SOUS LE REGARD DES ANEMONES
Dans l’entrée les parapluies sont repliés et la tenture de la portière tirée sur la porte palière coupe l’intrusion de tout oeil collé à la serrure. L’accès aux pièces de l’habitation passe sur l’amorti des tapis. Le long des murs les tableaux signalisent le parcours de décrassage sociétal, accentué par les carrefours emblématiques du tombé vestimentaire, plus on approche du salon et plus le linge laissé en cours de route parle sans ambages. Fautes de fessiers des chaises ont retenu une pièce de tissu, face au canapé qui garde un moulage de notre passage nous voici réunis en quatre mains
C’est ton rêve et le mien en une seule partition qui alanguit les anémones
Les champs repliés derrière les haies fleuries abritent la douceur des passereaux nichés en secret, un cheval monte la colline, l’herbe a beaucoup poussée, elle remonte à la base des pommiers en diversifiant le blanc et noir des meuhs, de rousseur, d’ocres et roseurs de riches mamelles lourdes de promesses. Sur la chaux des murs les trémières se détachent entre le colombage et sur le torchis, glissant leur sudiste atmosphère. c’est simple, la nature se confond en toute complicité. Quelque chose de Bovary passe par la chatière. Le chat franchit la ligne de ceinture en dressant ses moustaches. Comme un babillage d’enfant le chiffon rose de sa langue sourit, le vent en récupère l’heureuse opportunité. Il faut bien qu’il se mette du bon côté
Musique planante
le clavier ouvre les jambes
une marguerite en profite pour diffuser son pronostic
A la folie, passionnément répète-elle en boucle
Le chien peut courir après le papillon sans être dérangé …
Niala-Loisobleu – 1er Mars 2020

L’ombre qui sort des murs
Arrive au sommet des collines
mais c’est la lumière
Qui retombe sur la moisson
Qui déborde de la vallée
Fidèle à notre rêve…
Dis-moi que juste à temps les hommes noueront leur mouchoir sur l’amertume pour ne pas mourir de dos
Et que les eaux qui passent par la vallée prendront le temps d’une digue
Dis-moi qu’après le cheval fou on ne peut en arriver à tuer l’enfant-fée que tout irrigue dans la coudée d’un coin de brume
Et que la vie est un grand spleen monté à cru qui chevauche loin sa belle faculté de synthèse
Dans les anémones alanguies
Barbara Auzou.
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Je peux te répondre oui au possible de cette histoire qui, en vérité n’est qu’acte de notre course terrestre. La gamme qu le vent glisse sous les couvertures ne s’en prend pas à l’enfant né et en corps moins à celui qui naîtra de l’étreinte en cours. C’est une symphonie relevant l’incompatible de la vie pour en corriger le couac. A cheval de labour, à bateau en papier, à foi irréfragable.
La vie ne saurait trouver son absolu dans la médiocrité. Il lui faut des armatures inoxydables, des assauts aux couteaux, des vagues scélérates pour initier le doigté, la caresse propre de la fusion dans le tremblement des réverbères du pouls…
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