« MERIDIENNE » – NIALA 2021 – ACRYLIQUE S/TOILE 73X60


« MERIDIENNE »

NIALA

2021

ACRYLIQUE S/TOILE 73X60

Des fleurs que des abeilles tiennent à la boutonnière des seins marquent les draps d’une chaude impression

Nu à nu la peau d’un seul tissu franchit la moiteur saisonnière pour faire la planche

Crique me croque

L’anémone entrejambe l’impossible au coeur de l’humble triangle d’herbe humide

Déjà cette odeur de pomme monte au pressoir d’automne se boucher

Niala-Loisobleu

29 Octobre 2021

LA TAILLE DE MON ÂME – DANIEL DARC


DANIEL DARC

LA TAILLE DE MON ÂME

Si tu savais mon cœur rien
Si tu savais mes yeux rien
Si tu savais mes mains rien
Si tu savais mes reins rien

Si tu savais mes jambes rien
Si tu savais mes bras rien
Si tu savais mon ventre rien
Si tu savais mes fesses…rien
Mais si seulement tu savais la taille de mon âme

Si seulement tu savais
La taille de mon âme, mais
Si seulement tu savais
La taille de mon âme

Si tu savais mes hanches rien
Si tu savais mes lèvres rien
Si tu savais mes cris rien
Si tu savais mes jours rien

Si tu savais mes nuits rien
Si tu savais mes rêves rien
Si tu savais mes rires rien
Si tu savais mes joies rien
Mais si seulement tu savais la taille de mon âme

Si seulement tu savais
La taille de mon âme, mais
Si seulement tu savais
La taille de mon âme

Si seulement tu savais
La taille de mon âme, mais
Si seulement tu savais
La taille de mon âme

Si tu savais mon cœur rien

PAR QUAI FLOTTANT


PAR QUAI FLOTTANT

Du temps qui se dérobe

les feuilles sortent le train d’atterrissage

Un petit-homme rouge surfe sur son dédale

le moi s’achève l’heur d’été

Niala-Loisobleu – 29 Octobre 2021

L’HABITANTE ET LE LIEU – JACQUES REDA


Photo Niala « Tours de Breizh »

L’HABITANTE ET LE LIEU PAR JACQUES RÉDA

L’âme semble un couloir où des pas hésitants résonnent,
Mais personne jamais ne vient.
Dehors, l’ombre qui

tremble
Dans les encoignures de porte et sous les escaliers,
C’est l’âme encore, quand la nuit fige le long des murs
Les flots d’eau pâle et froide où l’on est heureux de

descendre.
Et qui donc parlait de salut ou de perte pour l’âme.
Alors qu’elle est blottie en son frisson et cependant
Toujours plus dénudée au vent qui souffle en ce couloir ?
Qu’elle se cache ou rôde, écoute : elle s’égare, étant
L’habitante et le lieu d’une solitude sans nom.

Jacques Réda

LE PONT MIRABEAU – LEO FERRE


LE PONT MIRABEAU

APOLLINAIRE/ LEO FERRE

Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine

Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l’onde si lasse

Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure

L’amour s’en va comme cette eau courante
L’amour s’en va
Comme la vie est lente
Et comme l’Espérance est violente

Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure

Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure

Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913