
Cheval
le cheval a le temps de mesurer la terre
il tire au râtelier la paille du soleil
sur son ventre un tracé de rivières amères
où déferle le sang innocent des sueurs
cheval
cheval cloué vivant sur l’arbre de la faim
ton œil veilleur et doux sur nos mains pardonnées
cheval
jusqu’au poitrail dans la houle du pain
éclaboussé de vent et frotté de fumée
cheval
cheval mal dégagé des brumes du matin
somnambule avancé sur le bord du ciel vide
une voix te hasarde une voix retient
usé par le vin fort et l’amour et l’eau des larmes
Luc Bérimont
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