NOTRE SI GRANDE FENÊTRE


NOTRE SI GRANDE FENÊTRE

 

Debout

assis

couchés du premier âge au dernier

face l’ouverture qu’elle demeure

ban de classe impitoyable

l’immensité humaine

est là

s’étend

un bateau pour symbole

la Femme pour le mettre à flots

et Nous artistes-peintres pour en atteindre les tenants et les aboutissants avec l’aide et le soutien du poète

en sachant pourquoi

La mer et la marée des seins

le panorama des hanches

la plaine des reins

la blessure du ventre

saignent de vouloir vivre en seul et éternel mouvement.

Niala-Loisobleu – 3 Novembre 20119

4 réflexions sur “NOTRE SI GRANDE FENÊTRE

  1. Des femmes crient dans la poussière.
    Car chanter, comment chanterait-on sous ces pierres friables?
    La ville avec ses bruits, ses grottes, sa clarté, n’est qu’un des noms pour ces grands empires de sable dont le dernier commerce est d’ombre et de lumière.
    Mais toujours, sur ces gouffres d’eau, luit l’éphémère…

    Et c’est la chose que je voudrais maintenant

    pouvoir dire, comme si, malgré les apparences,

    il m’importait qu’elle fût dite, négligeant

    toute beauté et toute gloire : qui avance

    dans la poussière n’a que son souffle pour tout bien,

    pour toute force qu’un langage peu certain.

    Toiles, bois, pierres humides, pays poursuivi par l’eau, comme la femme nocturne, la beauté pluvieuse et chaude.

    Forêt marine à l’aurore, touffue et trempée de vent, j’entre et je suffoque en toi.

    Paresseuse comme l’huile, mais l’huile devient lueur, brûle, murmure, jubile dans la veilleuse en sueur.

    Où serez-vous quand agira la

    lune aussi belle qu’un soleil

    qui rouliez vers le bois marin,

    oiseaux levés tous ensemble,

    beaux ouvriers de l’aurore?

    Et toi, où seras-tu qu’ils éveillaient à peine,

    à nulle chose de ce monde comparable’

    sinon précisément à cette clarté grandissante,

    où seras-tu, petit jour?

    Pas seulement alors, mais déjà maintenant vous n’êtes plus que cette voix trop faible, que ces paroles toujours vagues.

    O l’étincelant amour !

    Il n’est bientôt plus que l’appel

    que se lancent les séparés.

    (Ainsi toute réalité

    dans le cœur où la mort s’affaire

    devient cri, murmure ou larme.)

    Alouette, étoile en plein jour, avant qu’il ne soit trop tard, avant que j’en aie fini avec ces choses très claires, puissiez-vous me conduire encore jusqu’au seuil d’une telle nuit.

    Philippe Jaccottet, Notes pour le petit jour…

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