
ICI LES DERNIERS CHEVAUX DEBORDENT
Le fleuve est en rut, l’estuaire et l’océan ne font plus qu’un
les quais sont dans les champs, les greniers se vautrent dans les caves et les moulins pénètrent les tranchées pare-feu des forêts sans retenir leurs saillies
De la butte où ta chaume ouvre sur d’autres horizons, l’aboiement bestial écarte toute hésitation
il y avait dans l’inondation une abstinence qui fait place au viol, rejoignant ainsi la manière de faire des choses du quotidien
De quoi faire hurler l’enfant qui s’aventurerait à buissonner pour apprendre à vivre
Je cherche à combler le nouveau besoin, à joindre le commencement de la mer à la fin du marais sans que le sel disparaisse
Les écluses des paludiers fermées, les pelles aux coudes des claires et l’huître tirée de l’essaim de la Seudre avant l’exil des vases ravageuses
Quand de son haras, Saintes verra disparaître l’érection équine, nous borderons nos rues de planches pour pouvoir jouir humainement au-delà des déluges sans que la tonte des haies réduise les femmes à l’état de machines…
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Niala-Loisobleu.
15 Décembre 2023
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