SYBILLE TRAME OUAIS


SYBILLE TRAME OUAIS

A chanvre noué un ciel se toile paral’Elle

Que la grande caténaire balaie de l’hanche de la baie

A la crique des tamaris

J’ai retenu la paix de son regard

Quand le bombé de son corps est venu s’aplatir au mien sans rien perdre de sa part d’orgueil

Chose que je n’avais peint jusqu’alors

La pluie gifle l’éteint d’une peau morte au tournant du chemin

Je Muse

Ces blancheurs au feu ardent encadrent la tige du pinceau

Irradiant de tâches de rousseurs les ocres siennes d’un sang gonflant les lèvres

Je pressens dans la grâce de son geste un certain soleil s’accrocher en tête de rame

Je n’ai pas interrogé l’horaire ni les gares d’arrêt, je roule l’en vie à la main à l’horizon de la prochaine toile.

Niala-Loisobleu – 6 Mai2021

ROSÉE DOCRES – NIALA 2021- ACRYLIQUE S/TOILE 61X46


ROSÉE DOCRES

NIALA 2021

ACRYLIQUE S/TOILE 61X46

Les oiseaux ont tire’d’Elle la tendreté printanière

Elle

La fontaine de l’Axe

Centre humide

Feuillu de ses prochains fruits

Du roulement des vagues

Elle remonte l’espoir englouti à Àlexandrie

Bleu sang des coqs aux crêtes des clochers

Les maisons blanches à l’arc en cortège épaulées

Marguerite née des bouses.

Niala-Loisobleu – 6 Mai 2021.

Je suis bien – Juliette Gréco (Jacques Brel)


Je suis bien – Juliette Gréco (Jacques Brel)

Et je n’aime plus personne
Et plus personne ne m’aime

On ne m’attend nulle part
Je n’attends que le hasard

Je suis bien

Au-dehors la nuit s’enroule
Tout autour de sa polaire
Au loin roucoule une foule
Plus méchante que vulgaireJ

je suis bien

Je m’invente des jardins
Écrasés de roses grises
Je brûle quelques églises
J’évapore quelques parfums

Je suis bien

J’effeuille mes anciens amants
Je mélange leurs prénoms
C’est drôle ils s’appellent tous Dupont
Les volcans que j’ai éteints

Je suis bien

Je remonte la rivière
Du grand lit qui me vestibule
Un diamant tintinnabule
Au plus profond de mon verre

Je suis bien

Ma bougie fume ses éclairs
Un arbre pousse dans mon cœur
J’y va pendre les empêcheurs
Et je ne serai plus surnuméraire

Et je serai bien

Je repense à des insultes
À des ennemis anciens
Tout cela ne me fait plus rien
Est-ce que je deviendrais adulte?

Ce serait bien

Je n’entends que mon cœur de pierre
Ce soir je ne ferai ni la fête
Ni la belle, ni la bête
Même mes rides m’indiffèrent

Je suis bien

Et j’éteins
Je suis bien
Je suis malhonnête

DES OCRES AUX SIENNES


DES OCRES AUX SIENNES

Incontournables du printemps la terre gonflée de sang monte ses chaudes nuances en cordée

Le visage des bistres du froid s’adoucit

Roseur d’une joue que le baiser oblitère

Depuis l’au-dessus du genou d’où la cuisse se montre approche la fourche du lance-pierre évolutif

Dans le vent des vergers mille blancheurs hissent la voile de fruits prometteurs

A l’ouverture de la porte le chien bondit poussé par le remous d’une chaleur qui dresse son sexe au mât de cocagne

En contrebalancements les nuances développent une harmonie constructive

Partout l’insecte s’agite

L’oiseau couve

Le poisson fraie

A portée du lotus en position

Dans ce calme une valeur fauve passe sa rosée dans les hautes-herbes

Je reçois un autre regard de la Femme

Niala-Loisobleu – 6 Mai 2021