ENTRE TIEN EMOI 122


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ENTRE TIEN EMOI 122

 

En quoi mes mains sans te dessiner sauraient-elles ouvrir l’obscur, les questions n’affluent plus devant la présence de ton je nous clair. Ton sein fruité confine un battement de ta voie dans mon oreille…la nuit sera plaine .

Niala-Loisobleu – 24 Mars 2020

L’EVOLUTION


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L’EVOLUTION

Venues d’un plafond pariétal leurs mains se sont prises en gardant  de quoi écrire à partir de la braise

Ponctuant leur quotidien un fruit de grenade dégoupillé pousse au naturel

La lune danseuse, le feu ancestral un soir comme tous les autres, nus jusqu’à l’os les voilà évidant le grand arbre pour remonter de la source à l’estuaire

Ses feuilles écrites couvrent les maisons qu’il peint, leurs corps zébrés de traits de lumière qu’ils percent dans les points noirs, surtout ne pas contaminer la densité respiratoire comprise entre chacune de leurs étreintes

L’andalou collé au mur par le barbare congénère, déroule sa pompe sur les fleurs défiant la sécheresse d’une absence d’amour libre

le fond de ruche monte en alvéole

les serpents se sont enfuis à la conquête des paradis proposés par les sites de rencontre

les pierres peuvent-être soulevées pour bâtir la grande lanterne

ils ont dans leur temporel une forme d’éternité propre à s’adouber en un seul

Ils ont comme tout un chacun l’hérédité du concept et l’affrontent en richesse pas en ennemie

 

Niala-Loisobleu – 24 Mars 2020

 

 

 

 

 

 

M’AIME ACTE


Un jardin de chaque côté, Vincent vibre, l’instant rassemble. Il faut sortir Narcisse du reflet. L’image est sur l’autre rive. Conséquente. Tout est réuni dans ses traits. Principalement ce qui fait refus.

Les iris sont ardents, St-Rémy a gonflé leurs rizomes de cris qui se sont mariés à ceux de Camille. Les voici dans la pierre aux tympans des étapes.

J’arrache une dizaine d’entre eux et les fais traverser de l’autre côté.

Il n’y a qu’un seul jardin sans distance qui coupe.

Niala-Loisobleu – 24/03/20

REQUIEM


 

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REQUIEM

 

J’étais jeune

impétrant face  au testament

la mer a multiplié son sel

et le soufre a purifié ne gardant de l’utile qu’un baluchon vide au bout du bâton

L’heure est venue, adieu la Cayenne

bonjour le silence

je demande un modeste accès à la Beauté au bon gré du vent.

 

Niala-Loisobleu – 24 Mars 2020

 

PARADIS PERDU


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PARADIS PERDU

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Les branches s’écartaient pour nous

laisser passage en retenant

délicatement nos cheveux

et nous proposaient des cerises

dont le jus coulait sur nos joues

C’était il y a si longtemps

à peine si je me souviens

il a fallu qu’on me raconte

et que je retrouve des traces

dans les peintures et chansons

J’étais un enfant mais j’avais

toutes les forces d’un adulte

et tous ses désirs je passais

de mère en fille et déposais

des bébés poisseux dans leurs bras

Tout cela semble disparu

et pourtant tout cela perdure

entre le miroir et l’image

entre le rêve et le réveil

entre la page et l’impression

Les ronces nous griffaient sans nous

infliger la moindre souffrance

dessinant des fleurs sur nos peaux

que les amoureux effaçaient

en buvant les perles du sang

La main dans la main nous courions

entre les déserts et les sources

choisissant les uns pour les autres

les fruits des arbres du savoir

dont nous comparions les saveurs

J’étais à l’aise dans mon corps

j’en connaissais tous les organes

les maladies étaient amies

je goûtais fièvres ou frissons

dans des lits de boues et de feuilles

Où était-ce ne saurais dire

si loin de tout si près de toi

jouissant du chaud comme du froid

j’ai perdu la clef de la grille

et j’erre comme une âme en peine

 

Michel Butor