AUX VOLEES 4


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AUX VOLEES 4

 

Derrière la barrière la marée vaque à la marée dominicale

A part le diacre sorti remplir les burettes, pas un enfant-de-choeur au balcon des orgues

Le soleil prend sa douche sans vouloir se noyer

Le chien cherche sa balle

 

Niala-Loisobleu – 19 Avril 2020

 

 

3 réflexions sur “AUX VOLEES 4

  1. Nous avançons toujours

    Un fleuve plus épais qu’une grasse prairie

    Nous vivons d’un seul jet

    Nous sommes du bon port

    Le bois qui va sur l’eau l’arbre qui file droit
    Tout marché de raison bâclé conclu s’oublie
    Où nous arrêterons-nous
    Notre poids immobile creuse notre chemin

    Au loin les fleurs fanées des vacances d’autrui

    Un rien de paysage suffisant

    Les prisons de la liberté s’effacent

    Nous avons à jamais

    Laissé derrière nous l’espoir qui se consume

    Dans une ville pétrie de chair et de misère

    De tyrannie

    La paupière du soleil s’abaisse sur ton visage

    Un rideau doux comme ta peau

    Une aile salubre une végétation

    Plus transparente que la lune du matin

    Nos baisers et nos mains au niveau de nous-mêmes

    Tout au-delà ruiné

    La jeunesse en amande se dénude et rêve

    L’herbe se relève en sourdine

    Sur d’innocentes nappes de petite terre

    Premier dernière ardoise et craie
    Fer et rouille seul à seule
    Enlacés au rayon debout
    Qui va comme un aveu Écorce et source redressée
    L’un à l’autre dans le présent
    Toute brume chassée
    Deux autour de leur ardeur
    Joints par des lieues et des années

    Notre ombre n’éteint pas le feu
    Nous nous perpétuons.

    Au-dessous des sommets

    Nos yeux ferment les fenêtres

    Nous ne craignons pas la paix de l’hiver

    Les quatre murs éteints par notre intimité

    Quatre murs sur la terre

    Le plancher le plafond

    Sont des cibles faciles et rompues

    A ton image alerte que j’ai dispersée

    Et qui m’est toujours revenue

    Un monotone abri
    Un décor de partout

    Mais c’est ici qu’en ce moment
    Commencent et finissent nos voyages
    Les meilleures folies
    C’est ici que nous défendons notre vie
    Que nous cherchons le monde

    Un pic écervelé aux nuages fuyants au sourire éternel
    Dans leurs cages les lacs au fond des trous la pluie
    Le vent sa longue langue et les anneaux de la fraîcheur

    La verdure et la chair des femmes au printemps
    La plus belle est un baume elle incline au repos
    Dans des jardins tout neufs amortis d’ombres tendres
    Leur mère est une feuille
    Luisante et nue comme un linge mouillé

    Les plaines et les toits de neige et les tropiques luxueux
    Les façons d’être du ciel changeant
    Au fil des chevelures

    Et toujours un seul couple uni par un seul vêtement

    Par le même désir

    Couché aux pieds de son reflet

    Un couple illimité.

    Pau Eluard

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