JOUE ET DORS…
Joue et dors, bonne soif, nos oppresseurs ici ne sont pas sévères.
Volontiers ils plaisantent ou nous tiennent le bras
Pour traverser la périlleuse saison.
Sans doute, le poison s’est-il assoupi en eux.
Au point de desserrer leur barbare humeur.
Comme ils nous ont pourtant pourchassés jusqu’ici, ma soif,
Et contraints à vivre dans l’abandon de notre amour réduit à une mortelle providence!
Aromates, est-ce pour vous?
Ou toutes plantes qui luttez sous un mur de sécheresse, est-ce pour vous?
Ou nuages au grand large, prenant congé de la colonne?
Dans l’immense, comment deviner?Qu’entreprendre pour fausser compagnie à ces tyrans, ô mon amie?
Joue et dors, que je mesure bien nos chances.
Mais, si tu me viens en aide, je devrais t’entraîner avec moi, et je ne veux pas t’exposer.
Alors, restons encore…
Et qui pourrait nous dire lâches?
René Char

Fendu comme un sourire/ Barbara Auzou.
Il sera temps de nous plaindre doucement
Enroulés sur notre présence en creux
Grignotés par son cri muet quand
La mer chargée de hauteur inversée
Viendra nous chanter l’indécence
De ce qui s’en va roulé
Sans jamais revenir
Le jouir
Le corps avec un vrai coeur dedans
Et les mains qu’on baisa dévotement
Droit dans les yeux
En attendant croquons le pain
Chaud des veines au goût d’éternité
Dans ce léger envol d’écume fendu
Comme un sourire
15/12/2019
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Du chien ce cran
cerisant à l’oreille
pour fruiter aux lèvres
un sourire sanguine tirant sur le car main…
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