D’AMOUR TOUJOURS


PABLO AULADELL

D’AMOUR TOUJOURS

De ce qu’on a connu que reste-t-il d’échappées, portes dérobées menant à des tiroirs cachés ? Quand l’échelle de meunier faisait sa double révolution, le grenier se paraît d’un accoutrement châtelain, banc de sable en bord de Loire, musant paresseusement d’une page à l’autre.

Avec sa langue à l’accent dépoussièré elle me donnait des soifs de nuits entières. Quelques bois et des cordes, avec les chiens, quand les roulottes se tapissaient aux creux des cris, l’oeil noir, entre les cuisses, clignait de feux jamais éteints. Que des gosses dépenaillés, sales jusqu’au blanc des dents, tiraient au bord de la rivière. Fil d’une eau claire. Les trottoirs sont au milieu des chaussées, entre les ornières, caniveaux rigoles par où le défi s’écoule.

Le palier des âges garde derrière la porte de chaque chambre des soupirs de toutes sortes sous les couvertures. La sueur froide du cauchemar infantile est sous les tapis, avec l’incapacité de courir.

Les cris de l’amour qui les pousse en premier ? Nos géniteurs ou notre venue au monde ? C’est ainsi, rien à faire, l’indistinct se mêlera sans cesse du début jusqu’à la fin.

Il y a dans la langue française trop de confusion possible, le sens des mots variant sans que la phonétique mette en garde, pour échapper à l’erreur de l’oreille et de l’oeil au cours de ces rencontres habitant les étages du trajet emprunté.

Je ne peux me renier du soleil que tu m’as mis au matin d’un jour qui n’a jamais pu depuis entrer dans le quotidien. Entre ci et là, bien des mains ont tripoté mes viscères, comme même, si tu ne m’en a jamais rien dit, des doigts ont du se ganter de t’avoir connu. Sans que le monde où nous étions nés de cette unicité particulière ce soit jeté la tête la première dans le néant. Le néant est hors de nous. Nous demeurons notre autre.

C’était quand ma première fois, je n’en oublie rien du merveilleux que ça a sorti de derrière le rideau, tant en sorte déçu, que l’exception que m’en a faite la règle, démontre que choisir une fille de tapissier porte au dos le bruit des traverses comme celui du train de plaisir

Sous mon signe, l’ascendant est généreux, ce qui explique que le besoin d’amour n’ayant rien de virtuel, ne voit pas de raison d’être mis en quarantaine à cause du passage à un autre âge

Si tout fout l’camp aujourd’hui, je laisse les zoos inonder, moi l’abstinence d’aimer est mon seul côté étanche…

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Niala-Loisobleu.

7 Décembre 2023

Aspiration au Bonheur


Aspiration au Bonheur

Les Tantes Jeanne et leurs recettes de cuisine amoureuse sont de tous les épisodes de l’Histoire de l’Homme

De celles du Michelin avec étoiles à celles des baraques à frites du bord des routes, ça pullule à la chasse au gogo

Sans doute que ce qui touche le plus dans le parcours est étranger à l’amour, vu la frilosité mise en contact au premier regard

Toi qui me serine depuis le premier jour que je suis le plus beau regard porté sur son autre genre, j’en ai plus que marre de te voir donner l’exclusivité au contraire de tes dires

Aussi je ferme l’ô-parleur flatteur du cinéma pour donner au mime la grandeur du pouvoir de ses mains !

Niala-Loisobleu.

7 Décembre 2023

A VIDE-TIROIRS


A VIDE-TIROIRS

Quelques bouts et pars

là de ficelle ici de chemins

pêle-mêle

des bribes de jours sont épinglés 

en bouts

tôt nièrent

L’âme du couteau

émoussée

perd le fil

un coup de fusil pan c’est reparti

Tu l’attrapes en cohue

quand la manif t’envoie à la République

chercher fortune au chat noir

Les bancs se souviennent des fois

des premiers serments

La Seine les referme sur aile

quand passe Ophélie

Que de monde à la une

quand personne ne sort de l’oeuf

dans l’aire du tant

de l’orée du bois d’amour

Ce n’est qu’un ô revoir

joue l’armée du salut

A présent je décroche de mes murs pour les cimaises

où je finirai peut-être par m’asseoir les jambes pour dire bonjour à l’amour qui reste

accroché en éternelle résidence

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Niala-Loisobleu

6 Décembre 2023 à partir de notes du 28 Avril 2015

ole AQUA TINTA


OLE AQUA TINTA

Nitrique morsure à l’écart du burin

les marteaux se sont tus dans un halo de lune

Glisse la feuille de métal

s’estampe le doute

cette vision d’enfant éclairé qui ouvre la cuisse de l’aube

en déployant  la houppe du jour

Les lettres-insectes font sortir les mots des parenthèses

dans la libération des ronces un simple pétale donne la parole

la ponctuation ouvre lentement le cérémonial tenu dans l’oeil qui bourgeonne

La blancheur de la feuille mesure l’état du sexe double de l’arbre

l’oiseau a déjà pris celle du vol à destination

la terre remue ses racines à l’intérieur de ses entrailles

se perdent les zoos.

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Niala-Loisobleu –

6 Décembre 2023

LE TEMPS FRANCHI


LE TEMPS FRANCHI

Là où tout a commencé c’est autour que les changements ont opéré . Pas sur cette place

Rien des instants premiers de la rencontre ne se sont estompés

Il y avait un froid d’hiver chaud de lèvres jointes pour pousser le temps à vivre aujourd’hui en corps

C’est ça l’Art de Faire….

Niala-Loisobleu.

6 Décembre 2023

AU LONG DES JOURS – MOULOUDJI


PABLO AULADELL

AU LONG DES JOURS – MOULOUDJI

Au long des jours
Je fais l’âne et l’amour
La haine et la tendresse
Et je cours les princesses
Jusqu’à ce qu’amour cesse
Au long des nuits
J’engrange les souvenirs
Des villes et des gares
Des femmes et des rues
Des ombres et des charmes
Et je cherche à aimer
La vie comme un poème
Sans souci des soucis
Et à dire « Je t’aime »
Au long des jours
Je fais l’âne et l’amour
Jusqu’à ce qu’amour cesse
Au long des filles
Mes filantes étoiles
Qui m’offrirent ciel aux lèvres
Des prairies de baisers
Et de fleurs où je flâne
Au long des belles
Ces mômes enchantées
Pour qui j’ai tant chanté
Pillé, volé, brûlé
De souvenirs en flammes
Et je cherche à aimer
La vie comme un poème
Sans souci des soucis
Et à dire « Je t’aime »
Au long des jours
Je fais l’âne et l’amour
Jusqu’à ce qu’amour cesse
Au long des rêves
Fillettes bleues et or
Je m’en souviens encore
Tu m’as jeté un sort
Que je poursuis sans cesse
Au long des ans
Pour revivre l’instant
Merveilleux où tes lèvres
Posèrent sur mes lèvres
L’inoubliable fièvre
Et je cherche à aimer
La vie comme un poème
Sans souci des soucis
Et à dire « Je t’aime »
Au fil des jours
Je fais l’âne et l’amour
Jusqu’à ce qu’amour cesse

Source : LyricFind

Paroliers : Gabriel WAGENHEIM / Marcel MOULOUDJI

FORCENES DE LA PÊCHE


PABLO AULADELL

FORCENES DE LA PÊCHE

A la seconde près, ils sont en place pour l’aubade au seul oiseau qui ne les a pas trahis. Seul présent dans une période de Noël où on vante partout la grandeur du cadeau

Tu parles, dit-il d’un haussement d’épaules, c’est le moment de l’année où ils se font un fric fou sans rien dépenser de témoignage affectif

Mon cul c’est du poulet, pense-t-elle en grimpant le tarif que même pour le plaisir des yeux on trouverait anormal de te donner de quoi te rincer l’oeil de l’acide qui le ronge

La fable est du veau, cochon, poulet qui exodent est un cantique

Renseignements pris auprès des spécialistes mêmes celles qui possèdent un côté photovoltaïque ne bénéficient pas de la gratuité à 100 %

Quel foutu monde qui rejète jusqu’à sa plus grande beauté pour dispenser la crèche de quoi mettre sur la paille cette vraie chaleur aux côtés de l’haleine du boeuf

Le plus cynique de l’histoire c’est qu’ils continuent à faire croire à l’arrivée d’un bébé-nageur en l’absence de la première goutte d’ô nécessaire, au lieu de ces averses destructrices…

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Niala-Loisobleu.

5 Décembre 2023

SUCCESSION


PABLO AULADELL

SUCCESSION

Les marguerites pondent à chaque printemps de quoi nidifier

Au bord sur lequel monte le dernier voyage à venir se dresse la tige

Ainsi naîtra le pétale à qui sera donné la parole pour remonter la rue

Du premier caillou pêché de la rivière le gué à continué à ponter

Ne cours pas pour savoir

Attache-toi à chaque pore pour remplir la cale de l’odeur

que les doigts ont prise en impression chaque jour-là

C’est ta peinture

la seule qui ne sèche pas derrière la signature.

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Niala-Loisobleu.

4 Décembre 2023

LE PASS MURAILLES


PABLO AULADELL

LE PASS MURAILLES

Un jour comme aujourd’hui, il faisait un temps de merde

je marchais, le haut des bottes au fond

quand au bas d’une glissade je butais sur une de mes idées

je m’arrête et en sors la question :

« FAIS UN VOEU »

Alors sans me dégonfler, bien au contraire, je tire le don d’ubuquité

D’un coup je me retrouve transe porté chez toi, le soleil y brille, les melons pendent aux branches des femmes, des hordes de chevaux sauvages traversent au vert, le sable finit la dernière vague , je dépasse de la planche d’un jet baleinier, la pirogue qui va franchir la pointe des dents du gros crocodile est pagayée par des géants noirs derrière la fin du monde

Ils chantent si bien qu’on dirait l’aube d’un grand bateau blanc

Nom de dieu, l’effet que ça te fait , que tu me dis

ce qui sort de ce périscope devrait nous mener loin et tu plonges

Les influenceurs explosent les uns derrière les autres, ils sont entrés dans le champ de mines avalés par l’appât du gain

Tu me dis : Bien fait

Les cons faut toujours qu’ils avalent sans mâcher

et tu descends le mot fin sur le film d’horreur en m’offrant ton exquis mot

Maintenant, où que tu sois, je suis de tous les entractes de cette mauvaise farce du quotidien…

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Niala-Loisobleu.

4 Décembre 2023

L’EMPREINTE DE LA ROULOTTE


PABLO AULADELL

L’EMPREINTE DE LA ROULOTTE

Les arbres quittent leurs feuilles pour changer de chemin au bout d’un hivernage

les chiens eux reniflent à la queue de quoi perdurer

nos roulottes elles, ne s’arrêtent, que le temps de féconder une autre sorte de grenier

Les granges peuvent perdre leurs clefs dans la mémoire laissée aux vents, le grain lui continue à lever comme on ne se pose pas de questions…

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Niala-Loisobleu.

4 Décembre 2023