UN CHOIX POUR LA RONDEUR


UN CHOIX POUR LA RONDEUR

Dans ce matin qui sort du lit, la bascule est sous les pieds. Le beau temps d’hier est parti se faire voir ailleurs

Instabilité des sauts renversés d’un climat pris dans le tapis d’un trottoir à putes

ça tapine, viens chéri, je te veux dans l’erre de mon corps offert au marché unique de mon esprit de profit

Mais au carrefour, mes bleus en embuscade affichent des roses pudiques sortant leur parfum des cales sons

image de rondeurs gracieuses d’une verte campagne démons et merveilles de cul, pis, dons

la callipyge colline laisse flotter son herbe à la croisée du large, mon père va partir pêcher la baleine sans harpon

c’est vrai qu’à bien y sentir c’est le watt que j’préfère

imagine l’effet-ambulance de tes seins largués libres sur la foule parquée en troupeau

alors que dans chaque page du kama-sutra, l’ordre s’établit sans besoin des boucliers des Croisés

Ô Soeur Anne du haut de ton rempart

lève la herse et baisse le pont-levis que Mars festoie au lieu de préférer faire la guerre !

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Niala-Loisobleu.

29 Février 2024

PALIMPSESTE : LES PREMIERS PAS


PALIMPSESTE : LES PREMIERS PAS

Le V luxe de ma couverture coulisse

trou lala

La tête baissée les bien-pensants se cachent surtout du soleil, la lumière les bronze à cuire

pour de bon

Dans ma montagne la mer est à niveau

je ne planque pas ma bulle

Le jour aime se foutre à poil

j’ai été baptisé comme tous ceux qui ont droit à la revanche

ah les p’tites-femmes de pari

c’est à flanc que j’accroche comme une maison-blanche mon arène

à l’ouest du labyrinthe pour me tailler des fusains

Minotaure

aies pas peur

ton érection fait des vaches pour que la vue des trains reste un voyage à faire

je m’amarre dans l’espalier des villages de la baie du couloir

un légitime besoin de changer l’heure de ce monde en avance sur le malheur.

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Niala-Loisobleu.

28 Février 2024

AVANT LA DERNIERE BAIGNADE


AVANT LA DERNIERE BAIGNADE

Je creuse la mer, écartant les galets qui te cachent

pour que de tes cheveux décoiffés arrive l’abri des grands saules

ceux-là que seule l’émotion fait pleurer

Puis à battre le mouvement des vagues aux récifs, de l’embrun nous sortirons l’écume du désir d’unir nos ventres, à la cadence rotative du phare

dans l’alternance du temps de chaque jour, marées comprises

Le goémon ramassé nous le remonterons aux jardins à entretenir

laissant en chemin les mues dont nous avons dû nous déshabiller définitivement

L’heure n’est plus de faire un enfant, mais nos ménopauses au pied du lit n’ont pas interdit aux chiens de garde de les guider dans le brouillard des fumigènes allumés dans les écoles

cette nage sur le dos dirige nos regards vers l’Île, le Nord pour voile..

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Niala-Loisobleu.

28 Février 2024

PALIMPSESTE


Parchemin effacé la toile de lin est prête pour pousser l’histoire plus loin

PALIMPSESTE

Sortie du tain du miroir

la carte routière du parchemin s’est effacée

l’âme de ma vie reprend corps

au toucher des façades, des cours, des écoles, des chevaux de bois, d’arçon et d’équin. des rues de mon Paname, premiers ports, des blondes, rouquines, brunes jusqu’à la venue des blanches aux seins si épandus que tout se fait tripes dans les bords de mer, les campagnes et les pays du bout du monde regroupés dans les peintures

Décidant que l’âge ne peut que servir à aller plus loin dans l’amour, je me concentre sur une femme avec qui confondre mes projets peut avoir une couleur d’avenir

Les dernières expositions boostées par les anémones dépassent la ligne de démarcation, l’Association qui va naître relaiera l’impossible Fondation n’intéressant que le domaine de l’argent, pouah !

Croire c’est faire quand on aime

ça passe sur le ventre des embrouilles des marchands de vent, un point c’est tout…

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Niala-Loisobleu.

27 Février 2024

AU FIL DE L’OMBRE


AU FIL DE L’OMBRE

Du bois mort, un jardin traverse

le cageot où tes seins tombent

je peins les picotements des phalanges

entre l’herbier et la planche à repasser

jusqu’au bord de la plaie

sur l’envie de gratter l’obscurité.

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Niala-Loisobleu.

27 Février 2024

FERREE A LA ROUE SABLIERE


NIALA

FERREE A LA ROUE SABLIERE

Arrivé au point d’ars du chemin,

poitrail tendu, le cheval prend sa respiration et s’élance

les manèges enfourchent les enfants en toute innocence

laissant à Guignol le soin de faire justice

A quelques encablures de la côte une baleine converse avec un orque

l’ultra-son se déploie de vague en vague

aussi silencieux que le sémaphore de la Pointe Espagnole

qui marque le début de la forêt de pins où le grand cervidé brame

L’huître s’élève au sel avant de grandir aux claires

combinaison ostréicole du calcaire de la coquille au chemin du palais

Au feu des aiguilles où ta nudité s’ouvre

au retour du printemps

se dessine une mouclade

à déguster avec les doigts.

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Niala-Loisobleu.

27 Février 2024

AU-DELA DES PORTES LE CHIEN FLAIRE


GIGI MILLS

AU-DELA DES PORTES

LE CHIEN FLAIRE

A même la peau du livre, je gratte

palimpseste

survient un nouveau du monde des revenants

Bientôt les roses ?

je m’en tiens au présent de ce qui reste de mer et de montagne

l’une se baignant dans l’autre

comme l’acier se trempe

A quoi bon courir

c’est au fond de ta mémoire que les jambes ont cessé de piétiner

Aboie

fouette de ta queue la tirelire

dans les vieilles jarres sont en corps des plaines…

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Niala-Loisobleu.

26 Février 2024

UN AUTRE JOUR A VIVRE


UN AUTRE JOUR A VIVRE

« Le poète doit être celui qui rappelle aux hommes l’Idée éternelle de la beauté dissimulée sous les formes transitoires de la vie imparfaite ».

Guillaume Apollinaire

L »horizon regarde le temps arrêté

voici l’entre-deux

des valises bouclées

costumes épars

Suspendus à la conversation de gestes

mes bras remuent

ça ne fait pas une semaine

alors qu’en temps réel voilà un poids séculaire

qui leste

et amarre

Demain quoi sera-ce ?

Ils ont déjà armé leur doigt

sur la gâchette d’une intention criminelle

Oui la mer garde son sel en dépit des péris

son goût à ailes

étant d’aller au moulin à ô

mettre au pain et au soufre

la fraîcheur renouvelée de la source

S’isoler dans l’idée reçue

transmise en vue du seul prochain malheur

et prétendre avoir guéri du sens destructeur

c’est non seulement se mentir

c’est trahir l’arbre porteur

la pierre élévatrice

l’enfant-oiseau

la couleur des choses dans leur pigment naturel

au mépris des assurances données

D’un bleu qui n’étale rien à vendre

j’suis qu’un poète ordinaire à donner d’amour

sans le guider aux baïnes.

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Niala-Loisobleu

26 Février 2024