J’Arrive où je suis Etranger – Jean Ferrat/Louis Aragon


J’Arrive où je suis Etranger

Jean Ferrat/Louis Aragon

Rien n’est précaire comme vivre

Rien comme être n’est passager

C’est un peu fondre comme le givre

Et pour le vent être léger

J’arrive où je suis étranger

Un jour tu passes la frontière

D’où viens-tu mais où vas-tu donc?

Demain qu’importe et qu’importe hier

Le cœur change avec le chardon

Tout est sans rime ni pardon

Passe ton doigt là sur ta tempe

Touche l’enfance de tes yeux

Mieux vaut laisser basses les lampes

La nuit plus longtemps nous va mieux

C’est le grand jour qui se fait vieux

Les arbres sont beaux en automne

Mais l’enfant qu’est-il devenu?

Je me regarde et je m’étonne

De ce voyageur inconnu

De son visage et ses pieds nus

Peu à peu tu te fais silence

Mais pas assez vite pourtant

Pour ne sentir ta dissemblance

Et sur le toi-même d’antan

Tomber la poussière du temps

C’est long vieillir au bout du compte

Le sable en fuit entre nos doigts

C’est comme une eau froide qui monte

C’est comme une honte qui croît

Un cuir à crier qu’on corroie

C’est long d’être un homme une chose

C’est long de renoncer à tout

Et sens-tu les métamorphoses?

Qui se font au-dedans de nous

Lentement plier nos genoux

Ô mer amère, ô mer profonde

Quelle est l’heure de tes marées?

Combien faut-il d’années-secondes?

A l’homme pour l’homme abjurer

Pourquoi pourquoi ces simagrées?

Rien n’est précaire comme vivre

Rien comme être n’est passager

C’est un peu fondre comme le givre

Et pour le vent être léger

J’arrive où je suis étranger.

AU DIRE DES GRENOUILLES


AU DIRE DES GRENOUILLES

Le né nu phare disparaîtrait sous le gommage de l’indifférence venu tout droit de la disparition des allumeurs de réverbères

Lourdes peine aux abords de la pleine lune de Février

face à la mer, derrière l’étendoir, tu es montée pêcher l’espoir sur la pointe des pieds à faim de l’étendre au saloir

C’est alors que de la baleine à bosse en manoeuvre on a pu voir l’Atlandide sauter le pas du mirage.

Niala-Loisobleu 15 Février 2022

RECOUDRE LE VELO AU CHEMIN


RECOUDRE LE VELO AU CHEMIN

Et laisser la mer sucer la côte, alerte

en séparant la tête du malheur de son hybride addiction

pour que sous le manteau la main se glisse honnêtement au coeur du noyau

Le cheval alors ira à la bataille charger les moulins de continuer le tant du Don de soi et Quichotte

J’ai vu sortir la naissance d’entre les jambes de la vie comme le cri du rémouleur en dehors des ghettos.

Niala-Loisobleu – 15 Février 2022

MA FLEUR DU BIEN


MA FLEUR DU BIEN

Rien ne marque un rang d’orchestre

mais la place reste la plus chère autrement qu’en argent

Que le rideau fasse aux trois coups du gendarme

rentrer le soleil pour seul phare au devant du rire de la joie

pour que le flot te porte la tête hors de l’eau

« Tiens-bon mon FIls. »

Niala-Loisobleu – 15 Février 2022