L’EPOQUE 2020/5: LE POUVOIR DE L’OISEAU


L’EPOQUE 2020/5: LE POUVOIR DE L’OISEAU

 

Après les Époques 2018 et 2019, voici le cinquième de cette nouvelle Époque 2020 avec BARBARA AUZOU : LE POUVOIR DE L’OISEAU  . Merci de considérer que le poème est indissociable du tableau et vice-versa…

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L’EPOQUE 2020/5 
Le Pouvoir de l(Oiseau
Niala
Acrylique s/toile 61×50

 

Dehors a les yeux tristes mon Amour

Il est étourdi par la nostalgie de tout

Et vit comme un agneau égorgé

Et pour que tu existes

Comme un dernier soleil sur ma bouche

Je t’ai habillée de branches de cerisier

Et de feuillages

J’ai convoqué l’oiseau  lui seul sait

Les rituels du passage  l’escalier

Qui mène aux prunelles de l’éternité

Il sait tes tramways  tes colonnes brisées

Et la plaie de tes mains que les plafonds rongent

Il y a des femmes qu’on veut dénuder de leur peau

D’autres avec lesquelles on bâtit des maisons

De pierres autrement charnues que des songes

Et je n’ai d’horizon que ce silence accru

Quand tu t’assois dans ta vie 

Et dans mon regard comme un cheval sauvage

 

Barbara Auzou

PAR ECHAPPEES DES FORTIFS


 

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PAR ECHAPPEES DES FORTIFS

 

Paris n’est pas en corps clos par sa ceinture verte

Les Maréchaux en revanche la tourne en boulevards comme une fille à soldats

C’est la faute de la grosse Bertha qui en cette année la canonne

Le bon Rousseau en rage derrière son octroi, obligé de contrôler le passage quand on est habité par un fabuleux voyage de concert avec un facteur Cheval, ça pue le côté étriqué d’un administratif concept

Et l’Epoque s’évade avant l’Exposition Coloniale aux goûts un tantinet esclavagistes. il faut glisser de l’exotisme dans les corsets et les faux-culs pour laisser l’authenticité des somptueuses touffes préservées lâcher le pouvoir de leur voyage

Aujourd’hui le tour opérator démolit le monde et le rasoir saccage les savanes fauves des grandes lionnes, quel sacrilège, je remonte ton grand fleuve cher Douanier au moment où il se pourrait que l’espace Shengen cadenasse

J’ai ton ombre dans la poche, avec le caillou, qui me taquine le vélo, ô Henri, et le reptile de mon calecif soulève le couvercle en se disant flûte, sortons-en…

Niala-Loisobleu – 1er Mars 2020

SOUS LE REGARD DES ANEMONES


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SOUS LE REGARD DES ANEMONES

Dans l’entrée les parapluies sont repliés et la tenture de la portière tirée sur la porte palière coupe l’intrusion de tout oeil collé à la serrure. L’accès aux pièces de l’habitation passe sur l’amorti des tapis. Le long des murs les tableaux signalisent le parcours de décrassage sociétal, accentué par les carrefours emblématiques du tombé vestimentaire, plus on approche du salon et plus le linge laissé en cours de route parle sans ambages. Fautes de fessiers des chaises ont retenu une pièce de tissu, face au canapé qui garde un moulage de notre passage nous voici réunis en quatre mains

C’est ton rêve et le mien en une seule partition qui alanguit les anémones

Les champs repliés derrière les haies fleuries abritent la douceur des passereaux nichés en secret, un cheval monte la colline, l’herbe  a beaucoup poussée, elle remonte à la base des pommiers en diversifiant le blanc et noir des meuhs, de rousseur, d’ocres et roseurs de riches mamelles  lourdes de promesses. Sur la chaux des murs les trémières se détachent entre le colombage et sur le torchis, glissant leur sudiste atmosphère. c’est simple, la nature se confond en toute complicité. Quelque chose de Bovary passe par la chatière. Le chat franchit la ligne de ceinture en dressant ses moustaches. Comme un babillage d’enfant le chiffon rose de sa langue sourit, le vent en récupère l’heureuse opportunité. Il faut bien qu’il se mette du bon côté

Musique planante

le clavier ouvre les jambes

une marguerite en profite pour diffuser son pronostic

A la folie, passionnément répète-elle en boucle

Le chien peut courir après le papillon sans être dérangé …

Niala-Loisobleu – 1er Mars 2020

ICI ET PAR LA


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ICI ET PAR LA

Assise dans la partie encore noire elle se voit déjà à l’avant du bateau voguant vers le bleu

Reste un peu de temps au vent pour se lever, elle goûte au bonheur d’une nuit calme qui l’a reposé

Le chien s’impatiente derrière la porte qu’il frôle de la truffe, pressé d’avoir droit à sa première caresse

Une à une les étoiles se couchent pendant qu’aux fenêtres les lumières se lèvent, une chanson d’amour passe sur les ondes, je pose mon sac sur le pont, vérifie les écoutes et hisse la voile avant de remonter l’ancre en relisant ton chaud poème d’hier, mots d’amour écrits dans ma peinture fraîche, le véritable Pouvoir de l’Oiseau en temps que signe de renaissance apparaît

L’accordéon respire aux doigts d’une guitare, mes lèvres caressent tes seins couchés en travers du lit, le phare tourne son rayon solaire sur l’horizon qui s’élève

Bonjour Ma…nous voici en Mars, les arbres se revêtent de vie.

Niala-Loisobleu _ 1er Mars 2020