ENTRE TIEN EMOI 119
Les doigts gantés du soleil de Novembre qui passe je sors au balcon tailler l’inspiration. Passe un vol d’oies sauvages, un enfant reste tenu à son cerf-volant, à peine si l’on peut voir le haut de la voile qui traque l’horizon, quatre matelots, une Dame-Jeanne et un lit-clos tombent avec le seoir d’un jour de perm qui s’achève
Quand le coq a coché sa crosse les poules ont pu faire la pause
Un tableau qui dit « Nous » change ses draps. Des marguerites sont brodées sur le rabat en fil de joie, entre les jambes de la cheminée le conteur se racle la voix, le feu pétille comme du bourru, tu es sur mes genoux comme la guitare des soirs d’été sur la plage, l’accord de ton corps laisse aller mon pinceau, l’atelier est chaud et la chatte ne bouge plus du pied du lit. L’échelle du meunier fait craquer ses marches, comme chaque fois que l’odeur du peint revient. Le goût que j’ai trouvé sur ta langue se fond entre menthe, ru et herbe du gueux. J’ai dans l’idée que si demain il pleut je dériverai bien l’eau jusque dans la palette à l’aisselle de ton marais.
Niala-Loisobleu – 20 Novembre 2019



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