Le port de La Rochelle – 1934 – Louis-Michel Denèfle
EMBARCADÈRE
Du bout de cette scène quand volaient les derniers linges, j’ai coupé le son des pleurs d’une femme qu’on battait
La voûte des arbres à la correspondance du Châtelet tiendrait la grande Ourse en état de rouler que ça collerait avec mon imagination d’enfant
Je crois qu’il faut connaître le cri du loup sur une montée pierreuse occitane pour dire qu’on dira ce qu’on veut du Pyla; ça ne changera pas mon sentiment qu’un tas de sable ne possède rien de ce qui fait ce cri là
Comme la poussière des battages qui vient se coller à la transpiration
Elle appelle aux meules pour le guilledou
Devant le Louvre j’ai marché en me tenant rive-gauche, le bon côté de la Seine, l’Institut a choisi la vraie célébrité en partant de Lutèce jusqu’à St-Germain-des-Prés. En mettant leur tête dans l’eau les essences publiaient le ban pour marier la voile. La femme que j’ai vu faire l’amour sous le Pont-Neuf avait cette odeur fluviale qu’on n’explique pas
L’eau me fascine
Mon père m’a donné cette émotion j’avais 1 an , dans la loge de ma grand-mère il y avait un grand tableau du port de La Rochelle au dessus du buffet, il l’avait peint comme pour mettre le 51 rue de Verneuil en embarcadère. J’en ai le morceau sauvé. Ma belle-soeur cette horreur, l’avait récupéré à sa mort. Il était peint sur du contreplaqué, le trouvant trop grand elle l’a fait scié
Pourtant dès que j’ai commencé à faire les caniveaux, j’ai eu une idée de la femme qui l’élevait à égalité de l’homme
Son creux tellement plein.
Niala-Loisobleu – 03/12/19



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