CONTRE LA GRANGE


CONTRE LA GRANGE

Contre la grange, dans ton odeur florale, ce cheval

En corps fringant

L’oiseau rase

Les vieilles charrues

Du fond du sol sa clef ouvre l’étui d’unE guinguette

Autour des tables les dimanches au bord de l’eau en brassées dans le cou, valsent

De vingt-ans j’arrive à quatre-vingt-dix, assis sur un bord de cheminée saisonnier

On est parti sur la plateforme de l’autobus sans demander l’arrêt au terminus en passant devant

Les moissons, les vendanges, les embarquements aux grandes pêches, dans l’odeur du dernier trèfle de ta fourche pour le saut à l’élastique se sont cochés à nos crosses sans saigner à la grimpée des années

La beauté du fado l’emportant sur le raté d’une histoire avortée, on continue la traversée…

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Niala-Loisobleu.

25 Novembre 2023

ÔTE TON CUL DE LA CHAISE


PIERRE BONNARD

ÔTE TON CUL DE LA CHAISE

A la vue du tas d’habits traînant au sol, la mesure de l’attente impressionne

ces heures à n’entendre que l’eau couler pour rien ont embué la salle de bains au point de ne même plus voir le lavoir

Hier soir au moment de pousser la porte des années le bateau s’est mis à quai

Les têtes connues qui sont descendues tiraient trop à elles de choses en cours qui rêvaient de la rencontre dans le lit faite pour continuer à laisser la chaise à l’entrée

Même l’aquarelle au plus fort de son eau finit par sécher

Vos regrets mes fils n’ont pas lieu d’être, vous en êtes devenus complices de votre mère voleuse d’enfants, le premier instant où vous avez franchi les culottes courtes

Les pierres des constructions savent toutes ça. Il faut écouter craquer les charpentes et les parquets les nuits où les Maîtres de Guerre s’en prennent aux sommeils pacifiques

Ce matin je traîne dans mon futur en oubliant de me faire prendre par le linge qui jonche le sol du passé.

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Niala-Loisobleu.

25 Novembre 2023