CASS/HEUR


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CASS/HEUR

Place d’Italie j’ai vécu une de mes deux Ecoles
Estienne
à la pierre lithographique
début de mon autre combat à la guerre finie
presse le coeur mon gars
mes yeux rêvent d’un bleu qui serait de sel
je m’habille de salines
je ne cherche pas de pardon mais de l’amour
Place d’Italie m’en souvienne cette force de vouloir faire
Les mots de Grindel à l’encre sur la pierre
la leçon de Char à l’effort de la presse
Le monde ne peut changer mais durant ma traversée
il aura tenu parole de poésie
le temps de Chagall
Et ce que j’avais trouvé
des monstres n’ayant que le néant pour devise
associés au mic-mac politique
le brûlent avec la valeur humaine
Place d’Italie, j’ai eu la vie en grain de sel …
Niala-Loisobleu – 18 Novemmbre 2019
Les Salines
Il dit « je ne parle pas et mon cœur brûle »
Je voudrais traverser ce pays
Mes yeux sont plein de guerres, à bouche sèche
Et je n’ai pas d’amis
Il dit « je viens de la mine dans la ville »
Je cherche le pardon et l’oubli
Je m’habille bleu sur la poitrine
Je marche vers les salines
Il dit « personne ne m’a vu »
Il dit que les prières nous sauvent
Et qu’il ne se met plus à genoux
Ceux qui m’ont mis au monde
Ne sont plus en vie
Il dit « personne sur terre ne me connaît »
Je ne parle pas et j’ai tout donné
Le monde est plein de ronces
Et ce que je cherchais
Je ne l’ai jamais trouvé
Il dit « je ne parle pas et mon cœur brûle »
Et j’ai

FAUX-REBOND


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FAUX-REBOND

Dans son élan le chien perdit le sens de la pédale, confondant leur rôle propre au plus fort de sa course. On crut que pour lui ça n’était qu’un jeu de se précipiter sur la balle. Pas évident c’est vrai de deviner et surtout voir les élucubrations d’un animal quand on lui a donné à jamais le QI de bête. Alors que l’homme imbécile se serait livrer à son GPS, le canin fauve se paya la planche à poireaux après celle du navet-carotte en sautant dans la soupe comme un presse-purée. Le goût en devint fauve au point de devoir y verser quatre cuillères de bromure pour convenir de la projeter dans les cuisines avant 12 ans. Il y a des matins où le point bas de l’horizon aime le dépassement des fesses.

Niala-Loisobleu – 18/11/19

POURQUOI LA JOURNÉE VOLE


René Char

 

POURQUOI LA JOURNÉE VOLE

Le poète s’appuie, durant le temps de sa vie, à quelque arbre, ou mer, ou talus, ou nuage d’une certaine teinte, un moment, si la circonstance le veut.
Il n’est pas soudé à l’égarement d’autrui.
Son amour, son saisir, son bonheur ont leur équivalent dans tous les lieux où il n’est pas allé, où jamais il n’ira, chez les étrangers qu’il ne connaîtra
pas.
Lorsqu’on élève la voix devant lui, qu’on le presse d’accepter des égards qui retiennent, si l’on invoque à son propos les astres, il répond qu’il est du pays d’à
côté, du ciel qui vient d’être englouti.

Le poète vivifie puis court au dénouement.

Au soir, malgré sur sa joue plusieurs fossettes d’apprenti, c’est un passant courtois qui brusque les adieux pour être là quand le pain sort du four.

René Char

VENUS – Alain Bashung


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VENUS – Alain Bashung

 

A peine construit et fini mon ut en poils drus

que je partais aux dérives d’un désir dirigé

le coquillage pour nourriture c’est céleste me dit Vénus

avec Alain comme marinier

risquait d’mourir de fin

Niala-Loisobleu – 17/11/19

 

Vénus

Alain Bashung

Là un dard venimeux
Là un socle trompeur
Plus loin
Une souche à demi trempée
dans un liquide saumâtre
Plein de décoctions
D’acide…
Qui vous rongerait les os et puis
L’inévitable
Clairière amie
Vaste, accueillante
Les fruits à portée de main
Et les délices divers
Dissimulés dans les entrailles d’une canopée
Plus haut que les nues…
Elle est née des caprices
Elle est née des caprices
Pommes d’or, pêches de diamant
Pommes d’or, pêches de diamant
Des cerises qui rosissaient ou grossissaient
Lorsque deux doigts s’en emparaient
Et leurs feuilles enveloppantes
La pluie et la rosée
La pluie et la rosée
Toutes ces choses avec lesquelles
il était bon d’aller
Guidé par une étoile
Peut-être celle-là
Première à éclairer la nuit
Première à éclairer la nuit
Première à

LA TABLE APPROCHE


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LA TABLE APPROCHE

 

Je devine l’eau  se faisant neuve du brouillard

Seule la pointe d’un sein émerge d’une voix qui me suit

Là émerge la touffe de mon inspiration claire où s’accrochent des crayons de couleurs à tirer des souches

Dans le philtre solaire mes pensées grouillent, ton oeil s’y creuse en suivant les émanations menthes gardées profondément

J’ai accroché ta ligne de vie à mon cou, les croix portent malheur, tes doigts grattent au nouveau tapis dans l’odeur qui se définit lentement au fil des notes de Malher.

 

Niala-Loisobleu – 17/11/19

 

ENTRE TIEN EMOI 117


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ENTRE TIEN EMOI 117

 

Volets étirés sur lit de caresses non-tempérées, alors que le Mickey du réveil gesticulait, elle me regarde, les yeux porteurs de cette question irrépressible: « tu as bien dormi, Mon ? » Sans descendre de cheval je lui montre mon absence au sol. Elle dit pardon, je voulais dire te voilà passant en corps la rivière. Un choeur de Barbarie en file monte des iris, le canard juste voilà qui prouve qu’on peut faire un sans faute. Les contes se pressent de toutes parts, des repasseuses dépoitraillées au bord des faire à repasser sont à l’oeuvre. Quel bel abreuvoir vous avez. Du brouillard s’allume le feu solaire des feuilles d’automne.

Foutez-nous le Père No dehors. La Ste-Vierge faut en changer, si on en faisait plus une histoire de croix sur une bonne première fois. Regarde la vache au taureau elle râle mais des meuhs. Quand le petit oiseau sortit de l’école des Filles ce ne fut que rondes. Oui vas mon chien suis la piste…

Derrière cette musique j’avance la construction de mon existence à la tienne. L’archet décape le tartre de peau morte et fait renaître la blancheur des petits villages au flancs de la montagne. La roulotte est sortie des poussières, les feux sont ambulants, dans chaque arbre un pinceau s’empoile d’un vrai rêve, les fruits de l’abricotier mettent en nappe le Dimanche.

Niala-Loisobleu – 17/11/19

TENTATION DE SAINT ANTOINE 60


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TENTATION DE SAINT ANTOINE 60

à Guy lmpériali

Un intérieur hétéroclite. Fauteuil dépenaillé, oiseaux empaillés. Dehors la rumeur de la grande ville: affiches lumineuses, rampes au néon, textes
publicitaires. Dans cette pyrotechnie de clameurs aiguës, Antoine, vêtu de bure, l’aspect lunaire, hélas, d’un solitaire.

Antoine. — 25 ans que j’habite ce désert.

Cris, flash. Un photographe bondit sur la scène. C’est Vincent, pantalon de velours et lavallière vieux jeu. Antoine est pris dans l’éblouissement du flash.

25 ans depuis mon avènement à la vie monastique.

Vincent. — Aussi avons-nous organisé une «surprise» en ton honneur! Un cocktail avec amuse-gueules. Il y aura la reine de Saba, Evelyne, ton ancien modèle dite Nelly
Bottine et Zenon. Zenon le raisonneur. Tu permets que je rassemble à cette occasion les documents photographiques indispensables?

ÂNTorNE. — Sur quoi, mon Dieu, sur quoi?

VINCENT. — Sur ton rayonnement intime, Antoine, sur ta résistance à la tentation. Tu es le saint qui s’est le mieux accommodé du diable.

Antoine. — Prenez les dix commandements à rebours et vous avez le diable.

VINCENT. — La ville est morte depuis que tu n’est plus là, Antoine. On n’attend plus que toi sur la Place du Tertre. Tous les copains…

ANTOINE (ironique). — Je suis devenu le sujet de prédilection des peintres, De Bekoring van Sint Antonius, même de ceux qui professent le mépris des aperceptions sensibles.
J’ai volé, j’ai forniqué, j’ai tué en peinture… Saint Antoine et son cochon dans la grotte des grotesques !

Ici un grognement.

Vincent. — Que veux-tu, la majorité des gens sont des crétins!

ANTOINE. — Nous sommes tous les échantillons d’une humanité plus ou moins caricaturale. Ne nous induis pas en tentation, donne à chacun sa vocation, dit la prière
dominicale.

Vincent. — Mais aujourd’hui, c’est la grande nouba, Antoine! Il y aura la reine de Saba. Un cocktail avec amuse-gueules, te dis-je, Evelyne et Zenon…

Antoine. — 25 ans que je me suis barricadé dans ce désert.

VINCENT. — 25 ans qu’on ne parle plus que de toi sur la place du Tertre, Antoine. C’est toi qui as orienté le théâtre…

Antoine. — …dans un monde tournant d’absurdes diableries.

Vincent. — Il existe de toi un opuscule:

Imagination plastique Erection maléfique Les objets qui se tordent dans un décor disloqué Antoine (méfiant). — Ce n’est pas vrai. J’ai tout

brûlé.

VINCENT. — Un exemplaire est resté entre les mains

d’Evelyne.

ANTOINE (s’emportant). — La garce! Dis-lui qu’elle me le rapporte, mille milliards de diables, ou je l’encu-curbite !

Vincent. — C’est grâce à Evelyne que tu es devenu le saint le plus en vogue, qui a le cochon pour totem.

Antoine. — Et après? Chaque peintre n’a-t-il pas son totem? animal, végéta], minéral? N’as-tu pas remarqué que tout visage humain est surchargé de
bestialité? Que d’hommes ont pour totem le lion, le tigre, le hibou, le renard, le morse, la grenouille. Que de femmes, la souris, la grue ou la chouette. J’en passe et des
meilleurs.

VINCENT. — Et tu rêves d’un théâtre tatoué comme un totem?

ANTOINE (soudain intéressé). — Le théâtre me tente beaucoup plus que le roman. Chaque scène est un petit tiroir où l’on peut glisser à sa guise tout ce
que l’on voudra. Mon théâtre pourrait s’appeler le théâtre du Tiroir…

VINCENT (satisfait). — Antoine n’est pas mort aux prestiges du théâtre. Viens retrouver dans Rome les enfants de volupté, à la manière dada…

ANTOINE. — Non, je suis l’homme qui a dit non à la vie mondaine.

VINCENT. — Après le dernier bateau, la nouvelle vague.

ANTOINE. — La vague la plus impétueuse se brise sur la vertu du roc.

VINCENT. — Antonin, rappelle-toi Dada, die beriimte kôchin von Bagdad, la diaspora disparue, un drolatique délire de microbe vierge.

ANTOINE. — L’arche de Noé est une construction dada.

Vincent. — Et Dalila, une petite claque sur les fesses de Dalila, la plus dada des Dalila…

ANTOINE (tenté). — Bossuet est certainement dada dans sa querelle avec Fénelon, lorsqu’il appelle la femme un os surnuméraire.

VINCENT. — Je m’en vais chercher la reine de Saba. Dada, marotte, idée fixe, cheval…

Exit Vincent.

ANTOINE (seul). —

Dada a bifurqué dans deux directions différentes: Surréalisme, Existentialisme.

Et voici qu’Antoine s’adresse maintenant directement à son cochon dont il caresse l’échiné:

L’art est toujours sacré lorsqu’il est efficace Espèce d’ignobe salaud d’assassin Y a pas de bon Dieu, la vie est dégueulasse et l’amour, tu le sais, est un tas de crottin

Une rame de papier pour écrire une strophe une rame de métro pour écrire un roman un roman long comme la rue La Fayette où tout adverbe ment interminablement

Difficulté du couple Eternelle maldonne Pour le petit fêtard du monde frelaté l’histoire se corsait d’un air de saxophone où sanglotait sa seule excuse d’exister

Retour de Vincent avec Balkis, la reine de Saba. C’est une belle grande fille, mais qui n’a rien des attributs d’une reine. Elle porte un sac à main qui contiendra sa tenue royale.

VINCENT. — Voici Balkis, majesté femelle devant qui nous n’avons plus qu’à faire comme la tour de Pise. nous incliner…

Balkis. — Bonjour, mon gentil petit anachorète, (confidentielle) tu sais, j’ai apporté en ton honneur ma robe d’or et ma couronne royale (elle montre son sac).

ANTOINE (haussant les épaules avec une grimace de mépris). — Arrière, impératrice des croulants.

Vincent. — Il faudrait persuader notre ami de reprendre ses anciennes activités.

(Balkis va s’asseoir sur les genoux d’Antoine.)

ANTOINE. — 25 ans que je n’ai plus touché une femme. Ça me fait l’effet de toucher un fil électrique. Aïe…

BALKIS. — Mon petit Antoine, rappelle-toi tes équipées dans le corps franc des courtisanes, ton amour des emmêlements fantastiques.

ANTOINE. — Non. La position prescrite pour la procréation est tellement indécente qu’elle fait ricaner les idiots.

Grognement du cochon.

Ici Balkis se déshabillera et la scène suivante se déroulera, sur un fond sonore harmonieux, à mesure qu’elle revêtira la robe d’or et ceindra le diadème
royal…

BALKIS. — Rappelle-toi notre bungalow.

ANTOINE. — C’était un bungalow isolé sous les arbres.

BALKIS. — Voici que te reprend l’allure alexandrine.

ANTOINE. — Fille de haute mer, hagarde et dénudée.

BALKIS. — Vous savez bien qu’Eros brûle l’enfant rebelle.

ANTOINE. — Quel piège de créer de semblables merveilles.

BALKIS. — 11 faut braquer sa vie sur un seul objectif.

ANTOINE. — Triste qu’un si beau corps doive pourrir sous terre.

Balkis. — Tu vois bien que nous nous entendions comme A plus B.

ANTOINE. — Non, non, non, la femme est une en-

J’ai beau mélanger de la cendre à ma farine de sauterelles Rien de tel que le désert pour changer l’eau en vin Mais voilà qu’un vent brûlant souffle sur ma cahute Sur
quel mirage s’est-elle encore entrouverte? sur quel potager charnu? Un vent vibrant de vivante vérité Rien de plus suggestif et de plus évocateur que le Sahara dans sa robe de
plissé soleil Comme saint Ex. j’aurai beaucoup aimé le Sahara Ce n’est pas mon cochon qui me contredira

Ici au grognement se substituera insensiblement le

bruit d’un moteur d’avion. Qu’est-ce que ce bourdonnement derrière la toile de fond? Un météore traverse le ciel Le péché se fabrique aujourd’hui dans les bureaux

[industriels

Le voilà qui fonce sur ma cahute, se pose comme un

[sphinx

sur le sable torride. Qui sort de ses flancs? Léviathan.

Léviathan saute sur scène. Un faux air de Méphisto

en plus up to date. Léviathan, absence de Dieu, que me veux-tu?

Leviathan. — Une relation succincte de ton voyage dans la ville des sept péchés avec la palette des sept couleurs.

ANTOINE. — Vais-je me laisser assiéger par une légion de démons étrangers?

LEVIATHAN. — Tout notre équipement est à ta disposition. Voici mon carnet de chèques, scapulaire américain, pour un film sur la reine de Saba avec, comme partenaire,
Gina Lolabrigibardotta.

ANTOINE. — Une Téniers en technicolor? tel que la légende m’a dénaturé?

LEVIATHAN. — Nous voulons au contraire rétablir la vérité, te laisser le soin de la mise en scène. Embarque-toi avec moi, Antoine.

Antoine. — Caricature pour crustacés du crétinisme crédule.

Leviathan. — Il nous faut un scénario taillé sur le modèle en vogue, préoccupé surtout de violence et de brutalité.

Antoine. — Un meurtre dans le désert!

LEVIATHAN. — Bravo! Épatant! Faire l’histoire naturelle de tes cauchemars. Il n’y a que toi, grand Saint Antoine, pour peindre ton propre désarroi avec cette horreur
fascinée.

Antoine. — Un écran nous sépare.

LEVIATHAN. — Il faut le crever comme un cerceau de papier. Sahara-Niagara, Niagara-Sahara. Il n’y a plus de distance entre nous. Un bataillon de girls effacera jusqu’au souvenir de tes
difficultés africaines. L’homme n’est pas fait pour vivre seul, avec le sentiment de son impuissance et la peur envahissante de la mort. Ton cochon peut d’ailleurs révolutionner
l’industrie du bacon, rivaliser avec le jambon d’York ou celui de Parme.

ANTOINE. — Jamais je ne me séparerai d’un compagnon si fidèle. Ce n’est pas un cochon comme les autres. Ce qui distingue mon pécari tropical, c’est que sa queue se termine
par une touffe de petits poils comme le pinceau d’un peintre. Je l’estime trop.

LEVIATHAN. — Le cochon n’est estimé qu’après sa

mort.

ANTOINE. — C’est un cochon propre… Leviathan. … à la tentation des formes aberrantes. Allons, c’est à prendre ou à laisser. Dépêchons-nous. On va baisser le
rideau. Cette farce n’a trop duré.

Ici l’on entend le chant du coq, un cocorico-mirage, et Leviathan aussitôt disparaît.

ANTOINE (seul). — Le chant du coq? le jour se lève O plages du sommeil ô collines du rêve

Je crois je crois je crois

qu’il faut accepter l’inintelligible comme tel

Truellée d’argile, là-bas, ou ici, grain de sable que sais-je sinon que je dois mourir?

Les tentations m’ont pourchassé sur ce rythme

[démentiel

pour aboutir à l’ultime tentation du ciel

Quand le corps craque, l’esprit s’égare

Libido sentendi, sciendi, dominandi

Ce qui survit dans nos caresses c’est l’âme poétique

où sont mes frères, où sont mes fils?

et ce rire charnel parmi les lilas sveltes!

Un nuage un sourire un pays

Mesdames, Messieurs Ici finit la Tentation de Saint Antoine N’applaudissez pas trop à ses tribulations La-haut m’attend le Grand Copain

Envisager la mort comme une fête ramasser le temps en un instantané Sur une presqu’île presque irréelle Natal Fatal Total

Rideau

Le Carillon de Carcassonne 1960

 

Paul Neuhuys

LONGUEUR D’ONDES


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LONGUEUR D’ONDES

 

C’est à l’or que scintillant dans ta mine, je tournais le plafond vers le sol et te plaçais au centre de cette mare réfléchissante pour entrer à fond par ton couloir. Je reconnus à l’instant ta pensée intime évoquée aux premières pluies matinales rien qu’à la substance des traces laissées derrière tes genoux. La plainte de tes omoplates à la rampe des vertèbres pour faire sonner la libération de tes seins en volées au centre de la pelouse. A l’instant précis où le néant se déchira, le Piton de la Fournaise déversa nos émissions en Réunion sur la fréquence des baleines. La voix d’un chien bleu démesuré remonte tout en varappe les plus hauts murs de la ville close. Par la plante grimpante des poils de l’Arbre de Vie. La table du banquet avance la santé d’enfants rayonnants à travers les prés qui tiennent la mer en coupe à l’arrêt des gares.

Niala-Loisobleu – 16/11/19

CLARTE SAUVAGE


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CLARTE SAUVAGE

Tâches ingrates faites un peu de satisfaction se réserve droit d’accès

D’abord mettre aux chaises comme au sol ces obstacles à retenir la peau hors de la fourrure grand fauve du tapis

Cheminée ouverte

Le feu s’en donne que les cuivres arrivent à traverser les percussions jusqu’aux cordes

Les costumes de nudité des serveurs du banquet érotisent l’ardeur des plats d’une beauté crue

Et la portée de cette musique faîte d’orientales couleurs met aux coussins d’étranges vapeurs

Ils sont là partout dedans

J’en vois qui embrochent des enfants de lait avec une avidité sadique dans le regard

Un acrobate jongle avec de grosses coloquintes fessues pendant qu’une écuyère sur un cône de sel se laisse à la merci d’une chèvre

Seule l’image de grosse bouffe est à l’écran

le sens du banquet nous le hissons au dessus de la pornographie courante aprrè la fin de l’Antiquité

 

Niala-Loisobleu – 16/11/19

 

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MISÉRICORDE


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MISÉRICORDE

 

Il s’écrit des airs de neige. Trop d’eau rentrée

dans un sec qui n’arrive pas à allumer

Là-bas en Sibérie on doit cogner au sapin par absence d’éclairage, vacherie de Noël qui se pointe

Mon oiseau chemise sous le troisième bouton en partant du bas

le cheval lui souffle sur les doigts

remontant un tango reins cambrés

voilà le lit escamotable qui descend

Astor à quai

Les rondins de la cabane s’en lassent du langage de l’homme d’état actuel

la mauvaise bouffe réclame du Platon pour un banquet de fesses-noz, les binious sont prêts , les nymphes célèbrent les Eaux-Neuves nues dans leur longue robe blanche, leur petit-arrosoir tintinnabulant clair et joyeusement festif, partant à l’avent du nettoyage de chérubins

Astor à la main

le Barrio fume

le parquet chauffe 

 

Niala-Loisobleu – 15/11/19