LA TRANSE-MIGRATION 1 EST VENUE ME VISITER CETTE NUIT


L’EPOQUE 2019/33 « Transe-Migration 1 » – Niala – Acrylique s/toile 116×81 – Prix Atelier: 2500,00 € (Encadré)

LA TRANSE-MIGRATION 1 EST VENUE ME VISITER CETTE NUIT

Pour l’ascèse

le sacre-laïque trace l’épreuve

en présence des éléments purificateurs

le voyage touche au Grand Air

Grindel il ne ne pouvait y avoir que toi pour y mener…

Niala-Loisobleu – 29 Novembre 2020

GRAND AIR

La rive les mains tremblantes

Descendait sous la pluie

Un escalier de brumes

Tu sortais toute nue

Faux marbre palpitant

Teint de bon matin

Trésor gardé par des bêtes immenses

Qui gardaient elles du soleil sous leurs ailes

Pour toi

Des bêtes que nous connaissions sans les voir

Par-delà les murs de nos nuits
Par-delà l’horizon de nos baisers
Le rire contagieux des hyènes
Pouvait bien ronger les vieux os
Des êtres qui vivent un par un

Nous jouions au soleil à la pluie à la mer

A n’avoir qu’un regard qu’un ciel et qu’une mer

Les nôtres.

Paul Eluard

Un souvenir heureux – Vladimir Cosma et Diane Dufresne


Un souvenir heureux – Vladimir Cosma et Diane Dufresne

Un souvenir heureux
Est plus vrai bien souvent que le bonheur
Plus vrai que tous les mots du fond du coeur
L’oublie est un affreux voleurUn souvenir heureux
Comme une fleur a besoin de soleil
Il faut l’entretenir comme une abeille
Garder sa mémoire en éveilPourquoi m’as-tu laissé à mon chagrin
Jouant d’un coup de dés nos deux destins
Coupant le fil avant la fin
Dans un tiroir secretJ’ai cru trouver la clef que je cherchais
Papier, photos, mots d’amour effacés
Mais c’était toi qui me manquaisUn souvenir heureux
Est plus vrai bien souvent que le bonheur
Plus vrai que tous les mots du fond du coeur
L’oublie est un affreux voleurPour toi j’ai toujours eu mes 18 ans
Nous nous aimions comme deux adolescents
Nos mains tendues vers le présentPour moi tu changeais le noir en lumière
Nous lisions des poèmes d’Apollinaire
Ma vie passait comme un éclairUn souvenir heureux
Est plus vrai bien souvent que le bonheur
Plus vrai que tous les mots du fond du coeur
L’oublie est un affreux voleurSource 

ALIMENTER LES SOURCES DE CHALEUR SANS POLLUER


ALIMENTER LES SOURCES DE CHALEUR SANS POLLUER

J’entends depuis des lustres prendre des mesures propres à assainir l’air

Aujourd’hui le peu de parole laissé au gaz naturel qui fut vanté et recommandé me gratte

Tourne-toi vers le con vecteur mon amour pour faire entendre ta voix pétomane aux réserves naturelles

Comme disait Marthe ne pète jamais plus haut que ton cul pour rester vertueux

Niala-Loisobleu – 27 Novembre 2020

DE SEVE EN CALICE


DE SEVE EN CALICE

Les cloches se poussent pour arriver en premier dans un froissement d’aube de premier communiant

Si le bateau cingle c’est de joie, sans écarter l’envie que l’incongru lui titille

Que dira la radio au journal de 10h30 à la clinique

En ce moment plus qu’en tout autre il faut fermer l’oreille aux marabouts

ce que tu me montes au né vaut bien en mourir d’aimer.

Niala-Loisobleu – 27 Novembre 2020

QUAND ON A QUE L’AMOUR – DIANE DUFRESNE


QUAND ON A QUE L’AMOUR – DIANE DUFRESNE

Jacques Brel

Quand on a que l’amour
A s’offrir en partage
Au jour du grand voyage
Qu’est notre grand amour
Quand on a que l’amour
Mon amour toi et moi
Pour qu’éclate de joie
Chaque heure et chaque jour
Quand on a que l’amour
Pour vivre nos promesses
Sans nulle autre richesses
Que d’y croire toujours
Quand on a que l’amour
Pour meubler de merveilles
Et couvrir de soleil
La laideur des faubourgs
Quand on a que l’amour
Pour unique raison
Pour unique chanson
Et unique secours
Quand on a que l’amour
Pour habiller matin
Pauvres et malandrins
Aux manteaux de velours
Quand on a que l’amour
A s’offrir en prière
Pour les maux de la terre
En simple troubadour
Quand on a que l’amour
A offrir à ceux-là
Dont l’unique combat
Et de chercher le jour
Quand on a que l’amour
Pour tracer un chemin
Et forcer le destin
A chaque carrefour
Quand on a que l’amour
Pour parler aux canons
Et rien qu’une chanson
Pour convaincre un tambour
Alors sans avoir rien
Que la force d’aimer
Nous aurons dans nos mains
Amis, le monde entier

SANGUINES


SANGUINES

Air caraïbe une mer de sable piquetée de pierres nourrit ses reptiles

il faut mâcher l’herbe

mescaline

pour tirer du poison de quoi dessécher le piège

et le sortir du mimétisme malin de ses peaux-mortes

Je sais reconnaître la pierre qui défend ta source pure

je ne mourais pas de soif.

Niala-Loisobleu – 26 Novembre 2020

MESCALINE

Mescaline

Parfums ambrés qui s’écoulent le long de nos joues…

rouges… Si rouges…

à croquer, tendrement, lentement, timidement

En goûter les saveurs de nos coeurs amants

Nous y plonger tout en caresses tout en promesse

pour fêter de nos âmes la beauté, la bonté en liesse

Parfums ambrés qui s’écoulent le long de mes joues

rouges… Si rouges

J’aimerais tellement lui dire, par ma peau lui faire ressentir

la profondeur de mes sens, de nos coeurs l’appeau l’essence

offerte, Mescaline… de pure mescaline la jouissance

à nos risques et périls en traverser la vallée ou de nos sens l’empire

Parfums ambrés qui s’écoulent le long de tes joues
rouges… Si rouges

Que j’accueille de mes lèvres habiles, rouges de nos vies
sanguines; et mon coeur s’ouvre à la vie, aux envies

De tout mon être qui s’énonce au son de ta rieuse voix

De tout mon être qui s’échauffe à parcourir de ta peau la voie

Parfums ambrés qui s’écoulent le long de nos vies câlines

rouges…

Si rouges

Sanguines vierges, lumières Mescalines

Yves Wauthier

AIRE SALINE


AIRE SALINE

Passé les lignes offensives de l’invention guerrière humaine, les oiseaux commencent à montrer le changement que l’évolution (la réelle) apporte en ce lieu retiré que nous avons trouvé

La lumière est autre

et portés par un balancier de sel les carreaux « cônent » en voltaïques miroirs

La conquête de l’Autre n’émascule rien et le tour des globes prend le vent au-bas des pieds pour mettre la peau nue par-dessus la tête. La perspective des dunes en posant la côte au littoral charge les escadrilles ailées de suivre les empreints de nos pieds dans le plus intime de leurs intentions

Quel plus beau pavois pourrait-il y avoir d’autre que nos vêtements pincetés à la corde centrale ?

Manque les constructions communes des unions bancales qui envahissent

L’hérétique serviette bouffeuse de plage

le transistor faisant la nique au compresseur d’énergie

le relief de pique-nique encore gras

la bagnole écraseuse de jeunes pousses qui veut baigner son train-avant

et ses huiles bronzeuses que les oyats combattent avec peine

sans doute que chaque absence se ressent

mais ce serait une erreur de croire en leur code de conduite

tes seins sont les plus vrais de ce que le Centre contient

Je souris en me tordant buste cabossé, le sterne montrant l’emplacement abrité.

Niala-Loisobleu – 26 Novembre 2020

COMME ELLE EST LONGUE A MOURIR MA JEUNESSE – SERGE REGGIANI


COMME ELLE EST LONGUE A MOURIR MA JEUNESSE – SERGE REGGIANI

Comme elle est longue à mourir ma jeunesse,
Ma jeunesse dans mon coeur
Ne l’ai-je jamais trahie ma jeunesse
Qui me laisse à mon émoi
Et qui s’en va de moi
Comme elle est longue à mourir cette rose

Cette rose de la vie
La plus belle du jardin des folies
Une rose,
La dernière du jardin qu’on oublie

Comme ils sont lourds à porter dans l’automne…

MONSIEUR TOUT-BLANC – LEO FERRE


MONSIEUR TOUT-BLANC – LEO FERRE

Monsieur Tout-Blanc
Vous enseignez la charité
Bien ordonnée
Dans vos châteaux en Italie
Monsieur Tout-Blanc
La charité
C’est très gentil
Mais qu’est-ce que c’est ?
Expliquez-moi

Pendant c’ temps-là moi j’ vis à Aubervilliers
C’est un p’tit coin perdu au bout d’ la misère
Où l’on a pas tell’ment d’ questions à s’ poser
Pour briffer faut bosser mon p’tit père

Monsieur Tout-Blanc
L’oiseau blessé que chaque jour
Vous consommez
Était d’une race maudite
Monsieur Tout-Blanc
Entre nous dites
Rappelez-vous
Y’a pas longtemps
Vous vous taisiez

Pendant c’ temps-là
Moi j’ vis à Aubervilliers
Ca n’était pas l’époque à dir’ des rosaires
Y’avait des tas d’ questions qu’il fallait s’ poser
Pour durer faut lutter mon p’tit père

Monsieur Tout-Blanc
Si vous partez un beau matin
Les pieds devant
Pour vos châteaux en paradis
Monsieur Tout-Blanc
Le paradis
C’est p’têt’ joli
Priez pour moi
Moi j’ai pas l’ temps

Car je vivrai toujours à Aubervilliers
Avec deux bras noués autour d’ ma misère
On n’aura plus tell’ment d’ questions à s’ poser
Dans la vie faut s’aimer mon p’tit père

Monsieur Tout-Blanc
Si j’enseignais la charité
Bien ordonnée
Dans mes châteaux d’Aubervilliers
Monsieur Tout-Blanc
Ca n’est pas vous
Qu’ j’irai trouver
Pour m’indiquer
C’ qu’il faut donner