A CHAQUE VIE D’ÊTRE VECUE
Au bord de ce qui s’espère, que de pluie déborde, emportant au torrent l’embarcadère
Les plots ignoreraient-ils les cordes qui libèrent par leur pouvoir d’attache ?
Qui n’a pas son chemin de croix au travers de l’oliveraie échappe au sens intrinsèque de la verticalité d’un simple glissement des yeux
Tellement sûr de son amour qu’elle tend sa joue pour amortir le coup
Devant le rétrécissement de l’air l’oiseau lui-même doit sortir la godille et venir à la fenêtre accrocher le drapeau d’un exemple de vie sans retenir l’esprit dilué d’un système informatique propre à dissoudre
Dans le respect de toute croyance et l’énoncé de ma laïcité je ne retiens du voile que le moyen de locomotion par traversée
Je salue les pierres à écrire bordées des charpentes de ma première ardoise où la craie à musique a posé tes initiales avant de me permettre de te rencontrer
Je fais de toi ma dernière chanson.
Niala-Loisobleu – 17 Octobre 2019
René Guy Cadou – A chaque vie d’être vécue (1951)
Devant cet arbre immense et calme
Tellement sûr de son amour
Devant cet homme qui regarde
Ses mains voltiger tout autour
De sa maison et de sa femme
Devant la mer et ses calèches
Devant le ciel épaule nue
Devant le mur devant l’affiche
Devant cette tombe encor fraîche
Devant tous ceux qui se réveillent
Devant tous ceux qui vont mourir
Devant la porte grande ouverte
A la lumière et à la peur
Devant Dieu et devant les hommes
A chaque vie d’être vécue.
***
René Guy Cadou (1920-1951) – Hélène ou le règne végétal (1951)
Je t’aime pour toutes les femmes que je n’ai pas connues
Je t’aime pour tous les temps où je n’ai pas vécu
Pour l’odeur du grand large et l’odeur du pain chaud
Pour la neige qui fond pour les premières fleurs
Pour les animaux purs que l’homme n’effraie pas
Je t’aime pour aimer
Je t’aime pour toutes les femmes que je n’aime pas
Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu
Sans toi je ne vois rien qu’une étendue déserte
Entre autrefois et aujourd’hui
Il y a eu toutes ces morts que j’ai franchies sur de la paille
Je n’ai pas pu percer le mur de mon miroir
Il m’a fallu apprendre mot par mot la vie
Comme on oublie
Je t’aime pour ta sagesse qui n’est pas la mienne
Pour la santé
Je t’aime contre tout ce qui n’est qu’illusion
Pour ce cœur immortel que je ne détiens pas
Tu crois être le doute et tu n’es que raison
Tu es le grand soleil qui me monte à la tête
Quand je suis sûr de moi.
Paul Eluard/ Le Phénix
A chaque vie d’être vécue, Verticale toujours, Mon…
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Poésie verticale
Une écriture qui supporte l’intempérie,
Qui puisse se lire sous le soleil ou la pluie,
Sous la nuit ou le cri,
Sous le temps dénudé.
Une écriture qui supporte l’infini,
Les crevasses qui s’étoilent comme le pollen,
La lecture sans pitié des dieux,
La lecture illettrée du désert.
Une écriture qui résiste
A l’intempérie totale
Une écriture qui puisse se lire
Jusque dans la mort.
Roberto Juarroz
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J’en ai lu quelques uns ce matin, Mon…
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Content de te voir venir au miroir dans lequel l’homme s’interroge et se repond, Ma…
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