
Le nœud noir – René Char
Je me redis, Beauté,ce que je sais déjà,
Beauté mâchurée
d’excréments, de brisures,
tu es mon amoureuse,
je suis ton désirant.
Le pain que nous cuisons
dans les nuits avenantes,
tel un vieux roi s’avance
en ouvrant ses deux bras.
Allons de toutes parts,
le rire dans nos mains,
jamais isolément.
Corbeille aux coins tortus,
nous offrons tes ressources.
Nous avons du marteau
la langue aventureuse.
Nous sommes des croyants
pour chemins muletiers.
Moins la clarté se courbe,
plus le roseau se troue
sous les doigts pressentis.
René Char
Oh, beauté mêlée de tristesse!
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L’intense lucidité dont témoigne René Char en abordant la tristesse ne fait qu’ élever la joie en retenant sa place là où elle se trouve
Char ne transige pas…
Merci mon Frère, très bonne journée à toi.
Alain
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Merci, Alain. Tu as raison, René Char ne fait pas de compromis. Passe une bonne journée aussi, mon Frère.
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