
Un fil de bouton de rose
Vert s’en va
Dans l’éther de Sienne
D’un verger Bleu-Cyan
Le gros figuier Alizarine s’est fait chien de garde dans l’enclos fermé en pisé où quatre maisons blanches dodelinent sur la crête des vagues. L’eau de la mare retient un pinceau-canard en pensant soleil entre deux averses. Anatomiques instruments les couteaux sont prêts.
De Naples remontent des laves d’un jaune sans guignes
Rouilles d’automne
Ocre ouvert aux persiennes des lèvres gonflées
La vallée tenue au pied entre la cabane et le bocage, laisse l’oiseau monter au clocher d’un matin resté couché. Du menton et des joues la barbe s’est taillée loin. Le bruit de la mer cherche le rivage de la plage pour lécher l’herbe d’eau-neuve de la rivière. Grande-ouverte la grange chauffe sa paille.
Niala-Loisobleu – 29 Novembre 2019
LE MOMENT ACTUEL DU POEME
Si nous enfumons l’instant
Avec une plume guerrière
Qui se satisfait de son empire
Et de la vitesse de ses armes…
Si nous tordons l’arc du futur
A l’image d’un présent obscur
Plein de tensions arque-boutées
Sur elles-mêmes et sur
Le prétendu destin
Des noms qu ‘elles
Trament tragiquement…
Verrons-nous la clarté
Qui ne dépend que de ses sources
Et de leur cheminement
Dans ce monde-chaos ?
Nous y buvons avec notre coupe :
Un poème à fleur d’eau
Se remplissant
D’avenir
Poussant vers l’océan…
Et pour l’Humanité-embouchure
Nous gardons la fraîcheur
Des hauteurs
Et démultiplions le sens
Du présent qui va
En cascades
Alors l’instant fleurit de tous
Ses passés conjoints…
Il offre la paix
Qui ne brûle pas
Dans le labyrinthe des temps actuels
Nous sommes des indiens
Pour l’éternité-nature
Où nous envoyons
Les flèches qui filent entre
Ses négateurs actuels
Qui la méprisent
Pour rejeter le passé
Et ses défenseurs
Qui s’y réfugient pour
Nier le présent
Toucher l’amour infini : ce coursier de l’univers
Côtoyé par nos rêves –
Revit dans l’instant
Où nous veillons
Pour y cheminer…
Toutes les cibles de son lointain
Nous les rendons vivantes
Avec l’écriture du cri
D’une enfance
Qui s’ouvre
Et s’épanouit à l’école du poème
Combien de certitudes guerrières
Devenues si froides
Et raidies
Qui se sont crispées
Dans la vitesse
Sans cibles
Autres que celles
Comprises par leur propre histoire
Qui court après sa fin :
Celles de l’advenue du nouveau
Sortant des miroirs de
La renommée
Qui renvoient à l’homogénéité
Des positions du
Face à face
Guerrier
Et là où tout se vaut
Nul nouveau
N’advient
Rien que du sur-place
Qui agrandit la vitrine des puissances
Où tout s’achète
Même les larmes
Même les éclats de rire
Jusqu’à la tragédie !
Mais l’indestructible poème
Creuse la terre de l’instant
Et le remonte comme
L’arbre et ses racines
Il creuse et tient les fulgurances
D’où sa langue se déploie
Et il vit jusqu’au
Chuchotement
Sur les lèvres
Des amoureux
Sans gloire – ni prophéties – ni promesses
Il relève l’histoire et la tend
Dans son arc
D’où fusent les voix
Comme dans le plus profond lancé
Sur un chemin où
Il s’aventure
Pour créer des clairières
Toujours nouvelles
Près des sources
Jaillissant de l’humaine condition
Alain Minod
Pas de temps à perdre autrement qu’à l’amour.
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Fatigué ou pas faut y aller…
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💕💕💕
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