TAPIS-VOLANT


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TAPIS-VOLANT

Au matin qui succède, gardons le trait d’union du voyage au-dessus des attentes d’une nuit étoilée. Tes yeux à la proue ont fendu l’obstacle en allant au-delà de la question. Je me souviens avoir baissé les miens quand tu as suivi la vague en chaîne de ta poitrine. Merveilleux bébés-nageurs qui rient de pouvoir s’ébattre librement.En survolant la flèche des cathédrales, le rayon montant du choeur s’est fait traceur. Ces oasis de verts et d’ocres rouges mêlés ondulent en corps dans la mouvance de ton ventre-fruitier. Comme la voie du chameau dodelinant sur la crête des dunes. Les coussins de la couche sont saupoudrés des parfums d’amour du raisin pressé. Quand tes reins musiciens à mes manuelles saccades plastiques laissent à la toile le symbole vierge de l’étreinte des âmes. J’ai peint au rythme de tes poings porteurs du cri. Le cuivre des peaux en brille. Pas de servants ni de servantes, les corps que les soies de l’arbre mettaient à table étaient à l’acoustique du tréfonds originel. Des petits-enfants au front ceint de couronnes de fleurs plantaient le rire à l’aube du vent porteur. D’autres ouvraient les jets d’eau des patios aux coeur des villages-blancs. Le taureau tranquille dépassant le labyrinthe de la pointe des cornes. Quand le muezzin a appelé à la prière j’avais laissé mon front dans l’herbe de ta prairie. Je me rappelle la pression de tes mains me gardant au chevalet de tes jambes.

Niala-Loisobleu – 14 Janvier 2020

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