
LONG DE JAMBE
Etendu
le quai s’amarre à l’onde comme une attache d’un autre sens
complicité
chacun de tes pas mène au large
ou
guilleret sautille à la lande
le rire non amorti par la bruyère
Autre effet
la liberté de se sentir librement encordés l’un à l’autre
émancipe un bien-être positivement évolutif que d’aucuns se perdent à rechercher dans une des formes de paradis artificiel
c’est gratuit ce qui rend la consommation bénéfique à l’addiction
De cet endroit où tu es assise, le déroulé de ta jambe totalise un espace infiniment plus long que je pourrais couvrir dans un quelconque moyen de locomotion
en plus t’es sleeping et on va loin en demeurant à quai
et les signaux du face-à-main, en m’envoyant ton image, se font si distincts de la nouvelle catastrophe gouvernementale, que tu représentes une retraite indiscutable
Ainsi le quotidien se patchwork de nombreux petits-bonheurs cousus solidement
Le galbe de ce membre éminent se meut au rythme de la vague
de l’orteil à l’aine en habillant le squelette des jours de charnu mobile
que le peignoir en tombant coupe toute phrase inutile en squattant la bouche
Reste assise, mes lits de pierre montent au toit…
Niala-Loisobleu – 30 Décembre 2019
La lumière m’a pourtant donné de belles images des négatifs de nos rencontres. Je t’ai identifiée à des êtres dont seule la variété justifiait le nom, toujours le même, le tien, dont je voulais les nommer, des êtres que je transformais comme je te transformais, en pleine lumière, comme on transforme l’eau d’une source en la prenant dans un verre, comme on transforme sa main en la mettant dans une autre. La neige même, qui fut derrière nous l’écran douloureux sur lequel les cristaux des serments fondaient, la neige même était masquée. Dans les cavernes terrestres, des plantes cristallisées cherchaient les décolletés de la sortie.
Ténèbres abyssales toutes tendues vers une confusion éblouissante, je ne m’apercevais pas que ton nom devenait illusoire, qu’il n’était plus que sur ma bouche et que, peu à peu, le visage des tentations apparaissait réel, entier, seul.
C’est alors que je me retournais vers toi.
Réunis, chaque fois à jamais réunis, ta voix comble tes yeux comme l’écho comble le ciel du soir. Je descends vers les rivages de ton apparence. Que dis-tu? Que tu n’as jamais cru être seule, que tu n’as pas rêvé depuis que je t’ai vue, que tu es comme une pierre que l’on casse pour avoir deux pierres plus belles que leur mère morte, que tu étais la femme d’hier et que tu es la femme d’aujourd’hui, qu’il n’y a pas à te consoler puisque tu t’es divisée pour être intacte à l’heure qu’il est.
Toute nue, toute nue, tes seins sont plus fragiles que le parfum de l’herbe gelée et ils supportent tes épaules. Toute nue. Tu enlèves ta robe avec la plus grande simplicité. Et tu fermes les yeux et c’est la chute d’une ombre sur un corps, la chute de l’ombre tout entière sur les dernières flammes.
Les gerbes des saisons s’écroulent, tu montres le fond de ton cœur. C’est la lumière de la vie qui profite des flammes qui s’abaissent, c’est une oasis qui profite du désert, que le désert féconde, que la désolation nourrit. La fraîcheur délicate et creuse se substitue aux foyers tournoyants qui te mettaient en tête de me désirer. Au-dessus de toi, ta chevelure glisse dans l’abîme qui justifie notre éloignement.
Que ne puis-je encore, comme au temps de ma jeunesse, me déclarer ton disciple, que ne puis-je encore convenir avec toi que le couteau et ce qu’il coupe sont bien accordés. Le piano et le silence, l’horizon et l’étendue.
Par ta force et par ta faiblesse, tu croyais pouvoir concilier les désaccords de la présence et les harmonies de l’absence, une union maladroite, naïve, et la science des privations. Mais, plus bas que tout, il y avait l’ennui. Que veux-tu que cet aigle aux yeux crevés, retienne de nos nostalgies ?
Dans les rues, dans les campagnes, cent femmes sont dispersées par toi, tu déchires la ressemblance qui les lie, cent femmes sont réunies par toi et tu ne peux leur donner de nouveaux traits communs et elles ont cent visages, cent visages qui tiennent ta beauté en échec.
Extrait de nuits partagées/Paul Eluard…
Intacte à l’heure qu’il est, Mon….
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Quand tu choisis Grindel je suis immédiatement mis à nu en quelque endroit où je me trouve.
Là j’en ai la peau arrachée, me voilà l’écorché d’amour au plus haut sens du comblé
Pour dire juste, je dis que tu viens de me faire jouir l’âme d’un orgasme ignoré des dieux…
Merci Ma, mon tremblement lucide à une juvénilité qui voit au travers.
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