La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
La corne rose d’un hippocampe entre les lèvres j’ai l’herbacée qui jazz sa palette blues de travail
coton sorti des oreilles
off course
sur le cheval à bascule
La tournante de Visubie, point-de-vente cacher profané, caricature de société qui provoque et voile sa parole républicaine d’un masque de mots, c’est coi l’école, l’ortie ronce le bon pétale des marguerites, du point de vue citoyen rien que du détournement de liberté en reconquête
Alors sois sauvage
pur fruit de l’Arbre
laisse pendre tes seins
ouvre-toi à la terre
et déguise plus le ciel en sortant la planche à billets
les enfants de demain vont la trouver chère ta chaudière gratuite…
LA FONCTION DU POETE – Victor-Hugo par Michael Lonsdale
La Fonction du poète
Dieu le veut, dans les temps contraires, Chacun travaille et chacun sert. Malheur à qui dit à ses frères : Je retourne dans le désert ! Malheur à qui prend ses sandales Quand les haines et les scandales Tourmentent le peuple agité ! Honte au penseur qui se mutile Et s’en va, chanteur inutile, Par la porte de la cité !
Le poète en des jours impies Vient préparer des jours meilleurs. ll est l’homme des utopies, Les pieds ici, les yeux ailleurs. C’est lui qui sur toutes les têtes, En tout temps, pareil aux prophètes, Dans sa main, où tout peut tenir, Doit, qu’on l’insulte ou qu’on le loue, Comme une torche qu’il secoue, Faire flamboyer l’avenir !
Il voit, quand les peuples végètent ! Ses rêves, toujours pleins d’amour, Sont faits des ombres que lui jettent Les choses qui seront un jour. On le raille. Qu’importe ! il pense. Plus d’une âme inscrit en silence Ce que la foule n’entend pas. Il plaint ses contempteurs frivoles ; Et maint faux sage à ses paroles Rit tout haut et songe tout bas !
Peuples ! écoutez le poète ! Ecoutez le rêveur sacré ! Dans votre nuit, sans lui complète, Lui seul a le front éclairé. Des temps futurs perçant les ombres, Lui seul distingue en leurs flancs sombres Le germe qui n’est pas éclos. Homme, il est doux comme une femme. Dieu parle à voix basse à son âme Comme aux forêts et comme aux flots.
C’est lui qui, malgré les épines, L’envie et la dérision, Marche, courbé dans vos ruines, Ramassant la tradition. De la tradition féconde Sort tout ce qui couvre le monde, Tout ce que le ciel peut bénir. Toute idée, humaine ou divine, Qui prend le passé pour racine, A pour feuillage l’avenir.
Il rayonne ! il jette sa flamme Sur l’éternelle vérité ! Il la fait resplendir pour l’âme D’une merveilleuse clarté. Il inonde de sa lumière Ville et désert, Louvre et chaumière, Et les plaines et les hauteurs ; A tous d’en haut il la dévoile ; Car la poésie est l’étoile Qui mène à Dieu rois et pasteurs !
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