JE TE BLUE


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JE TE BLUE

 

La caisse longue au bord du trou réclame des pelletées

oui me reste de cette graine à enfanter

tout du rein

Anémone comme ton herbe pauvre m’enrichies

après tout libre chacun pour sa con session

je m’y prolonge pour éternité sans jamais bailler

 

Illustration : « Mon-hôte -est-ras-de-quat-sous » Niala (2018)

 

Niala-Loisobleu – 15/11/19

 

I Love You More Than You’ll Ever Know

Si je te quitte, bébé
If I ever leave you, babyVous pouvez dire que je vous l’ai dit
You can say I told you soEt si jamais je te faisais mal
And if I ever hurt youVous savez, je me suis blessé aussi
You know, I hurt myself as well

Est-ce un moyen pour un homme de continuer?
Is that any way for a man to carry onPensez-vous que je veux que mon bien-aimé soit parti
Do you think I want my loved one goneDit je t’aime
Said I love youPlus que tu ne le sauras jamais
More than you’ll ever know

Plus que tu ne le sauras jamais
More than you’ll ever know

Quand je ne gagnais pas beaucoup d’argent
When I wasn’t making much moneyVous savez où mon salaire est allé
You know where my paycheck wentTu sais, je l’ai apporté chez toi, bébé
You know, I brought it home to you, babyEt je n’ai jamais dépensé un centime
And I never spent a red cent

Est-ce un moyen pour un homme de continuer?
Is that any way for a man to carry onPensez-vous que je veux que mon bien-aimé soit parti
Do you think I want my loved one goneDit je t’aime
Said I love youPlus que tu ne sauras jamais, oui
More than you’ll ever know, yeah

Plus que tu ne le sauras jamais
More than you’ll ever know

Maintenant écoute cette
Now listen to thisJe n’essaie pas d’être n’importe quel homme
I’m not trying to be just any kind of manNon, je ne suis pas
No, I ain’tJ’essaye juste d’être quelqu’un
I’m just trying to be somebody

Vous pouvez aimer, faire confiance et comprendre
You can love, trust and understand

Je sais, je sais, je sais que je peux être
I know, I know, I know that I can be

Une partie de vous que personne ne pouvait voir, ouais
A part of you that no one else could see, yeah

Mais je dois vous entendre dire
But I gotta hear you say

Je dois vous entendre dire
I got to hear you say

C’est d’accord
It’s alright

Je ne suis que chair et sang
I’m only flesh and bloodMais je peux être tout ce que vous exigez
But I can be anything that you demandJe peux être roi de tout
I can be King of everythingOu juste un petit grain de sable
Or just a tiny grain of sand

Maintenant dis-moi
Now tell me

Est-ce que de toute façon, un homme peut continuer?
Is that anyway for a man to carry onPensez-vous que je veux que mon bien-aimé soit parti?
Do you think that I want my loved one goneje t’aime
I love youPlus que tu ne le sauras jamais
More than you’ll ever know

j’ai dit je t’aime
I said I love you

Je t’aime, je t’aime, hé
I love you, I love you, hey

Je ne veux personne d’autre que toi
Don’t want nobody else but you

 

ASSEMBLAGE


A peine de force dans le voltage ne suffit à réduire certaine puissance latente

La vraie taille se mesure au gabarit du passage de la montagne

Quand l’enfant libére son cerf-volant des oreilles de l’amarre.

Niala-Loisobleu – 15/11/19

ARROSAGE DU MATIN


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ARROSAGE DU MATIN

Ses lèvres frémissantes au bec

le haut-bois enfoncé jusqu’aux hanches tire de douces couleurs de l’eau

Au bas du doute le chien allongé de tout son long étanche

à peine si l’on entend la paisible transpiration  au vase communicant

Les immortelles déversent depuis les poutres

accompagnant le vélo dans la descente des mains du guidon

Tu me dis timbre-moi

je suis prête à m’expédier.

Niala-Loisobleu – 15/11/19

ESQUISSE


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ESQUISSE

 

Mes pensées dans tes poches précisent les contours du tableau

ce froid qui pique affûte le dessin

l’arbre porte de l’oiseau plus que grain à moudre

j’irai bien voir ce que mon pied est en mesure de supporter.

 

Niala-Loisobleu – 15/11/19

AINSI


Les pieds qui sautent dans les fossés éclaboussent à côté.

La face de mon Amour est droite en haut de la verticale de mon coeur.

Les fumées noires de suies étrangères sont tactiques.

Le poisson qui vole au violon est de Chagall…

N-L – 14/11/19

LE GRAND JEU


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LE GRAND JEU

Ce je ne sais quoi d’inconsistant qui flotte sur les quartiers proches des gares

— la fécondité des grands nuages blancs de juin sur les prairies vertes, tout mangés d’azur sur les bords comme des veines bleues qui deviennent lait dans une mamelle

— ce tendre glacis d’eau sur les yeux, sur les lèvres, cet ombilic de Vénus anadyomène par où baignera toujours pour moi dans quelle eau-mère la plus touchante
des femmes

— le hérissement soudain des eaux et des feuilles dans la lumière poudreuse d’un matin d’été brumeux le long des prairies couchées et des saules des grands
fleuves

— ce choc au cœur devant les paysages solennels de clairières, plus émouvantes entre les lisières de forêts rangées que le champ de bataille encore vierge,
le concert prodigieux de silence qui sépare deux armées avant le chant de la trompette

— ce tendre rose de fleur, cette effusion de pétales qui s’éveille au cœur du métal chauffé et rougit pour moi seul les grands drapeaux de tôle, l’estampage
immaculé des arums et des lis,

— le crépuscule soudain, la petite mort mélancolique des cloches dans les après-midi écrasés de soleil des dimanches — les grands sphinx qui s’allongent au
crépuscule sur les étangs brumeux des stades

— le front à perte de vue sur les plaines d’un bois de légende comme le mur d’une cataracte de silence

— aux douze coups de minuit le fantasme interdit d’un théâtre d’or et de pourpre, glacé, nacré, cloisonné, lamelle comme un coquillage, déserté comme
une termitière après l’égorgement rituel, dans un maëlstrom de pinces et de griffes, du couple royal

— les délirantes géométries euclidiennes des gares de triage

— les majestueuses processions de meubles d’un autre âge, les grands charrois de lits-clos des trains de marchandises,

— le visage souverain, clos et scellé comme un marbre, d’un coureur de demi-fond suspendu au-dessus d’un virage, comme un homme qui plonge à cheval dans la mer

— le mancenillier abondant des lustres de Venise

— le charme des forêts désaffectées des environs de Paris, où parfois un seul château d’eau veille sur d’immenses solitudes

— j’ai parfois songé à retourner ces vignettes obsédantes, ces tarots d’un jeu de cartes fourbe

— à chercher pour qui ces figures à jamais en moi singulières pouvaient n’avoir qu’un même envers.

 

Julien Gracq

POUVOIR D’EMPAN


 

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POUVOIR D’EMPAN

 

Du brouillard en effiloches

clef glissée dans l’outil

Rien à peindre de particulier

juste toiletter le visage de ma palette

je pousse la porte et recentre son axe

L’espace de noir est si court que j’ai déjà la main au volet

terrifiant ce qu’un rien de compliqué peut avoir de pouvoir de confusion

j’aurai pu me laisser convaincre que j’avais tort

mais un arbre bleu oser vouloir le faire gris noir c’est insensé

 

Niala-Loisobleu – 13 Novembre 2019

 

ENTRE TIEN EMOI 116


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ENTRE TIEN EMOI 116

 

Celui-ci se glisse quelque peu transi dans le chaos. Sans fermer les doigts. L’élan présent de l’oiseau accroché au revêtement des branches départementales. La nature de l’arbre tient au flottage dont on fait la coque. Avec le cerisier à gain, les voiles s’accrochent aux oreilles comme une chanson qui se tient de printemps dans l’absence de saison propre. A force d’eau l’almanach est juste bon à faire du papier mâché. Un pont qui prendrait l’eau en matière de construction navale c’est de l’aberration chromatique qui ne fait que des effets d’optique en décomposant la couleur en bandes au point de se retrouver noyé. Le sauvetage en appelle à remettre les choses ordre. Une eau douce au creux de l’épaule. Pour aller remplir la cavité de l’aisselle. Tendre rosée dans laquelle bougent des images pileuses. Arrivée  au moulin des seins, au bief central l’adduction motrice ne lâche rien de la marche en noria. Le convoi équin amenant le blé est en route. Allongée sur le dos à m’aime le sol. Un nuage ouateux attrape les mots qui ne servent à rien, la trémie refoule le granulat bâtard, le reblog voit son fil séparé de l’hameçon et les dents de chameaux des likes sont retenus dans la marge à ne pas franchir. Ton ventre en reprenant son bombé sait quand la tripe en se coiffant d’astrakan pour l’hiver n’a pu à se méfier des écobuages. Dans le noir où se repose l’atelier les tubes ne sont pas désallumés. La joue contre la têtière ils suivent la voie nuptiale

Il faut du silence
aux mots
pour ne pas rayer le chagrin

il faut du silence
autour des morts
pour entendre leur vie

Yvon Le Men

Au bord de l’endroit sec accouchant des Eaux-Neuves des offrandes s’élèvent en papillons.

Niala-Loisobleu – 12 Novembre 2019