ROBERTO JUARROZ EST MON COMPTE QUI CONTE
La poésie verticale e Roberto Juarroz m’a amené à numéroter mes oeuvres
Niala-Loisobleu – 17 Août 2020

Dans une conférence que Roberto Juarroz donne au sein du Centre International de Recherche et Études Transdisciplinaires, en 1994 au Portugal, il se réfère à Emerson « disant que l’homme est seulement la moitié de lui-même, l’autre moitié étant son langage. » et Wittgenstein » Les limites de mon langage sont les limites de mon monde et les limites de ma réalité « . Par le langage, le poète Juarroz, opère ce travail d’accéder à la liberté vis-à-vis du monde et de sa réalité, soit des représentations du monde qu’il se fait et qui le limitent. Au fil de ses 15 recueils tous intitulés Poésie verticale, et des trois livres entretiens Poésie et création, Poésie et réalité, Fidélité à l’éclair, Roberto Juarroz réitère sa place de créateur du langage et du monde, se mettant quotidiennement à la place d’un Adam à qui dieu – de dos – demande de nommer les animaux.
« Périodiquement,
il faut faire l’appel des choses,
vérifier une fois de plus leur présence.
Il faut savoir
si les arbres sont encore là,
si les oiseaux et les fleurs
poursuivent leur invraisemblable tournoi,
si les clartés cachées
continuent de pourvoir la racine de la lumière,
si les voisins de l’homme
se souviennent encore de l’homme,
si dieu a cédé
son espace à un remplacement,
si ton nom est ton nom
ou déjà le mien,
si l’homme a terminé son apprentissage
de se voir de l’extérieur.
Et en faisant l’appel
il s’agit de ne pas se tromper :
aucune chose ne peut en nommer une autre.
Rien ne doit remplacer ce qui est absent. »
In Douzième Poésie verticale, traduit par Fernand Verhesen, © Éditions Orphée La Différence, 1993, p.29
Nommer pour faire exister…
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C’est ça, pas pour un calcul d’épargne..
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