La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
J’abandonne ma casquette au vent mendier tout Messi
en passant mes doigts dans la mie du peint j’ai retrouvé ton genre
Georges Rouault venu à la barre a juré sur sa bible
j’ai craché non par besoin, t’étais pas sèche, tes gouttes étant à leur place
ta pâte à modeler alors a embauché mes mains à pétrir le plus fol espoir qui soit, ce qui t’a fait valser comme une viennoiserie quand t’as vu la veine du Danube Bleu gonfler comme un pélican se tapant le président sorti du Cabinet de Curiosités has been
On a crié en même tant que le cinéma fermait pour laisser courir la poésie comme une musique soul…
Le vent qui cogne la pluie sur le balcon me tient derrière la vitre la langue à retrouver le soleil
passé le contact froid le goût en revenant transpose ce qui bouge dans l’herbe humide
amenant le ventre à ouvrir un matin bleu en plein après-midi en décroisant la cuisse et voir le haut du bas de la femme qui dans l’atelier parle à l’abeille tenant la fleur sous son parapluie
La vie trébuche en rencontres opposables
la dernière se balance comme la règnée à sa toile, tisserande genre Bayeux
plus accrochée qu’un humanisme volatile en se rusant du ménage arracheur de pages employé à la surface, le fond symbolique de la poésie cultivé en dehors du désert
A l’entrée du jardin l’obélisque face au grand bassin garde son mystère dans la pérennité du hiéroglyphe. tuilerie en chauffe à côté du théâtre de verdure, qui l’a peinte plus verte qu’un bronze de Maillol, le cerceau double le bateau de papier en l’envoyant rejoindre le rire des enfants à Guignol
Le fond de la pierre est bistre pâle. Le profil d’un vaste château s’y découpe en brun luisant. Sous une lumière rasante, le fond devient mat et le sombre édifice miroite d’un éclat presque métallique. Les valeurs changent, les contours demeurent. De profonds chemins de ronde séparent les enceintes successives. Au centre, une tour à plusieurs étages domine l’ensemble des constructions. Il s’agit d’une coupe transversale sans épaisseur ni perspective, qui donne seulement l’élévation du bâti¬ ment imaginé. Si haut qu’on le suppose, il est encore dominé, ombragé par de larges feuilles inclinées de fou¬ gères arborescentes. Elles déploient leur dentelle bien au-dessus des tours. Le spectateur se demande quelle végétation a pu développer d’aussi gigantesques ramages, qui réduisent un palais à la dimension d’une maison de poupées. L’œil hésite et, ne sachant que choisir pour échelle de grandeur, tour à tour magnifie la fou¬ gère et amoindrit l’édifice. À droite, dans le ciel, des oiseaux tourbillonnent ; à gauche, il n’y en a qu’un, mais immense ; les ailes déployées et le cou tendu vers le bas, il fond sur les terrasses inégales où s’agite un étrange peuple. Car le château est habité ; sur chaque terrasse, au fond de chaque fossé, dans chaque fenêtre ou escaladant les murs, se tiennent des silhouettes parallèles, orientées dans la même direction et figées dans la même attitude. Ces personnages fort distincts, quoique maladroitement tracés, semblables aux «bonshommes» que dessinent les enfants, sont tous debout, de profil, tournés vers la droite. Comme s’ils étaient aveugles, ils étendent leurs bras loin devant eux, dans le vide ou jusqu’à la paroi pro¬ chaine. Eux aussi ne sont qu’ombres chinoises. Leur absence d’épaisseur ajoute à l’irréalité de la scène. Que regardent ces êtres plats ? Où se dirigent-ils ? Leur geste est-il de protection ou de vénération ? Tout à droite, de l’autre côté d’une sorte de pont, la seule silhouette qui soit différente semble les attendre. Elle n’est pas de pro¬ fil. Une tache blanche lui donne l’ébauche d’un visage. Toute la scène est trois fois traversée par l’étincelle céleste ; biffée du zigzag blanc de l’éclair à l’instant où il foudroie un univers dément. À plusieurs points de vue, rien ne ressemble davantage à une image.
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