant face au néant des Hommes

Alors cours l’herbe en authentique enfant de putain de ce monde…

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Niala-Loisobleu.

31 Mars 2024

GARE DE TRIAGE


GARE DE TRIAGE

Du tricot serré des rails, un à un les wagons roulent vers la formation d’un nouveau train

une époque de tableaux est sciemment dirigée vers mon inspiration comme pleine de stimuli

Rapprochements charnels associés aux dentelles par effet collatéral du libre-échange

A partir de la ligne de flottaison , dessous et dessus, les éléments procèdent au déroulement

quand les doigts prennent la place des langues, l’accent change aux postes frontières

Corde à noeud des vertèbres

échelle de corde vers le trapèze

Pied, jambe, genou, cuisse, varappe au coeur de l’aine

voilà le saut à l’élastique prêt au top

on lâche les montgolfières à l’aube des aisselles

pour franchir l’obscure barrière jusqu’au consentement unanime

Les wagons accrochés, le chef de tri siffle à l’aiguilleur de prévenir l’entourage

de l’imminence du départ afin de donner au convoi tous moyens de bonne jouissance.

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Niala-Loisobleu.

30 Mars 2024

LA PLACE


« LES RAISINS » – PIERRE BONNARD

LA PLACE

Autour de la forme du cerisier je me laisse mener par les fleurs qui l’envahissent comme si de rien n’était

sa forme ostentatoire pousse l’envie taraudeuse

grand frisson de la grappe

tous les couloirs de mon corps se pulpent grain à grain

Bien que le temps soit pourri ça n’affectera pas mes Pâques

je crois pas

j’arpente le jardin d’une voix qui joue avec tes seins

quelle pétanque dis-donc Fanny

Tu ris à plein ventre

en faisant semblant de fouiller l’herbe pour trouver des oeufs

le chien copié-collé comme une peinture de chambre de Pompéi..

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Niala-Loisobleu.

29 Mars 2024

TRACES LAISSEES


TRACES LAISSEES

Appuyé au garde-corps de mon jardin suspendu

je suçote les coins retirés de la rivière entre les pilotis

Bruissant le matin se lève au pas de son courant

pour goûter aux leçons apprises aux arrêts en gare

Délicieux chemin de faire aux vapeurs sereines des désirs conformes.

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Niala-Loisobleu.

29 Mars 2024

« MON HERBIER 8 »- NIALA 26/03/24 – ACRYLIQUE S/CARTON BOIS 70X50 – ENCADRE S/VERRE


« MON HERBIER 8 »

NIALA 26/03/24

ACRYLIQUE S/CARTON BOIS 70X50 ENCADRE S/VERRE

Sous le regard de toutes les façades imaginables

ce qui remue en moi

Mon être bouton-d’or, marguerite, folle herbe est de sève

participe de la nature

Moitié-homme, moitié-cheval tout est sensuel

mon sexe s’arque au ventre velu d’un vaste chant

tiré des orgues du vent

et des cloches des seins

à la volée du campanile qui tient sur les aisselles

au do de la partition charnelle

des fesses d’airain.

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Niala-Loisobleu.

27 Mars 2024

J’SUIS COMME J’ESSUIES (REPRISE)


J’SUIS COMME J’ESSUIES (REPRISE)

La fenêtre debout sur les volets, gond au milieu des géraniums, et traverse sans qu’un clou ne la retienne. La matière molle, gélatineuse et gluante de tous les moyens qui peuvent être mis en oeuvre pour lutter le plus petit interstice, la micro-fissure comme l’inquiétante lézarde, sont mis en échec. Il fait de plus en plus noir ici-bas.

C’est pour quoi j’suis jamais été complètement d’ici

Invisible de droite comme de gauche, devant, derrière ou encore par une latérale ruse tentative de boucher, l’art d’aimer quand il s’agit bien de lui, et pas d’autre chose, fac-similé ou contrefaçon, esquive les ténèbres, il en sort d’un bond, impossible à gueuser, jaillissant.

Il est Cri.
Des tomes de papier peint
Pas plume hâtif
Plum plum bidou
Sur par chemins
Bleus ouverts
A la mâche être
Damée à la main

Je n’ai jamais souscrit à une contraception quelconque pour m’engrosser de l’absolu qui fait l’amour mieux que dans les lies de culs d’bouteilles. Refusant tout, Ogino et ses fables, Dia Fragme et ses chambres à air, Myster Ilet l’ilôtier du quartier, la Pie Lule une commère qui oublie toujours de rentrer quand y faut…Tout ça pour un besoin d’état de grossesse constant,.j’sais pas quand j’arrêterais d’enfanter, des fois j’me dis que mon lit de mort doit m’attendre en salle de travail, et qu’au jour dit, j’aurais des quintuplés au minimum…Et c’est totalement en dehors d’un besoin de reconnaissance. Je me fous de l’audience, et elle me le rend bien.
Oh, c’est loin d’être facile, probable que ça explique la désaffection qui se développe.

Ma muse m’écrit des couleurs tout par tout, y en a plein les plats fonds, comme ça, ça relève le goût., ça peint des pisses.Elle coule ses seins dans les fleurs des vergers, qu’elle abeille de robes légères, toujours bien décolletées sur les touches de l’accordéon, jambes en saut de moutons, le pied des verres à portée du carafon, croustillante comme une mie chaude, et elle sent si bon que l’aisselle relève les images de longues traversées aquatiques. Pas besoin de pose, chaque minute est à vivre.

L’exposition est ouverte à tous les dangers, en particulier celui d’être abusé…mais que le premier qui ose me dire que pour vivre on doit tuer l’émotion dans son fœtus me jette la pierre

Heureusement vous savez,

j’suis pas un menteur, le mot d’ailes est bruissant comme un envol de je t’aime.

Niala-Loisobleu
23 Juin 2015

GREFFE DE SAISON


GREFFE DE SAISON

Des lanternes aux pieds dégagent de l’ombre

du bout des orteils à la fourche des cuisses

Métamorphosée l’inerte

accepte de recevoir l’amour prêt à entrer

Le temps du silence vide tend les mains pour cueillir

de longs voiles blancs flottent aux étendoirs des lessives

seins libres

se roulant les uns sur les autres

cuisses amenant les ventres dans leur étau

plus rien ne se cache de la nuptiale nudité intégrale.

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Niala-Loisobleu.

26 Mars 2024

de

DES DEUX BATTANTS


DES DEUX BATTANTS

Ce qui avance du décroisement des genoux

amen du vers

la marguerite

en bouton

Aréoles à découvert

ne jettez pas l’ô du bain

si la guerre est irrévocable

je rends la parole au sexe

pour vivre la petite mort

sans peur ni gêne à voie haute

gardons-nous des dérives des gazons où la sécheresse force

le vent qui soulève porte plus loin le cri de l’orgasme mis au monde

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Niala-Loisobleu.

25 Mars 2024