DIAGRAMME DE PIED DE LIT EN TÊTE


Barbara Kroll

DIAGRAMME DE PIED DE LIT EN TÊTE

 

Je me lève, encore un peu endormi

les parties de la nuit se rassemblent en un seul morceau

Voilà qui est rassurant

cette connexion-ci est totale

La petite bête qui monte arrive au rideau

j’ai pas peur de te perdre, tu es restée plus qu’en tiers dans le froid que la lune sème

Au premier regard je sens que la température tient malgré l’astreinte peu accommodante

Prisonnier du confinement je m’évade à ta vallée toute entière

Niala-Loisobleu – 28 Mars 2020

L’HOMME QUI FABRIQUAIT DES DIEUX (Paul Gauguin)


"L'HOMME QUI FABRIQUAIT DES DIEUX"! PAUL GAUGUIN ET LE PRIMITIVISME(suite

L’HOMME QUI FABRIQUAIT DES DIEUX (Paul Gauguin)

 

 

Pris dans la racine première

on parle de feu mais on cherche le silex

l’idée de casser du minéral, de le mâcher longtemps en y ajoutant un filet d’urine, en attendant de savoir le résultat au moins ça soulage

puis roulant la grande feuille de banane en tire du jus

attrape un pan de ciel de grand format

grimpe sur la pierre haute

et commence à peindre un oiseau

miracle

l’eau sourd

subjuguée, elle l’embrasse

un enfant au minimum va naître…

Niala-Loisobleu – 27 Mars 2020

SE NAÎTRE


Mel McCuddin, Man in a Hole oil on canvas

SE NAÎTRE

 

Sortir de sa fosse

de vrai

et se faire un jour devenu musique

Laisser les glaces au palais pour se reconnaître

chaque masque envoyé au vide grrr nié

Cette Colombine de Bollywood désamarrée du moulin à prière

Katmandou oublie-ça

le pont des rivières couacs-aïe siffle pareil que ce serpent en planque sous la pierre tombale. On t’a coupé le cordon pour que tu grandisses et apprennes à tisser tout seul, les avants-bras au bord du trou

Grimpes bordel

la vie est un golfe à plus de scie-trou, faut nager autrement que Manche-petit-baigneur, en plus étant du genre à avoir toucher un safran au départ, si tu gîtes à quoi sert c’te foutue quille sous ta coque

Le confinement c’est label occase à revoir sa programmation de fondement

Niala-Loisobleu – 27 Mars 2020

Je parle pour celui qui a manqué le train
Et qui reste tout seul sur le quai. Il s’en moque
Toulouse-Éternité : soixante années de train
Qu’est-ce que c’est que ce ticket qu’on m’a mis dans la main ?

Je parle pour celui qui a manqué le train
Il s’en voudrait de s’embarquer dans ce voyage
Et de vivre il s’en fout. Sa vie de lui s’éloigne
Dans le wagon de joie de vivre des premières et il s’en fout

Ce train sent la sueur, les femmes qui rigolent
Les cris d’enfants, la gueule rasée des officiers
Le regard suffisant des femmes engrossées
Les causes et les drapeaux, le bon marché, la révolte

C’est un matin très gris, très beau d’une province
Tu vas dans le silence des étals et des balcons
Tu marches dans la rue, tu t’en fous, tu te moques
De toi, de tout, de rien, de ta vie qui s’en va

Ce serait chouette de partir tout seul pour un voyage
La vie rêvée, la mort qui tremble de parfums
Et dans le paradis sans bruit, comme une enfance
Où s’en vont les linges de femmes, parait-il

Jacques Bertin

 

 

 

 

 

J’INVERSE LE SENS


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J’INVERSE LE SENS

 

Tournant l’armoire portes contre le mur, j’ouvre les tiroirs de la pharmacie. Un sceau vîent à moi, je peux y coller ma bague et tenir ta bouche sans qu’on vienne finir la fraise que nous apprécions seuls. J’ai profité de cette particularité pour me rendre invisible et entrer dans tes affaires au moment des parents d’élèves. Le chat s’étirait de tout son long sur les copies , posant sa langue dans la marge. Madame De, une inquiète, te demandait où commençaient les Amériques en ayant confondu la poésie avec la mondialisation dans le problème du chômage partiel. L’odeur des fraises apparue sur le ficus du salon m’a attiré à ta racine. Là le chat s’est dressé le do d’un bond. Il m’a semblé voir une lumière malicieuse dans l’oeil du chien, quand il est rentré du jardin il a délaissé le placard de la cuisine, as-tu remarqué quelque chose ? Ce jour Matisse insiste pour que j’étudie la lune dans mon cadre astral. Plusieurs symboles devraient mettre l’accent sur son langage. Tu sais quelle confiance j’ai en lui, aussi tu ne seras pas surprise de me voir plonger au coeur du sujet. En promenant mon vélo, j’ai aperçu le cheval haras l’explosion. J’ai interdit qu’on le prive d’avoine sous prétexte qu’il faut rester confiné, faut pas interpréter les précautions allant vers. C’est jour du poisson, pour moi c’est  torrent, la truite sauvage à la main rose à l’arête.

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Niala-Loisobleu – 27 Mars 2020

PENDANT QUE L’AUBE


PENDANT QUE L’AUBE

Juste un trempé de bleu

mélange de tes fragrances

laissées tomber au cours de tes pas intentionnés

Les formes papillonnent en nuée

le muscle de tes seins

bande l’arc de la flèche que tu dresses

Niala-Loisobleu – 27 Mars 2020

L’Amour fou – Léo Ferré


L’Amour fou – Léo Ferré

La mer en vous comme un cadeau
Et dans vos vagues enveloppée
Tandis que de vos doigts glacés
Vous m’inventez sur un seul mot
O ma frégate des hauts-fonds
Petite frangine du mal
Remettez-vous de la passion
Venez que je vous fasse mal
Je vous dirai des mots d’amour
Des mots de rien de tous les jours
Les mots du pire et du meilleur
Et puis des mots venus d’ailleurs
Je vous dirai que je t’aimais
Tu me diras que vous m’aimez
Vous me ferez ce que tu peux
Je vous dirai ce que tu veux
Je vous dirai ce que tu veux
Je vous aime d’amour
Si t’ as seize ans et des poussières
A nous deux ça fait des années
Que je prépare ma galère
A te ramer à t’affoler
Voilà que tu cherches ton bien
Dans les vitrines de ma nuit
Achète-moi je ne vaux rien
Puisque l’amour n’a pas de prix
Comme une…

L’EPOQUE 2020/8 -« ESPACE »


L’EPOQUE 2020/8 -« ESPACE »

Après les Époques 2018 et 2019, voici le septième de cette nouvelle Époque 2020 avec BARBARA AUZOU : ESPACE . Merci de considérer que le poème est indissociable du tableau et vice-versa…

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L’EPOQUE 2020/8

« ESPACE »

Niala

Acrylique s/toile

ESPACE

Je n’ai pas toujours su étonner l’oiseau

Qui comblait le vide de mes pensées

Et à peine éclose de son absence

J’écrivais aux bernaches

Pour que l’on m’arrache d’un temps

Qui me mangeait

Et me faisait vivre de profil

Dans les trouées décisives et nues

Des raisons d’être

Loin tellement loin des roses

Alors je lui réclamais l’espace

Et la nécessité des mains

Que je lui abandonnais

Donnait naissance à des fenêtres

A des maisons

Qui deviendraient loin des villes

La matière amoureuse que l’on pénètre

L’haleine doucement chantante d’une vie facile

Barbara Auzou.

PAPIER JOURNAL


Malgorzata Lazarek - Google Search

 

PAPIER JOURNAL

 

Comme du laçage des blés l’accordéon la déplie

du coin de porte-cochère pour trouver le coquelicot épanoui

Quelques pièces du dernier poème sont tombées dans l’étui à violon

Laisse ton menton appuyé à l’horizon

 

Niala-Loisobleu – 26 Mars 2020

MARINE AMARRE


MARINE AMARRE

Un seul Capitaine

le fond tenu entre deux mains peignant ses algues abdominales

Une coquille de fleur souffle ses mouvements d’anémone

au jeu des bulles pour faire sourire l’enfant qu’elle porte

Le trait d’argent brun et rose qui apparaît en nage vit dans son paysage subaquatique

sous lui une épave, les dernières guerres finissent par mourir

alors que les spermatozoïdes jouent à la marelle en suivant le compas

Ma Néréide sort du sable à l’estran..

Niala-Loisobleu – 26 Mars 2020