Mois : novembre 2020
CHARLOT MYSTIQUE

CHARLOT MYSTIQUE
L’ascenseur descendait toujours à perdre
Halein
Et l’escalier montait toujours
Cette dame n’entend pas les discours
Elle est postiche
Moi qui déjà songeais à lui parler d’amour
Oh le commis
Si comique avec sa moustache et ses sourcils
Artificiels
Il a crié quand je les ai tirés
Étrange
Qu’ai-je vu Cette noble étrangère
Monsieur je ne suis pas une femme légère
Hou la laide
Par bonheur nous
Avons des valises en peau de porc
À toute épreuve
Celle-ci
Vingt dollars
Elle en contient mille
C’est toujours le même système
Pas de mesure
Ni de logique
Mauvais thème.
Extrait de: Feu de joie (1920)
Louis Aragon
A TITRE
Quel sourire ce ciel oppose au terrestre balladé d’un bord à l’autre…
Qui donnerait une date de fin de dérives ?
Niala-Loisobleu – 25 Novembre 2020

GARE AU BRUIT QUI RAMPE

GARE AU BRUIT QUI RAMPE
Celui qui mousse les pierres en déroulant
crécelle
comme au Moyen-Âge on signalait peste ou choléra
Et dans le « Cycle scoumoune à toi de choisir » manquait plus que la venue du Professeur Voyance Résolution
voilà qui effet
Pauvre de nous fuyons les naufrageurs
Niala-Loisobleu – 25 Novembre2020
CHAOS

CHAOS
Le cri de mes côtes suffit pour dire le ressenti présent
mais la vie est gourmande en mal comme en bien
il lui faut un ensemble pour satisfaire son désir présent
Quoi que je fasse de courant, me lever, me coucher, tousser, moucher, jusqu’à respirer j’ai le flanc gauche qui s’arrache depuis les côtes endommagées
J’enrage et vais pourtant m’efforcer de faire la sourde-oreille à l’injustice
La vie t’es une sacrée salope
connais personne qui donne et reprends avec autant de naturel
C’est pourtant toi qui as inventé le scrupule …
Niala- Loisobleu – 25 Novembre 2020
T’HABITER NULLE PART ET PAR TOUT

T’HABITER NULLE PART ET PAR TOUT
Le lointain rapproché à ne plus sentir ses mains autrement qu’au plus près d’un bleu omniprésent découpant l’aréole aurorale pour la replanter dans le bois mort tombé d’un vol migratoire avant la marée.
Du peint arrêté au bord d’un collet tenant la horde à l’arrêt, des exhalaisons de pigment forcent la pourriture à fleurir
L’orangeraie et le bouquet n’avaient rien rapporté de souks en manque d’épices et les tapis riches de haute-laine croisée attendaient l’envol sur la piste à tracer
Le soleil mélangé à l’eau fait la route du rhum, ajoute de la menthe et le suc de ta canne claquera son faire quelque soit le temps, jusqu’a l’abat-de-vent consécutif au temporel
Une nouvelle-lune initiant le spectacle de l’éternité pour empêcher le gisant de prendre froid en tenant sa mémoire de mousse dans l’ orientation nord du Berger
Cette robe blanche qui borde ma longue marche revêtant l’absence de musique des fausses nudités.
Niala-Lloisobleu – 24 Novembre 2020
REPONSE DE LA LUMIERE BLEUE

REPONSE DE LA LUMIERE BLEUE
La venue mal éclairée dans la ronde forcenée du rond-point ne ralentit pas les effets destructeurs
le choc étend son impact
d’une double-résonnance à première vue déroutante
Ce n’est pas la différence qui quantifie le ressenti douloureux. Pas plus qu’il faille n’en retenir que l’aspect déflagrant
l’époque est toute entière dans l’épreuve de l’imminent juste qui sonne le glas d’errances dangereuses
Alors si un mécréant sent la portée mystique que cela déclare, penser mal serait refuser de regarder en face le véritable sens des choses. Plus que ce que les mots en dégagent c’est le fond tout entier qui devient évident
Et bien par le mal
Dans le repli où tu as laisser couler les larmes de ton brutal vécu récent, j’ai repassé le film en entier dans ton miroir. Pour ne voir au passage des chocs d’un mouvement de pousse d’une végétation en sommeil.
C’est la sève bleue qui coule, Ma.
Niala-Loisobleu – 24 Novembre 2020
LE SENS DU JUSTE ETAT

LE SENS DU JUSTE ETAT
Les faire-part, papiers dorés et bolducs à frisette que nous n’interposons pas entre le sentiment de deuil ou d’anniversaire gardent leur mission d’accompagnateurs
Devant nos trains de longs voyages hors du commun, les vaches paissent paisibles sans morsures de chiens
les pommiers, feuilles à terre, préparent la visite aux claies, intercalant les bolées en virgules
C’est un soleil juste qui fait sa révolution au jour dit sans que la volée de tuiles ne l’écorne
Notre eau est vive
pas croupie
la mauvaise intention qui se serait glissée peut se repier les gaules avec sa gueule de méprise
Il fait sourire de vivre
L’aîné égaré vient de rentrer au clan, il reste l’enfant , le frère et pas le prodigue
Les fifres et tambours de sarabande anniversaire peuvent traverser le pont. La dame y dense. Ce qui par accident disait pont-coupé peut enlever la pancarte Octroi.
Rien à payer ni case à remplir , c’est LIBRES que cheval, oiseau, menthe et Arbre à Soie sortent la tête haute
Cela doit s’entendre…
Niala-Loisobleu – 24 Novembre 2020
FLB par LEO FERRE

FLB par LEO FERRE
L’eau cette glace non posée
Cet immeuble cette mouvance
Cette procédure mouillée
Nous fait prisonnier sa cadence
Nous dit de rester dans le clan
A mâchonner les reverdures
Sous les neiges de ce printemps
A faire au froid bonne mesure
Cette matière nous parlant
Ce silence troué de formes
Et ces marins nous appelant
Nos pas que le sable déforme
Cette cruelle exhalaison
Qui monte des nuits de l’enfance
Quand on respire à reculons
Une goulée de souvenance
Vers le vertige des suspects
Sous la question qui les hasarde
Vers le monde des muselés
De la bouche et des mains cafardes
Nous prierons Dieu quand Dieu priera
Et nous coucherons sa compagne
Sur nos grabats d’où chantera
La chanterelle de nos pagnes
Mais Dieu ne fait pas le détail
Il ne prête qu’à ses lumières
Au renouvellement du bail
Nous lui parlerons de son père
Du fils de l’homme et du destin
Quand nous descendrons sur la grève
Et que dans la mer de satin
Luiront les lèvres de nos rêves
Nous irons sonner la Raison
A la colle de prétentaine
Réveille-toi pour la saison
C’est la Folie qui se ramène
A bientôt Raison à bientôt
Ici quelquefois tu nous manques
Si tu armais tous nos bateaux
Nous serions ta Folie de planque
On danse ce soir sur le quai
Une rumba pas très cubaine
Ça n’est plus Messieurs les Anglais
Qui tirent leurs coups Capitaine !
On a Jésus dans nos cirés
Son tabernacle sous nos châles
Pour quand s’en viendront se mouiller
Vos torpilleurs sous nos bengales
Et ces maisons gantées de vent
Avec leur fichu de tempête
Quand la vague leur ressemblant
Met du champagne sur nos têtes
Ces toits leurs tuiles et nous et toi
Cette raison de nous survivre
Entends le bruit qui vient d’en bas
C’est la mer qui ferme son livre…
« Amoreamaro », la nouvelle complainte habitée de Maria Mazzotta

« Amoreamaro », la nouvelle complainte habitée de Maria Mazzotta
Publié le 9 janvier 2020 à 14:15 par Catherine CarettePARTAGER

En exclu, la voix d’or du sud de l’Italie et des tarentelles chante les visages de l’amour amer avec force et grâce.
L’amour qui fait bondir nos cœurs, les affole, les blesse, les brise parfois, est le sujet de prédilection de l’album Amoreamaro, (Amour Amer). Des chansons populaires revisitées aux compositions personnelles, Maria Mazzotta, figure emblématique de la région des Pouilles, pétrie de folklores méditerranéens, tisse un dialogue du cœur avec l’accordéoniste et pianiste malgache Bruno Galeone et le percussionniste iranien Bijan Chemirani. https://www.youtube.com/embed/iaBY-1KG8r4?feature=oembed
Le morceau éponyme est construit sous la forme d’une pizzica (mordu/pincé), une musique de transe de la région du Salento qui est aussi une des formes de la tarentelle. En s’exécutant jusqu’à épuisement afin d’évacuer le venin, cette danse à visée thérapeutique est un remède à la morsure de tarentule et par extension, à l’oppression du patriarcat. Composée par Maria Mazzotta, la chanson-titre Amoreamaro est un chant sauvage et frénétique qui évoque la blessure amoureuse qui tarde à guérir. Dans le dialecte de sa région, elle pleure aussi sur notre monde malade, ruiné par la rage et l’égoïsme et se fait guérisseuse.
Le monde explose et nous ne faisons que regarder (…) J’ai un espoir dans le cœur. Que cette musique puisse nous rapprocher.
Nu me lassare ( Ne me quitte pas) est la deuxième composition de Maria Mazzotta à découvrir dès le 10 janvier sur le label Agualoca Records. Les connaisseurs auront plaisir à retrouver les airs des chansons populaires de Demenico Modugno, Ganbriella Ferri ou encore de la grande artiste sicilienne Rosa Balistreri, enrichies de nouveaux sons et paroles. Magnifiquement lyrique, tantôt pétillante, tantôt véhémente, Maria Mazzotta donne un nouveau souffle aux traditions ancestrales.

Maria Mazzotta a étudié le piano et la harpe au Conservatoire de Lecce avant de se consacrer au chant lyrique, à la polyphonie et aux chansons traditionnelles ethniques. Elle fut la voix du célèbre ensemble Canzoniere Grecanico Salentino, l’un des groupes-phares de la musique traditionnelle des Pouilles. Elle a travaillé sous la direction de Ludovico Einaudi et de Goran Bregovic. Elle a collaboré avec Bobby McFerrin, Ibrahim Maalouf, Ballake Sissoko, Piers Faccini ou encore le groupe toulousain Pulcinella. Aujourd’hui elle réside en France et se produit notamment en duo avec le violoncelliste albanais Redi Hasa.
En concert le 9 mars 2020 au 360 à Paris

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