ENCORE LA LANTERNE


 

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ENCORE LA LANTERNE

 

La lanterne courant toute seule  s’est mise à dépasser le train au point qu’en passant dans les gares je ne m’arrêtais pas. Je finis donc en direct au bout. Au bout de quoi entends-je une voie déférée par je ne sais quel tribunal s’oser  Seule sur le quai on peut pas dire qu’elle était fringante, elle avait en plus un air coulant qui mit mes instincts en garde. C’est alors que la lanterne braquant ses yeux sur le panneau disant le nom de la gare me permit de lire « CAMEMBERT ».

-Me voici donc en Normandie dis-je à un lampiste qui venait de sortir de la billetterie,

-Et oui mon bon, avec les vaches, me rétorqua-t-il.

J’en repérai une toute blanche aux gros pis, ouah et ne pus-je me retenir avec cette fébrilité dans les doigts qui m’est particulière.

-C’est bien, je reste. En plus il y a la mer, ça me botte, j’ai assez de papier pour me faire un bateau.

-Vous avez retenu me demande le lampiste.

-Non, pourquoi fais-je, surpris, faut retenir ? Je vais pas à l’autel, suis pas croyant.

-Ah bon c’est chez l’habitant alors ?

Voyant qu’il devenait trop curieux pour mon goût de la discrétion, sans lui répondre je le poussais dans la première poubelle, la vache blanche me fit signe de la suivre, nous partîmes vers la vallée.

Niala-Loisobleu – 28 Août 2019

LA LANTERNE


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LA LANTERNE

 

Ce train m’échappe dans les chaleurs d’une nuit de fin Août, la grosse lanterne fait son oeil de boeuf , on dirait une lumière dans le toit. Elle me rattrape, joue, je me dis ça doit -être chat. Autout c’est tout rond, l’herbe est si haute que le ballast n’écorche pas mes chairs. Je dors où je peins, une seule chose est sûre, je rêve.. Donc en fait je suis…

Le 48 marque l’Epoque

Il mute de Villages blancs à Transe-Migration

Je surveille le débordement de chaleur pour remonter en train vers 17 h.

 

Niala-Loisobleu – 28 Août 2019

 

L’EPOQUE 2019/42 – « TRANSE-MIGRATION III »


 

L’EPOQUE 2019/42 – « TRANSE-MIGRATION III »

 

Voici « TRANSE-MIGRATION III le quarante-deuxième de cette nouvelle Epoque 2019 avec BARBARA AUZOU.

C’est un travail à quatre mains , merci d’en tenir compte dans vos commentaires et vos like.

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L’EPOQUE 2019/42

« TRANSE-MIGRATION 3 »
Niala
Acrylique s/toile 73×60

 

Pour connaître avec vous la plainte agile des oiseaux

J’ai poli les contours apaisants d’une terre facile

Qui offrait sa chair heureuse à l’abandon.

Et les nuages passaient rapides au-dessus de la maison.

Mes fées en sabots c’est par deux fois que je vous rejoins:

Et par l’enfant aux doigts démesurés et par l’adulte tendre

Tout ému d’être soi -même, coeur vivant battant

Par-dessus le bleu où commence toute entreprise d’édifier.

Je fais tourner un carrousel d’étoiles dans le potager

Et je ris du vent qui dénoue vos rousses tresses

Erigeant des fleurs et des lucioles comme des antennes

A vos profils. Au soir la musique devient femme

Au seuil debout ton regard me sourit avec adresse

Et je caresse ton ventre de chaude franchise

Si peu farouche au lit de notre mode ancienne.

 

Barbara Auzou.

LES POÈMES QUE J’AI VÉCUS DANS TON CORPS


Yannis Ritsos

LES POÈMES QUE J’AI VÉCUS DANS TON CORPS

 

 

Les poèmes que j’ai vécus dans ton corps en silence
me redemanderont leur voix un jour, quand tu partiras.

Mais je n’aurai plus de voix pour les dire.
Parce que toi, tu avais toujours l’habitude
de marcher pieds nus dans les chambres,
puis tu te pelotonnais dans le lit,
petite boule de plumes, de soie et de flamme sauvage.

Tu croisais les mains autour de tes genoux,
laissant en évidence, par provocation,
tes plantes de pied roses et poussiéreuses.

Il faut que tu te souviennes de moi comme ça — me disais-tu;
il faut que tu te souviennes de moi comme ça avec mes pieds sales;
avec mes cheveux tombant dans les yeux
— parce que comme ça je te vois plus profondément.

Alors comment ne pas rester sans voix.
Jamais la Poésie n’a marché ainsi
sous les pommiers en fleur immaculés d’aucun paradis.

Yannis Ritsos

COMME UN SONGE DE FRIDA


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COMME UN SONGE DE FRIDA

 

Cendre froide qui colle aux bouchons épars d’une marée qui se fait attendre, dans l’ordre renversé j’enfile le soutien-gorge dans la poche du kangourou attaché à la chaise

 

les hublots tendent l’oreille

c’est vrai que les haubans ont besoin de retendre

du café salé ferait bien l’affaire

 

Je n’ai pas été étonné de me retrouver collé au poplité, les maux de genou que tu m’écrivais dans la fureur de l’enfant rageur cherchaient à retrouver l’assise au debout d’un pont glissant

Quand tombant comme d’un coup de merlin frontal le calme a ramené un câlin t’as pu allonger la jambe sur le dos et te laisser tanguer dans mon dernier  métro

dans le tracé morse de l’éclairage du tunnel , je me souviens que des coeurs peints sur les murs digérant le bruit de ferraille d’une chaleur écrasante

 

La griffe des ongles du besoin est telle que les bras de Samo tracent un désir sans arrêt

 

Niala-Loisobleu – 27/08/19

 

 

 

 

PLUS LOIN


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PLUS LOIN

 

J’étais dans l’oeil d’un orage, la fenêtre qu’elle gardait ouverte sur ses genoux me tenant par toutes ses cellules en refus de prison

L’oiseau dessinant son visage en pressant sur la pelure d’un fruit opiniâtre mit l’arbre en protection au verger

Comme l’orange adoucirait le vin du campari en projet révisionniste, un zest gratuit mit fin à l’abandon

Ses yeux au violet-vert qu’ont les doubles figues quand le dentelé de la paupière les libère, roulèrent comme le silence des vagues au soleii-de-minuit où même sur une seule jambe on se trempent nus à deux.

Niala-Loisobleu – 26/08/19

EN FRISE


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EN FRISE

 

J’attrape la première par la crête et écume

tant et tant de jours

le premier dit des boulons sur la gueule des CRS, mon père et ma mère sont Front Populaire et prédisent un autre avenir

le second dit des sirènes à percer le tympan quand les stuckas en piqué arrosent les Jeux Interdits. On monte le mirador, l’estrade pour l’orchestre qui va jouer pour ceux qu’on va pendre dans le carré d’enfer des baraquement d’un Auschwitch chauffé au crématoire

le troisième dit mon père qui m’a initié à comprendre ce qu’en français signifiait Hitler

le quatrième dit un refus naturel de ne pas croire la Femme mon égale

le cinquième, ah le cinquième quand je l’ai tiré du filet il en finissait pas de rester en colonne de désinformation pour mentir

et me voici au 30.625 eme ébahi, ne reconnaissant rien du devant et derrière dans ce gargantuesque lupanar qui a gardé , va savoir pour quoi le nom de VIE, où on baise du matin au soir au propre (enfin…) comme au figuré son prochain. Assommé devant  les faits, le crime est organisé par le pouvoir, sous couvert d’une république monarchiste

Le papier-peint pend sur la fissure d’une écologie commerciale tellement aveuglée par l’appât du gain qu’elle allume l’Amazonie

Et les clones d’une politique qui s’est sabordée en sont à s’injurier sur le net après avoir joué au monopoly avec la planète

Dire la petitesse d’une société pareille n’a d’intérêt que si on en veut plus, car si c’est pour applaudir à tous ces événements médiatiques autant faire chanteur sans avoir un filet de voix

Ce que mon père et ma mère ont acquis je ne vois qu’injustice à en priver ma suite, vivre c’est construire pas détruire

Fier d’être fou, je ne veux pas devenir robot d’une machine  sans chair ni sang. Comment une poignée de dominateurs peut-elle être reconnue comme seul système décent ?

Peindre le vivant

pas

L’ATELIER SANS VIE signifié par Lucian Michaël Freud

 

Niala-Loisobleu – 26 Août 2019

 

BOOGGY-BOOGGY


 

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BOOGGY-BOOGGY

 

Au travers un trou du billet

la parallèle se pense

je nous écorché au ballast

les quais posés sur les vagues

gonflent et dévoilent leurs vapeurs

 

Niala-Loisobleu – 25/08/19

PULQUE MESCAL Y TEQUILA


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PULQUE MESCAL Y TEQUILA

Tombé d’un D.C. 10 fantôme
Sur un aéroport désert
J’ai confié mon âme à un gnome
Qui jonglait sous un revolver
Puis j’ai pris la première tangente
Qui conduit vers les cantinas
Où la musique se fait bandante
Pour la piéta dolorosa
Pulque, mescal y tequila
Cuba libre y cerveza
Ce soir je serai borracho
Hombre ! Que viva Mejico
Borracho ! Como no ?
Dans le bus pour Cuernavaca
J’révise ma tendresse des volcans
Hôtel-casino d’la Selva
Le soleil se perd au ponant
& je picole en compagnie!
D’un spectre imbibé de strychnine
Welcome señor Malcolm Lowry
Sous la Lune caustique & sanguine
Pulque, mescal y tequila
Cuba libre y cerveza
Ce soir je serai borracho
Hombre ! Que viva Mejico
Borracho ! Como no ?
Jour des morts à Oaxaca
Près de la tombe n°7
Je promène ma cavalera
En
Hubert Félix Thifaine

PENDU AUX BASQUES


 

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PENDU AUX BASQUES

 

Comme un fruit de rouge allumé

les palmes en sémaphore

hissent le drapeau vers

 

 

C’est un enfant qui crève le regard désespéré d’une épave

de sa pelle à planter le visage de la réalité

sans faire de château en ibère quand l’été est en feu

 

 

Ôtant le grain d’intelligence artificielle de la stupidité cultivée

j’ai l’audace outrancière de sortir le 46 ème de mon rugissant

et vivre malgré que ce soit ringard un dimanche de G7

 

 

Niala-Loisobleu – 25 Août 2019