Jour : 10 novembre 2019
RÉVÉLATION

RÉVÉLATION
A l’éblouie.
Douceur sans bornes à l’éblouie.
Infinie, infinie félicité de l’infime, du presque rien, à l’éblouie.
Hauteur.
Gouffre d’en haut.
Sans plafond, sans parois.
Velours plein ciel.
Harmonie, tout d’un coup.
Communauté souriante, tout d’un coup.
Le sel de la terre accède.
Le sel de la terre voit le miel.
Le sel de la terre
enfin
goûte
le miel.
Enfin touche le ciel.
Enfin se sait ciel.
Plus personne, en félicité, personne.
Rien que le cœur,
le vaste cœur
qui voit plus ample,
qui bat plus souple,
qui brûle-pleure,
qui part en joie, joie, joie.
Rien que le cœur, rien qu’une aile qui va.
Et il s’en va,
Tchaboudouradj, il s’évapore
dans l’infime infini, dans l’inentrevu.
Son verbe, son épée à concepts — plus besoin, plus
besoin dans la hauteur, dans la hauteur hors plafond, la hauteur sans parois où erre librement, non cloué à la sensation, aux pseudo-socles, aux lubies de la faim, le sel de la
terre qui vient goûter au ciel.
Qu’a-t-il à faire,
Tchaboudouradj, dans cet envers,
dans ces coursives,
dans ce repli de soi où l’univers accomplit des féeries
qu’un dieu comme lui évite de regarder en face, histoire
de ne pas aller se distraire,
de ne pas aller s’abstraire de l’histoire?
La liberté, l’hannonie dénouant les extases, lui.
Tcha-boudour, n’en vient-il pas, n’en revient-il pas depuis sans cesse,
depuis toujours?
Il s’en va,
Tchabou,
il disparaît au revers de la transe,
sur l’autre versant,
dans le tunnel-histoire,
là où il faut chercher, chercher sans fin la iin,
la fin des temps plombés,
des temps qui ploient, qui chutent, qui creusent.
Au-delà, du côté du soleil, du côté d’avant le soleil,
où la lumière crée le soleil :
Plein velours de l’instant
Infinie, infinie félicité de l’infime.
Éclaircie hors mirage.
A jamais désormais, à jamais.
Jusqu ‘au sommet central de. l’intérieur d« tout »
Fluide ébène, cette cascade,
et le courant
et l’onde de choc :
tout est dedans, même le dedans, même le non-lieu —
dedans, même l’histoire qui tombe au dehors
comme la neige. »
Hauteur, hauteur sans socle.
Flèches de feu,
Météores. Étoiles filantes.
Comètes en ubiquité.
Spirales simultanées du cri et du lasso.
Criquets, grillons au bord des braises, grésillements.
Quelle beauté, chuchote-t-il,
que ces fusées dans les coulisses du son !
Quelle beauté, ces torpilles !
Et sel, sel à crier soleil, sel à se taire au pied de l’arbre.
Sel pour eden à ciel ouvert.
Serge Sautreau
Je pense à elle tous les jours – Michel Jonasz
Je pense à elle tous les jours – Michel Jonasz
avec son odeur de gouache
et de neige que j’aimais tant
(bis)
je peux sentir sa présence
qu’est ce qu’elle veut qu’est ce qu’elle attend
un léger malaise une faiblesse
et que je l’appelle au secours
(bis)
viens me voir viens tu me manques
et je pense à toi tous les jours
tous les deux on joue à cache-cache
tous les deux on joue comme avant
(bis)
MATIERE ORGANIQUE
MATIERE ORGANIQUE
Restée au creux de la dalle sur lit de débris de vent, l’eau frissonne
les traits d’un visage ouvrent l’oeil sur le passage d’une immobile pensée tenue à deux mains par l’anse du panier de baie
les heures renouvellent la résistance qui permet au moineau de traverser jusqu’à l’autre branche
bien qu’il n’y paraisse ce n’est pas la même eau qui vient avec la vague mais l’inépuisable sel plus têtu qu’un espoir fondu
Niala-Loisobleu – 10 Novembre 2019
LA MAISON DE NUIT D’UN RÊVE

LA MAISON DE NUIT D’UN RÊVE
Si noire était la nuit que la plaque de rue avait disparu et le numéro avec. Cependant passé le seuil, plusieurs indices rassemblaient assez de reconnaissances pour rappeler qu’on avait vécu là en d’autres temps. La hauteur de la salle d’eau surprenait de par son importance, sans doute parce que l’eau qui tombait abondamment passait par le haut. Nous étions quatre à nous être réfugiés à l’intérieur. Comment était-il possible de penser à un refuge vu le désastre causé par l’orage. Il aurait été plus sage de rester dehors. Pourtant cette force qui prenait pouvoir de maintenir devait être en rapport avec une nécessité première. A part moi et une femme, les deux jeunes enfants semblaient indifférents. Comme s’ils avaient été dans le rêve sans qu’on sache pourquoi. En fait comme dans toutes les histoires normales, il doit y avoir des gens qui n’ont rien à y voir mais qui rentrent. Des fois on ne pourrait croire qu’on vit toujours un rêve. Est-on vraiment en train d’imaginer où est-ce de vrai ? En tous cas cette maison prenait l’eau et pas par hasard. Handicapé et marchant avec difficulté je cherchais l’écope sans succès. Le courant en prenant de la vitesse à tout renversé sur son passage, la femme et les enfants, j’ai reconnu le motif du carrelage au moment où tout a disparu dans l’entonnoir.
Niala-Loisobleu – 10/11/19


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