ÊROS SUSPENDU


René Char

 

 

ÊROS SUSPENDU

 

La nuit avait couvert la moitié de son parcours.
L’amas des cieux allait à cette seconde tenir en entier dans mon regard.
Je te vis, la première et la seule, divine femelle dans les sphères bouleversées.
Je déchirai ta robe d’infini, te ramenai nue sur mon sol.
L’humus mobile de la terre fut partout.

Nous volons, disent tes servantes, dans l’espace cruel, — au chant de ma trompette rouge.

René Char

3 réflexions sur “ÊROS SUSPENDU

    • Le billard céleste tire sa bordée de boules
      éclairs
      des corps d’étoile qui s’allument
      Du ventre tenu aux cheveux, dévale le cri des loups
      les continents s’espacent dans la montée des eaux
      Je vois la branche pointer ses yeux…
      Ce bon jour bouleverse, Ma.

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