
DERRIERE LE RIDEAU
A fleur de peau des étoiles
pendant que le doigt parcourt à pleine-lune chaque recoin
ce qui commence va au-devant d’un rêve dans le plantoir
sans ôter aux mouvements la trame qui les lie au réel
Niala-Loisobleu – 31 Octobre 2020

DERRIERE LE RIDEAU
A fleur de peau des étoiles
pendant que le doigt parcourt à pleine-lune chaque recoin
ce qui commence va au-devant d’un rêve dans le plantoir
sans ôter aux mouvements la trame qui les lie au réel
Niala-Loisobleu – 31 Octobre 2020
Sans son
Ni lit là
Je suis debout dans le vide
Il y a du monde…
Niala-Loisobleu – 31 Octobre 2020


MEDUSE
Loin de cette langue de terre obstruée de cailloux,
Tournant de l’oeil à la vue des cannes blanches,
Recueillant l’incohérence de l’océan au creux de l’oreille,
Tu héberges le trouble en ta tête – sphère divine,
Cristallin charitable,
Pendant que tes doublures
S’accrochent frénétiquement à l’ombre de ma coque,
Pressantes comme des coeurs,
Stigmates rouges en plein centre,
Et chevauchent les flots déchirés jusqu’au plus près du point de départ,
Laissant flotter leur chevelure de Sauveur.
Me suis-je vraiment tirée d’affaire?
Le fil de ma pensée s’entortille autour de toi,
Vieil ombilic ventouse, câble transatlantique,
Et mon esprit se préserve, il semblerait, par pur miracle.
En tout cas, tu es toujours là,
Souffle fébrile au bout de ma ligne,
Rondeur aqueuse qui se précipite,
Ravie, reconnaissante, sur la perche que je n’ai pas tendue,
Et tu touches et tu suces.
Je ne t’ai pas appelée.
Je ne t’ai même jamais sonnée du tout.
Pourtant, pourtant,
Tu t’es lancée sur moi à toute vapeur,
Avec ton rouge gluant, placenta
Paralysant les ardeurs des amants.
Cobra illuminé
Du souffle arraché aux cloches sanglantes
Des fuchsias. Je ne respirais plus,
Morte, fauchée,
Surexposée comme un rayon X.
Pour qui donc te prends-tu ?
Une hostie, une ortie, une adipeuse Marie?
Tu ne me feras plus rien avaler,
Bouteille dans quoi je vis,
Vatican de malheur.
Ce bain chaud salé me rend malade à crever
Tes désirs verts comme des eunuques
Sifflent mes péchés.
De l’air, va-t’en, tu poisses, tentacule!
Il n’y a rien entre nous.
Sylvia Piath
Extrait de: 2009, Ariel, trad. de l’anglais par Valérie Rouzeau, (Gallimard)


PAS DE DANSE
Aux phalanges du pas
un saut se penche avec élan
Salto
des ciseaux qui tranchent l’air
et transportent en portée d’une rive à l’autre
ajustant le jour en deux temps
Niala-Loisobleu – 31 Octobre 2020
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