LES HEURES DU LABOUR RENTREES DANS LA GRANGE


NIALA

LES HEURES DU LABOUR

RENTREES DANS LA GRANGE

La grange s’offre ouverte au soc

derrière les bottes et les javelles dorment des chants qui ont besoin de s’envoler

ces mouvements que l’ombre a retenu ne rêvent que d’entendre leur tic-tac tourner leurs aiguilles au solaire de leurs murs

porte ouverte aux récoltes

marées débordantes

vendanges courant aux tonneaux

entrées de roucoulements au pigeonnier

sillon béant au grain

poulain sanguinolent se dressant sur ses jambes à la sortie du ventre équin

tournesols dans la noria des heures

des pas sur la route

des amoureux sur les bans d’un état civil

Jacqueline

tu ouvres en corps les livres

en quête de pages pleines d’avenir

pour les herminettes du chantier-naval ayant des fourmis dans les voiles

Toute une vie embrassant sa vieillesse sans appel aux survivants

un phare sans peur de la nuit balaie la traversée

Là autour de la présence en laquelle on ne croyait plus, laissant affectueusement ta marque prodigieuse, cette gratuité que seul l’amour peut donner, sans vengeance, mais qui mise à jour la vérité qui se range en ordre dans les placards pour fonder un fluide d’énergie plus vibrant qu’une pierre qui prétend marquer un lieu d’orientation hasardeuse

libre de droit

de transplanter de ses cendres

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Niala-Loisobleu.

30 Septembre 2023

DU TTTRE


DU TITRE

Mis je peux signer

Tout est dit

Les mots-peints ont parlé sans chercher à laisser un message

Rien que de la sensibilité qui n’est jamais racoleuse comme le sont les promesses sans couleur

Ce que je peins n’est que ma langue de tripes qui s’adresse au frisson constant de l’émotion

Et se. Et se dispense de l’émoticone hâbleur

Une touche d’humanisme sera toujours le plus sûr des anti-virus gratuit …

Niala-Loisobleu.

29 Septembre 2023

JE VIS – MORICE BENIN


JE VIS – MORICE BENIN

Je vis …tout un calendrier au fond de ma mémoire, qui culbute le temps et se fait dérisoire
Je vis …un assaisonnement à l ‘entrée de l’oreille, qui picore mon tympan et pénètre quand même
je vis … un peu comme on trimbale une envie de pisser, le long des pissotières, et qu’on ne pisse pas
Je vis … une enfance larguée sous le projecteur tendre d’un soleil inventé qui brûle au dedans
Je vis… en sachant que des hommes vivent comme moi avec cette rage au ventre et les yeux qui se ferment
Je vis… me sachant observé et n’observant plus rien
Je vis… des choses vraiment obscènes des trucs dégueulasses des merdes familières et qui se normalisent
Je vis… dans votre crasse ambiante faite en raison majeure contre les minorités qui empêchent les rots
Je vis… dedans des deux chevaux des parcours célestes moteur dans le cerveau et flics au réveil
Je vis… des impuissances dingues dans des villes séniles où je chante toujours mes rations d’utopie
Je vis… en chantant des chansons maladives et saumâtres pour des publics d’élite qui se comptent toujours
Je vis… me sachant observé et n’observant plus rien

Morice Bénin

http://www.nosenchanteurs.eu/index.php/2021/01/22/morice-benin-je-vis/

QUAND LA GORGE EMBOUTEILLE


QUAND LA GORGE EMBOUTEILLE

Ces matins où ça roule mal

mélangent leurs odeurs jusqu’à mettre de la douleur dedans les jambes

un grincement de tramway remonte du fleuve jusqu’à l’étage d’un voyage que les paroles d’un fado redessinent

Saudade

aux murs bordés de carreaux azuleros

jusqu’au musée de voitures américaines à ciel ouvert de Cuba

lisant du Hemingway à haute voix

qui ramène au mauvais souvenir du caudillo

remanié par le refus d’une guitare dans les jardins de l’Alhambra

Sol y sombra

c’est la vie

le grand huit de Luna Park…

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Niala-Loisobleu.

28 Septembre 2023

« PORE D’ATTACHE » – NIALA 2023 – ACRYLIQUE S/TOILE 65X54


« PORE D’ATTACHE »

NIALA 2023

ACRYLIQUE S/TOILE 65X54

Comme l’Atlantique me bat au pertuis

sa Coubre

disperse en pinèdes ses aiguilles

à emplir la cabane de ses odeurs

Claire comme une huître que Marennes verdit

des coups de reins que nous n’avons pas lésiné

le sel reste épandu aux marais

où la barque couchée sur le flanc attend la montée prochaine

Les oiseaux-marins gardent de ce coin l’île au bout du pont

qu’au début on rejoignait par traversée de bac

Pointe Espagnole, murs blanchis à la chaux, tuiles rondes, mimosas, marchés-couverts, restos de pêcheurs, richesse romane, genêts, corps naturistes de la Côte Sauvage laissés libres aux criées saines des dunes et de leurs bois de pins, j’ai ton iode pour finir de me brunir au soleil de ta peau, une roseur de lauriers sur tes seins…

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Niala-Loisobleu.

27 Septembre 2023

TOURBILLON


Je

TOURBILLON

Avalé dans la gueule ouverte du tourbillon l’espoir se voit tiré par les jambes au fond d’un impossible traquenard

Rien ne s’avance

Où s’accrocher ?

Ce qui remonte n’est fait d’assurance

L’amour dans cette recette n’est pas l’ingrédient annoncé comme seul présent

Manquait plus que l’arnaque à mes embuscades

Ben voilà c’est fait et de taiiie pourrai-je me battre ?

Sans connaître ce que sera la suite je vois que ce qui s’impose va devoir éclaircir tout ce qui est trouble …

Niala-Loisobleu

27 Septembre 2023

LA LANGUE VERTE PAR GEO NORGE


LA LANGUE VERTE

PAR GEO NORGE

Verte la mer ! et la peau
Du monde, verte, o jouvence.

Quand la belle est nue et danse.
Verte laitue au chapeau.
Crache un peu tes escarbilles.
Mon enfant, mon p’tit
Jésus.
Pour du baiser qui pétille
De jus verts et de verjus.

Verdoyez, verdures drues.
A la dent, au cœur, à l’œil.
Et vertement, cours tes rues,
Pullule, vert écureuil.

Le profond vert séculaire
Est brouté de chevaux verts.
Le profond vert légendaire
Est gloussé de ramiers verts.

Verte la mer et l’envie

D’être groseille ou semence.

Vert, le verbe qui commence

Et verte, la langue en vie.

Géo Norge

Et faisant fi d’automne

je reverdis

une nouvelle toile

attaché par ma libido picturale

à mon arbre…

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Niala-Loisobleu.

25 Septembre 2023

POINT DE VUE


POINT DE VUE

Elle danse dans mon oeil et l’autre

je la vois m’aime avec le plus malade des deux

sa robe laissée à côté d’elle

ça fait maintenant un sacré bout de ruban

l’Epoque où ça a commencé

Maintenant cachées derrière les coupures du son

du Temps des Cerises

s’écarte ce qui reste d’illusions

Je n’irai pas très loin me tremper dans l’encre du matin

qui me dira pourquoi les mots que j’écris ont la bouche pleine de sable ?

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Niala-Loisobleu.

25 Septembre 2023

METTRE LE JOUR A LA PAGE


METTRE LE JOUR A LA PAGE

En premier de semaine, passez l’éponge pour pomper le sillage duquel rien ne sortira

Et ne plus dire je devrai mais je dois

Enfin lâcher l’épave

Peindre de manière à ce que ça soit vrai…

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Niala-Loisobleu.

25 Septembre2023

« SA ROSE AUBE » – NIALA 2023 – ACRYLIQUE S/TOILE 65X54


« SA ROSE AUBE »

NIALA 2023

ACRYLIQUE S/TOILE 65X54

Les volets en ouvrant son jour

se saisissent de la sonorité libre des oiseaux

puis du début d’une autre histoire en couleurs

Elle étire ses formes à la sortie des draps

une rose en symbole dressée

depuis ses doigts

au-dessus des herbes folles de l’aisselle

d’où la coulée des seins se renouvelle au flux pulmonaire

C’est d’un bleuté transparent

sans aucune arrière-pensée trouble

voilà ce que je trouve

en laissant ma main tatonner le lit vide, maintenant que le matin est noir…

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Niala-Loisobleu.

24 Septembre 2023