La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
De la branche où l’oiseau est perché, je vois que les choses ont respecté leur engagement
J’ai peint, sans dévoiler complètement l’idée suivie
En ce qui concerne l’aigreur, elle est allée se faire aimer ailleurs
le ciel rentre le soleil à l’intérieur, je vais m’asseoir, les idées claires
laissant au temps s’occuper du sèchage des choses
Ma sortie a réussi à changer ce qu’il fallait mettre à une autre place pour tenir au chaud ce qui a besoin d’attention
Comme je viens de le dire à Cécile, c’est curieux comme maintenant que je vis seul, certaines personnes occupent une grande place dans le creux de cet entourage qui cause beaucoup pour ne rien dire
J’ai embrassé la toile à me bleuir les lèvres
l’enveloppe colle la mer sur ma langue, je pars plus loin que leurs vacances nulle part.
Mon état physique exige que je quitte l’étage de ma maison pour vivre au rez-de-chaussée
Une Assistance-Sociale chargée de me suivre me fait déposer une demande d’aide en spécifiant que je ne dois pas engager de travaux avant d’avoir reçu la réponse
Les mois passent
l’escalier devient un peu plus dangereux chaque jour
Hier la réponse arrive
« VOTRE DEMANDE EST REJETEE EN RAISON DU LIEU OU VOUS HABITEZ
A l’instant précis où les réverbères plongèrent dans le fleuve, la chanteuse sortie nue des bretelles des tenues de soirée
Quelque chose s’alluma dans l’angle des saillies de coude, cette envolée qui n’a nul besoin de s’enfoncer une aiguille de seringue pour rejoindre de quoi se sentir bien
Les danseuses du Moulin-Rouge prêtées par Lautrec à Georges Rouault avec leur tête de Pierrot, donnaient soudain confiance en assurant qu’il est possible de lever haut la jambe sans tomber dans un clandé à lanterne rouge
Un grand cheval de Parade nommé Cocteau poussa Picasso de derrière le rideau de scène d’où Orphée renaquit sans que Néron touche à Rome et tout au long de la ligne des chemins de faire de la Mythologie, les bras des dômes bleus recollés aux torses des statues tenaient des seins en équilibre au sommet des temples. Dans la mer, des îles, le Vésuve pas loin des Cyclades, au départ formait des réunions d’ateliers d’écritures qui laissaient aux murs des frissons d’étreintes poétiquement lubriques, Sous les égoûts une eau claire menait aux thermes pour sortir de cette saleté de fête organiséé. Marie-Laurencin au verger se laissait abricoter par un faune venu tout droit de La Ruche
Un remouleur de porcelaine entra dans la cabane foraine où les repasseuses défroissaient les peines de coeur. On entendit plus hurler Camille
Quand je dénouai le corsage de mon Noël, je tombai en jonglage sous le plus Grand Chapiteau, les deux fruits dans leur coupe avaient pour moi, le billet pour de quoi peindre
Sous la véranda de l’atelier la grisaille est restée dehors
A droite et à gauche, des choses comme des gens meurent. Moi, j’ai de quoi vivre au bout de mon pinceau.
Dans l’extraction du temps passent ces moments où le monde s’engouffre en désordre
C’est Noël et je suis seul
le port lui, n’est allé nulle part ailleurs
il est là cernant de ses quais sa flotille amarrée
les oiseaux se sont tus, les portes se sont refermées sur ce qu’il ne faut pas perdre, les fêtards se sont rassemblés où bon leur a semblé, j’ai juste sorti ma première orange de circonstance de l’album du souvenir d’enfance
Pas de sapin
pas de cheminée et pas de sabots
le bruit est resté loin dehors
Dedans les images éparses de Noëls ayant eu lieu, avec des petits-enfants dedans sont passés en courant, je suis resté tout le temps seul avec Jacqueline
curieusement réunis dans notre dernier voyage plein de cette légende bretonne qui est ancrée à la pierre
A travers les grandes forêts, ce qui est sorti des fontaines ne tirait pas à lui de machines singulières faites pour la guerre
les côtes appuyaient à leur rivage les vieilles coques des chalutiers usés au bord de la Chapelle où s’accroche la mémoire des péris en mer
A travers les monts
nous avons regardé le temps dans ses pierres plantées à même le sol, puis plus loin dans les enclos paroissiaux, sans nous étonner de l’impression ressentie, pris tout entier dans la force du mystère ésotérique que la foi rassemble au bon endroit sans s’inquiéter de croire à la religion qui n’a pu nous convaincre
La vie n’a pas besoin du dogme pour s’établir
il lui faut juste de l’amour à la base
Et là, ma solitude m’a servi ce qui ne pouvait pas me faire douter, dans l’aigreur des plats qui sont passés, le miel des abeilles m’a sauvé de la méprise
De loin d’ici, ou plus près deux messages m’ont assurés qu’il y avait bien du bleu dans ma toile
Je terminerai donc ce jour sans répondre, je vais peindre en merci pour leur dire « Je vous aime… »
Sorti de ses emballages, ce jour se retrouve nu sur ma table
j’ai rêvé longtemps du parfum qui fait l’assemblage du nez au point d’y croire
c’est pas entièrement faux, mais il ne faut pas au moment de la ceuillette des odeurs, qu’un déodorant se glisse fourbement comme une statue de Pâques d’un Ushuaïa de complot dans les cellules de la composition
J’ai débusqué très tôt les faux-seins par la formation manuelle qui est la mienne. Mais au moment des comptes, je dois reconnaître honnêtement m’être foutu le doigt dans l’oeil sur le ressenti à l’état brut, celui qui est glissé dans l’affinité
Ce jour n’a rien d’extraordinaire pour moi, il pleut comme d’habitude, aucun renne avec traîneau ne passe sur La Chaume, le sol est plus que boueux à la ronde, je me suis juste dît que ça pouvait faire le bon moment pour la lessive
Il faut sauver l’odeur authentique
trop de fausses émotions dans ces manipulations florales viennent m’assaillir
Dans ce qui différencie et caractérise les deux genres, celui de la femme est différemment marqué par les odeurs qui sont attachées à elle
J’ai eu des pannes
mais je suis capable de me réparer
Seul dans chacune des pièces de ma maison, je laisse mon nez aspirer à son gré et surtout ne pas se laisser envahir par ces odeurs de sainteté du moment. Un moment dans l’atelier fait les cuivres après le nettoyage des carreaux. Le jardin me borde de sa protection, c’est serein. Le trait du dessin est franc dans les yeux de ma Muse et de mon cheval la maison est tranquille.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.