MAGRITTE


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MAGRITTE

Marches de l’œil

A travers les barreaux des formes

Un escalier perpétuel

Le repos qui n’existe pas

Une des marches est cachée par un nuage

Une autre par un grand couteau

Une autre par un arbre qui se déroule

Comme un tapis

Sans gestes

Toutes les marches sont cachées

On a semé les feuilles vertes
Champs immenses forêts déduites
Au coucher des rampes de plomb
Au niveau des clairières
Dans le lait léger du matin

Le sable abreuve de rayons
Les silhouettes des miroirs

Leurs épaules pâles et froides
Leurs sourires décoratifs

L’arbre est teinté de fruits invulnérables.

Paul Eluard

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