LE PASSE DE MA RUE
Les chapiteaux démontés du roman
la table des matières se vide
Je retourne dans mes culottes courtes, dessous le tablier, nez aux carreaux, ce qu’il me reste du passé est si riche qu’à l’à venir j’aurais plus pour te dire pourquoi tu es ma rue, mon enfilade à trottoirs, mon tir à l’arche, mes ponts , mon quai, mon jardin public, ma porte-cochère, le cinquième de la chambre de bonne par l’escalier de service, mon vasistas et l’eau au bout du couloir, la cour où le rebond des balles m’attire quand tu te penches au dérobé des bretelles
Mes quat’saisons dans la charrette en jardin potager, puis sur deux roues voisines tant de fleurs que le cheval du bougnat veut plus charrier les sacs de boulets pour rester à sentir
T’ai dit les repasseuses et leur gouaille à culotte fendue, les formes de la boulangère lâchant ses vapeurs par le soupirail devant la meule du rémouleur et le cri d’ouverture du vitrier qui nie l’adultère de sa liberté
Le papier à musique des chanteurs de rue, violons d’un couloir de métro, accordéon aveugle au regard planté dans l’espoir que la lutte sociale arrête la fantasmagorie du pouvoir
J’ai grandi dans tout ça pour voir la frime prendre corps et s’installer au pouvoir, ainsi font trois p’tits tours et puis s’en vont, à moins que ben non
Ainsi te revoilu ma rue, plus poilue qu’à la tranchée de vers d’un
Laisse moi t’atteler en équipage, le rossignol chante à minuit, il est pas trop tard pour sauver ce qui reste de dignité, je tire les papillons des épingles des empailleurs pour rappeler que la soupe populaire à plus élevé le social que le cinéma d’allocs d’une assistance qui endette…
Niala-Loisobleu – 7 Janvier 2020



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