BORD QUI FLOTTE


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BORD QUI FLOTTE

 

Depuis que les maisons se tournent le dos, les rues prennent des sens interdits. Le raidillon de l’escalier de service n’accorde plus de paliers de décompression sur le pas de porte accortes des cuisines

Derrière les tilleuls de la vieille église des bancs de sable freinent le courant de la rivière. L’écho des pierres  s’étouffe dans la rouille des gonds

Par le reste de rosace, la diagonale du vitrail couche sa tête sur les dalles disjointes

BLANC ET NOIR
Comment vivre ailleurs que près de ce grand arbre blanc de cette lampe

Le vieillard a jeté une à une ses dents d’ivoire
A quoi bon continuer à mordre ces enfants qui ne meurent jamais
Le vieillard

Les dents

Cependant ce n’était pas le même rêve et quand il s’est imaginé qu’il était aussi grand que
Dieu lui-même il a changé sa religion et quitté sa vieille chambre noire

Puis il acheta de nouvelles cravates et une armoire
Mais maintenant sa tête aussi blanche que l’arbre n’est plus en effet qu’une misérable petite boule au bas des marches

De loin la boule remue
Il y a un chien à côté et dans sa forme
De loin quand il remue on ne sait plus si c’est la boule

Pierre Reverdy

J’ai mis ma gourde au lavoir pour la remplir de tes coups de battoir. Quand tu t’es penchée tes seins se sont glissés comme du sirop d’amante. Prenant le bâton le chien sur le pas de porte est venu me dire « Viens partons, nous porterons le gêneur au dehors, hier la dame s’est repeinte les yeux en apprenant la vérité ».

 

Niala-Loisobleu – 29/10/19

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