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LE VIEILLARD ET LES TROIS JEUNES HOMMES

Un octogénaire plantoit. «
Passe encor de bâtir; mais planter à cet âge!
Disoient trois jouvenceaux, enfants du voisinage;

Assurément, il radotoit.

Car, au nom des
Dieux, je vous prie.
Quel fruit de ce labeur pouvez-vous recueillir?
Autant qu’un patriarche il vous faudroit vieillir.

A quoi bon charger votre vie
Des soins d’un avenir qui n’est pas fait pour vous?
Ne songez désormais qu’à vos erreurs passées;
Quittez le long espoir et les vastes pensées;

Tout cela ne convient qu’à nous.


Il ne convient pas â vous-mêmes.
Repartit le
Vieillard.
Tout établissement
Vient tard, et dure peu.
La main des
Parques blêmes
De vos jours et des miens se joue également.
Nos termes sont pareils par leur courte durée.
Qui de nous des clartés de la voûte azurée
Doit jouir le dernier?
Est-il aucun moment
Qui vous puisse assurer d’un second seulement?
Mes arrière-neveux me devront cet ombrage :

Eh bien! défendez-vous au sage
De se donner des soins pour le plaisir d’autrui?
Cela même est un fruit que je goûte aujourd’hui :
J’en puis jouir demain, et quelques jours encore;

Je puis enfin compter l’aurore

Plus d’une fois sur vos tombeaux. »
Le
Vieillard eut raison : l’un des trois jouvenceaux

Se noya dès le port, allant à l’Amérique;
L’autre, afin de monter aux grandes dignités,
Dans les emplois de
Mars servant la
République,
Par un coup imprévu vit ses jours emportes;
Le troisième tomba d’un arbre
Que lui-même il voulut enter;
Et, pleures du
Vieillard, il grava sur leur marbre
Ce que je viens de raconter.

Jules Laforgue

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    Partis pour rester
    Francis Cabrel
    Y’a quelqu’un d’autre dans ta glace
    Entre les potions et les crèmes
    Tous les petits pots qui s’entassent
    Tu vois le temps est passé quand même
    On croyait faire du surplace à ça on s’en est donné de la peine
    On se dépense, on se démène et même sous les pas d’une reine
    La grande aiguille se déplace
    On va viser l’éternité
    On est tellement bien ici
    On va tout faire comme si
    On était partis pour rester
    Entre les KO du parcours
    Les demi-tours, les impasses
    Les grandes nuits, les petits jours
    Et tout ce qui raye la surface
    On tombe chacun à son tour
    Entre les griffes du rapace
    Le seul remède c’est l’amour
    D’ailleurs, c’est pour ça qu’on court
    D’un bout à l’autre de l’espace
    On va viser l’éternité
    On est tellement bien ici
    On va tout faire comme si
    On était partis pour rester
    (Rester, rester, rester)
    On n’est même pas pressés
    (Rester, rester, rester)
    Dans un coin de mes pensées
    Une vie à t’enlacer
    Mille fois recommencer
    Et c’est pour ça qu’on va rester, rester, rester
    J’aurais aimé te l’apporter
    Sur un beau coussin de dentelle
    La niche où se cachent les clefs
    De la mécanique éternelle
    Mais l’horloge est hors de portée
    Et ce n’est pas là l’essentiel
    Elle peut continuer de tourner,
    Et elle peut tout emporter
    Je te trouve chaque jour plus belle
    On va viser l’éternité
    On est tellement bien ici
    On va tout faire comme si
    On était partis pour rester
    (Rester, rester, rester)
    On est loin d’être lassés
    (Rester, rester, rester)
    Dans un coin de mes pensées
    Une vie à t’enlacer
    Mille fois recommencer
    On va rester, rester, rester
    On n’est même pas pressés
    (Rester, rester, rester)
    Pour tous ceux qu’on a blessé
    Qu’on aurait dû embrasser
    Autant tout recommencer
    On va viser l’éternité
    On est tellement bien ici
    On va tout faire comme si
    On était partis pour rester

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